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Nos Ancêtres

Série de 4 livres (Terminée). Écrite par Italo Calvino (4),


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Le Baron perché

Une escapade jubilatoire dans la littérature italienne… je rencontre Italo Calvino (1923-1985) pour la première fois grâce à ce roman, Le baron perché, deuxième volet d’une trilogie intitulée Nos ancêtres.



J’ai suivi avec un réel plaisir les aventures arboréennes de Cosimo Piovasco di Rondò, surnommé le baron perché. J’ai souvent ri des facéties du héros. Tout commence lors du déjeuner familial du 15 juin 1767, lorsque Cosimo, alors âgé de douze ans, refuse de manger un plat d’escargots préparé par sa sœur Battista. Il s’enfuit de la table familiale, grimpe dans un arbre et décide de vivre sa vie entière dans les cimes, sans jamais en descendre.

Ce jeune garçon m’a immédiatement paru sympathique : il ose dire non à sa famille de nobliaux psychorigides, prend la poudre d’escampette à la recherche de son propre chemin. Il trouve le courage d’affirmer sa différence et de défendre son territoire envers et contre tout. Bravo !



À travers cette histoire originale, amusante et pleine de rebondissements, Italo Calvino invite à une réflexion sur la liberté individuelle. Le ton est léger, l’humour subtil. On peut y voir aussi une ode à la nature : la forêt et ses essences variées est un personnage central du roman.



Le passage que j’ai préféré raconte l’amitié entre Cosimo et le brigand Gian dei Brughi. Cosimo, depuis un arbre perché, le sauve des sbires qui le poursuivaient avant de se replonger, comme si de rien n’était, dans la lecture d’un livre. Le brigand lui raconte sa vie de hors-la-loi solitaire, lui confie son désir de lire, histoire d’occuper le temps lorsqu’il est en cavale. Ni une ni deux, Cosimo lui prête son livre, l’autre le lit et revient lui en réclamer un autre. Cosimo devient le libraire du brigand.

Cette rencontre m’a paru une belle leçon d’humanité. Elle révèle la richesse de la personnalité de Cosimo : s’il est un révolté, il se montre néanmoins capable d’interagir avec toutes sortes de personnes, indépendamment de leur statut social ou de leur moralité. Il cherche à comprendre et à apprendre des autres. Et le brigand pris d’une telle furie de lecture qu’il dévore roman sur roman invite à réfléchir sur certains préjugés.

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Le Vicomte pourfendu

Un conte philosophique court et sympathique.

On est dans de l'absurde, mais sans excès, ce n'est pas le plus incisif des ouvrages du genre, mais cela reste une lecture agréable.

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Le Vicomte pourfendu

Court roman en forme de conte philosophique. L'aspect conte, je n'aime pas trop, mais ça se lit très bien et ça montre que le bien et le mal ne sont pas absolus mais dépendent parfois de circonstances.



A un cultivateur de seigle ayant le monopole par suite d'une famine, la "bonne" moitié du héros d'indigne des prix. Il aurait fallu que les riches paient et partagent le seigle ; de cette façon, tout le monde aurait ce qu'il voulait.



Peu de gens en ont conscience, et c'est bien dommage.
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Le Baron perché

Un livre étonnant, original qui tient d’un bout à l’autre la cohérence de cette vie, retirée entre ciel et terre, à la recherche de liberté et d’une société idéale, loin des principes rigides érigés par la famille du protagoniste et transmis sans discussion. Ce dissident sera le concepteur de plusieurs projets de constitution, comme celle décrivant la République imaginaire d’Arborée, « peuplée d’hommes justes » et envoyée à Diderot.

Cosimo, grâce à la plume tout à la fois ironique et onirique d’Italo Calvino mêlée à la voix narrative du frère de Cosimo, nous entraîne dans la folle aventure de son existence perchée au milieu des arbres de toutes natures, en toutes saisons et nous amène à rencontrer une galerie de personnages appartenant à l’ensemble des catégories et milieux sociaux.

Que l’on pense aux brigands, comme Gian dei Brughi gagné par une furie de lecture encouragée par Cosimo ou encore aux nobles espagnols ostracisés, en passant par la fantasque Viola ou le déroutant chevalier avocat Enea Silvio Carrega.

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Le chevalier inexistant

Histoire curieuse d'un chevalier qui n'existe pas. Nous sommes au moyen-âge, sous le règne de l'empereur Charlemagne. Dans l'armée de ce dernier, on trouve un officier formaliste, tatillon à l'extrême et sans aucun humour... C'est un chevalier qui a une armure parfaite, blanche immaculée. Son seul problème, c'est qu'il n'y a personne derrière la visière. C'est seulement une armure vide qui parle, combat, fait la morale à tout le monde, même à l'empereur. En un mot, il est "chiant à mourir".



A travers ce court roman, on entrevoie toute l'humanité d'Italo Calvino qui décrit avec humour des personnages bizarres mais attachants. On a donc

un chevalier inexistant nommé Agilulfe; un jeune homme ingénu, Raimbaut, venu dans l'armée de l'empereur à la barbe fleurie pour venger son père; une chevalière, Bradamante, qui ne se laisse pas conter par les autres chevaliers, sauf par Agilulfe; un pauvre ère dénué de conscience, Gourdoulou, devenu écuyer du chevalier inexistant...



Le chevalier inexistant constitue avec Le vicomte pourfendu et Le baron perché, une trilogie intitulée Nos ancêtres. Ces trois courts comtes présentent une sorte d'arbre généalogique de l'homme contemporain qu'Italo Calvino décrit dans la préface de l'édition italienne comme étant "divisé, mutilé, incomplet, hostile à soi-même".



Pour Italo Calvino, Le chevalier inexistant n'est pas une parodie des chansons de geste du Moyen-Age. En fait, il joue avec le Moyen-Age pour donner naissance à des héros ayant chacun une quête individuelle à accomplir. Derrière l'aspect burlesque du comte, Italo Calvino nous fait réfléchir sur l'homme contemporain qui ne peut être parfait. S'il se donne un idéal, ce dernier peut être un leurre, comme l'armure vide d'Agilulfe.



C'est ce que comprend soeur Théodora, la narratrice, qui est en fait Bradamante. Elle expédie la fin de son histoire en quatrième vitesse, pour rejoindre Raimbaut qui a hérité de l'armure du chevalier inexistant. Car l'essentiel est de vivre sa vie et de ne pas poursuivre des chimères.





















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Le Baron perché

C'est l'histoire d'un enfant, d'un jeune noble, qui décide de monter dans un arbre et de ne plus redescendre. Il passe ainsi toute son existence dans les arbres, chassant et aimant, et se vouant au bien de son prochain, surtout des plus humbles.



C'est l'histoire d'un homme qui s'attache aux avancées techniques et philosophiques de son temps, celui des Lumières, tout en restant singulier du fait de son refus de redescendre sur terre.



C'est l'histoire d'un philosophe qui se contraint de suivre une ligne de vie dure et difficile mais libre dan son royaume céleste. Le lecteur suit son parcours de vie à travers la voix du narrateur, frère cadet du héros, Côme.



C'est l'histoire d'une désobéissance.



Le baron perché fait partie du triptyque consacré aux "ancêtres" écrit dans les années 1950.



Nous sommes au nord de l'Italie, au XVIIIè siècle, dans une famille noble sous l'égide du baron du Rondeau. Suite à un plat immonde proposé par sa soeur ainé, Côme, l'héritier de la baronnie, décide de grimper dans un arbre et de ne jamais redescendre. Le jour même de son ascension, perché sur un magnolia, il fait la connaissance dans une propriété nobiliaire voisine d'une petite fille appelée Violette qui ne le laisse pas indifférent.



Côme se met en tête de découvrir son nouveau territoire, d'arbres en arbre. Il se met en chasse et se fait des vêtements en fourrure. Il fait preuve rapidement d'ingénuité pour vivre à son aise de la chasse et de l'échange. Il vit en civilisé, respectueux de son être et des autres. Autonome, notre jeune héros n'ait en rien un misanthrope. Il est curieux de tout et se lance dans la lecture et l'étude. Il se met à l'apiculture auprès de son oncle. Il se met à la recherche d'un brigand sur la demande des villageois. Mais au lieu de l'arrêter, il lui permet d'échapper aux gendarmes, et ainsi se noue une amitié autour de la lecture qui finit tragiquement pour le brigand.



Le jeune Côme se voue alors à participer au débat d'idées des philosophes des Lumières, dont Diderot. Il se voue également à venir en aide à son prochain. Il invente un système hydraulique pour circonscrire les incendies. Il se découvre des dons de meneur d'hommes mais n'en abuse point. Aussi, Côme devient réputé pour le bien qu'il fait.



Au décès de son père, Côme hérite du titre de baron mais n'en fait pas cas. Il raconte aux habitants ses aventures, pouvant faire penser à celles du baron de Munchhausen. Et malgré ses amours , il ne peut s'empêcher de succomber à son amour de jeunesse, devenue veuve, Violette.



Ce roman est à rattacher au roman philosophique du XVIIIè siècle. Je viens de le relire après une coupure de plusieurs décennies et mon impression n'est plus la même, la nostalgie submergeant la passion amoureuse entre Côme et Violette. Cette dernière m'apparaît désormais bien cruelle et inconsistante. Leurs amours mouvementés se soldent par la folie pour Côme. Mais, ce dernier, dans une dernière pirouette, réussit à s'échapper par les airs.















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Le Vicomte pourfendu

Quel petit conte rafraîchissant et très utile que "Le Vicomte pourfendu" ! Le vicomte de Terralba a été grièvement blessé à la guerre contre les turcs. Son corps a été séparé en deux parties. La partie gauche revient au pays mais c'est la méchanceté incarnée : tout n'est que vices, cruauté, meurtres. Ce n'est pas sans compter le retour de la partie droite, la bonne partie du vicomte...

Ce petit récit se veut vif, drôle et enseigne à tout un chacun que l'homme possède en lui du bon et du mauvais. Je recommande cet ouvrage que j'ai adoré !
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Le Baron perché

La lecture du Baron perché m'a été agréable.

L'histoire est légère et atypique : pour cause ! L'histoire est basée sur un personnage qui décide de façon inopinée qu'il mènera sa vie perchée sur des arbres. Ainsi donc, nous voyons Cosimo sauter dans un chêne au premier chapitre pour ne plus en redescendre. Nous suivrons désormais son évolution, le récit, sans jamais poser un pied à terre...

Enfin, cela sans compter la voix du narrateur, le frère de Cosimo, qui s'impose au contraire de son frère pour sa prudence et sa rationalité. C'est aussi une voix sensible, où transparaît l'admiration pour un frère et en même temps de la comparaison avec celui-ci, et percent certains regrets, déceptions sur ce qu'a été sa propre vie, au moment d'en faire le bilan...

J'ai beaucoup apprécié cette voix, qui était la seule à être capable de rendre à la vie du baron Cosimo di Rondo avec autant de justesse et de précision. Ce fût un vrai plaisir de l'entendre narrer cette histoire.
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