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Tony Chu, détective cannibale, tome 1 : Goût ..

Dès les premières pages, on est happé par l'originalité du concept : Tony Chu, enquêteur de talent à la police de Philadelphie, possède la capacité de découvrir l'histoire, les émotions et même les secrets des éléments qu'il ingurgite. Ce pouvoir - la cibopathie - fait de lui un atout majeur pour résoudre les affaires les plus étranges, et l'histoire ne manque pas de moments glauques et dérangeants où son pouvoir est utilisé pour le bien de son enquête.

Le style de Rob Guillory, à la fois cartoon et agressif, s'accorde parfaitement avec le ton décalé et humoristique du récit. Les illustrations sont dynamiques et expressives, capturant à merveille l'essence des scènes les plus loufoques ou intenses.

Ce premier tome offre un mélange d'enquête, de fantastique et de complot, le tout saupoudré d'humour et de situations cocasses. Les flash-backs et les scènes décalées sont efficaces, cette narration non linéaire permettant au lecteur de plonger plus profondément dans l'univers de Tony Chu.

Malgré ses nombreux atouts, le fil rouge de l'histoire principale est parfois trop mince, et les personnages pourraient bénéficier d'un développement un peu plus approfondi. Cependant, ces lacunes ne ternissent en rien le plaisir de la lecture, et l'on reste avide d’en découvrir plus.

Avec ses enquêtes palpitantes, son humour décalé, son protagoniste hors du commun et son style graphique original, je ne doute pas que la série se bonifiera au fil des tomes.
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Tony Chu, détective cannibale, tome 1 : Goût ..

Vous aimez l’humour noir ? Vous n’avez pas peur de vous confronter à des situations horribles, qui dépassent certains tabous ? Alors venez faire la rencontre de Tony Chu, le seul policier cibopathe. Grâce à son don, qui se rapproche d’une malédiction, il peut découvrir sans aucune erreur les coupables des meurtres sur lesquels il enquête. Mais cette particularité va le conduire loin, très loin. Plus loin qu’il ne l’aurait voulu…



Cibopathe. Cette maladie, ce don, est la raison pour laquelle « Tony Chu a presque toujours faim, et il ne mange quasiment jamais. » Car quand il croque dans n’importe quel aliment, il sait exactement d’où il vient. Toutes les étapes. Pour une pomme, ce sera l’arbre sur lequel elle a poussé, les pesticides utilisés, la date précise de sa récolte. Imaginez les conséquences dans son métier de policier. Pour connaître le coupable d’un meurtre, que lui faut-il faire ? Vous voyez ? Non ? Si ? Si ! Eh oui, un petit coup de dent dans le cadavre, quelques machouillis, une bonne déglutition et le voilà capable de revivre des derniers instants de la victime. Pratique, certes, mais dévastateur sur le plan moral.



En attendant, Tony Chu est condamné à ne manger que des betteraves car, sans aucune explication, c’est le seul aliment qui ne lui livre aucune information. Au fait, le mot « cibopathe », il existe ? Eh bien non. Mais sa construction est raisonnable : « cibus », l’aliment en latin et « pathe », la souffrance en grec. Il est donc malade quant à son alimentation. Et en lisant cet album, on ne peut en douter.



Comme je l’écrivais en introduction, les récits mettant en scène Tony Chu sont noirs et en même temps légers. On massacre allègrement, mais avec le sourire. Ou, en tout cas, avec la décontraction née de l’habitude. Certaines scènes de massacre sont à se tordre de rire, malgré le côté répugnant. Car les auteurs n’hésitent pas à aller dans la démesure et dans le mauvais goût assumé. Le contenu d’une urne funéraire est répandu dans une pièce et diffusé grâce à un ventilateur, recouvrant ainsi tout le décor et les personnages, gris comme après une éruption volcanique. Tony Chu doit croquer dans le cadavre faisandé d’un chien : et on nous le montre bien, en gros plan. Dans d’autres cases, le sang gicle par litres et couvre un bonne partie de l’image.



Mais tout cela se fait dans la joie et la bonne humeur. Difficile de vraiment en souffrir ou de ressentir de la sympathie pour les victimes. Un peu de dégoût, peut-être, devant les rares scènes de cannibalisme. Davantage, en fait, dans le chapitre où une journaliste possède un verbe si fort qu’elle donne à ses lecteurs la sensation exacte de ce qu’elle décrit. Et donc, quand elle explique que les plats sont à vomir, les lecteurs sont irrésistiblement pris d’une nausée dévastatrice. Adorable ! Au fait, un nouveau mot ici aussi : Amelia Mintz, la journaliste, est saboscrivneuse. Cela viendrait-il du latin « sapor », qui signifie le goût et du même latin « scribere », écrire ? Peut-être. En tout cas, cette utilisation de mots pseudo-savants participe de l’humour noir. Et, je ne sais pas si j’ai déjà écrit, mais j’adore.



Si toute cette noirceur et cette violence passent aussi bien, c’est en grande partie grâce au dessin caricatural et pourtant superbe de Rob Guillory. Il croque des personnages aux caractéristiques vite évidentes, aux silhouettes tranchées : Tony Chu est maigre comme un clou tandis que Savoy, son futur associé (pour commencer) est gros mais musclé, avec un ventre qui dépasse allègrement du pantalon mais des mains de gorille, puissantes et efficaces. Tout est dans la démesure, mais reste immédiatement parlant. Même les mouvements sont exagérés proches des cartoons. Quand Tony tente de frapper quelqu’un, Savoy, malgré sa masse, glisse à la vitesse de l’éclair et place son immense main en protection. Tout cela avec le même visage détaché et quasi inexpressif.



Je pense que le ton général de ce billet vous a convaincu du fait que j’ai beaucoup apprécié les aventures de Tony Chu. Le titre déjà, m’a fait sourire. Le dessin m’a aussitôt séduit. Et l’histoire n’est pas en reste, avec son coté outrancier, délirant, mais construit. Car le jeune détective mène une enquête où, entre autres, son frère (bien moins honnête que lui) est mêlé. Aussi, j’ai hâte de découvrir la suite en me plongeant dans les prochaines histoires de cette série atypique.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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