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Dernières critiques
Mémoires d'outre-tombe, tome 1/4 : Livres 1 à 1..

Je n'ai pas autant apprécié un livre depuis un moment maintenant. Les Mémoires d'outre-tombe présentent l'intérêt de se trouver au confluent du récit personnel et de l'histoire, creuset fécond où s'épure un niveau de réflexion qui tantôt se retourne sur l'existence de l'auteur, tantôt roule sur les événements de l'histoire. Les chapitres de son enfance sont bercés par les vagues et la bise iodée, et j'ai aimé aussi me plonger dans cet univers vaporeux et tendre de l'enfance. La morne solitude et la grisaille océanique de ce paysage breton donneront le ton au reste du livre. J'ai été surprise de constater que les trois premiers livres qui composaient Mémoires de ma vie ne faisaient pas partie des Mémoires d'outre-ombre, et que j'aurais à les relire sous une forme sinon identique, très ressemblante, à quelques adjonctions près. La voix et le style De Chateaubriand ont beaucoup résonné avec moi, et, encore que des siècles nous séparent, certains aspects de son existence m'ont paru analogues à la mienne, le fait de se complaire à peupler son environnement de songes et de personnages tirés de sa propre substance, par exemple. Compagnons d'infortune et de solitude, cela m'est incroyable de penser que nous nous sommes adonnés aux mêmes jeux de l'imagination. Nonobstant ces points en commun, j'ai trouvé du reste que quelques-unes de ses réflexions confinaient à un pessimisme sans borne qui n'a pas laissé de me contrister. En dépit de cette morosité intermittente, j'ai pris un énorme plaisir à me laisser guider, à travers diverses péripéties historiques, par la voix familière et amicale De Chateaubriand. Son récit s'enrichit d'apports et de références littéraires imputables à une multitude d'auteurs que le chevalier prend en admiration. J'ai apprécié son témoignage personnel de grands acteurs de l'histoire, sur lesquels je n'avais jamais, auparavant, lu de description de première main; je pense notamment à son dîner avec Washington ou encore à sa brève entrevue et partie de chasse avec Louis XIV. J'ai également aimé lire sur son passage en Amérique, où il détaille minutieusement sa rencontre avec les amérindiens, peuple dont je suis loin d'être instruite et dont la description m'a conséquemment intéressée. Ce livre est pétri de sagesse et de réflexions d'une grande valeur, invitant le lecteur à considérer un nouveau point de vue (en l'occurence celui du chevalier, membre de la noblesse qui fait état de son déclin) sur les aléas et les turpitudes qui ont bouleversé la France du 18e siècle. Je remercie les mânes de Chateaubriand d'avoir légué à la postérité ce chef d'oeuvre qui, des traversées d'innombrables siècles, n'a point flétri, ni rien perdu de son éclat, et qui restera immarcescible dans ma personne.
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Mémoires d'outre-tombe, tome 3/4 : Livres 25 à 33

J'ai lu avec beaucoup de plaisir le premier tome de Mémoires d'outre-tombe qui relate l'enfance et les premières années adulte De Chateaubriand. J'ai découvert avec intérêt le second volume où Chateaubriand relate la Révolution française, l'ascension et la chute de Napoléon. J'y ai noté une certaine répulsion / admiration De Chateaubriand pour Napoléon. Certaines pages sont sublimes.



Dans ce tome, ce n'est plus la même chose. Chateaubriand se penche sur sa carrière de politicien / diplomate. Mon dieu que c'est long.



Chateaubriand relate ses aventures en tant qu'ambassadeur à Berlin, Londres puis Rome. Certains passages sur l'art, l'Italie sont intéressants mais ils sont peu nombreux et puis Chateaubriand se pose en victime des politiciens de son temps, du roi qu'il soutient, défend et qui ne l'apprécie pas à sa juste valeur.



140 ans plus tard, que reste t il dans nos mémoires de cette époque ? Je ne suis pas très férue de cette époque et je n'ai pas toutes les clés pour comprendre les différentes allusions, personnages que raconte Chateaubriand…. Mais certains retournements de veste, d'opinion, les alliances etc, tout cela n'a rien de bien nouveau sous le soleil… A part des historiens et autres personnes passionnés de la fin du 19eme siècle, je crains bien que peu de gens puissent apprécier ce tome. En tout cas, il me pèse. Je rédige ces quelques lignes alors que j'en suis au livre 30. Il me reste une centaine de pages à lire… et cela s'annonce long… Chateaubriand mélange considérations politiques et diplomatiques. Il est question de guerre entre Turcs, Grecs, Russes, … Une rencontre avec le Pape, des courriers à sa maitresse.



Quelques exemples pour vous montrer les différents niveaux de réflexion. Où l'on peut également voir que les événements actuels et les thèses du grand remplacement ont des racines lointaines…



« Loin de mépriser le passé, nous devrions, comme le font tous les peuples, le traiter en vieillard vénérable qui raconte à nos foyers ce qu'il a vu : quel mal nous peut−il faire ? Il nous instruit et nous amuse par ses récits, ses idées, son langage, ses manières, ses habits d'autrefois ; mais il est sans force, et ses mains sont débiles et tremblantes. Aurions−nous peur de ce contemporain de nos pères, qui serait déjà avec eux dans la tombe s'il pouvait mourir, et qui n'a d'autorité que celle de leur poussière ? »



« Je dois remarquer que j'ai été le seul, avec Benjamin Constant, à signaler l'imprévoyance des gouvernements chrétiens : un peuple dont l'ordre social est fondé sur l'esclavage et la polygamie est un peuple qu'il faut renvoyer aux steppes des Mongols. »





« Mais je m'évertue à démontrer l'honneur de la Restauration ; eh ! qui s'inquiète de ce qu'elle a fait, surtout qui s'en inquiétera dans quelques années ? Autant vaudrait m'échauffer pour les intérêts de Tyr et d'Ecbatane : ce monde passé n'est plus et ne sera plus. Après Alexandre, commença le pouvoir romain ; après César, le christianisme changea le monde ; après Charlemagne, la nuit féodale engendra une nouvelle société ; après Napoléon néant : on ne voit venir ni empire, ni religion, ni barbares. La civilisation est montée à son plus haut point mais civilisation matérielle, inféconde, qui ne peut rien produire, car on ne saurait donner la vie que par la morale ; on n'arrive à la création des peuples que par les routes du ciel : les chemins de fer nous conduiront seulement avec plus de rapidité à l'abîme. »



« l'Angleterre et l'Autriche ont toujours été et seront toujours les adversaires naturels de la France, nous les verrions demain s'allier de grand coeur à la Russie, s'il s'agissait de nous combattre et de nous dépouiller. »



" Il y a sympathie entre la Russie et la France ; la dernière a presque civilisé la première dans les classes élevées de la société ; elle lui a donné sa langue et ses moeurs. Placées aux deux extrémités de l'Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n'ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n'ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France. En temps de paix, que le cabinet des Tuileries reste l'allié du cabinet De Saint−Pétersbourg, et rien ne peut bouger en Europe. En temps de guerre, l'union des deux cabinets dictera des lois au monde.



« Considérée sous le double rapport des intérêts généraux de la société et de nos intérêts particuliers, la guerre de la Russie contre la Porte ne doit nous donner aucun ombrage. En principe de grande civilisation, l'espèce humaine ne peut que gagner à la destruction de l'empire ottoman : mieux vaut mille fois pour les peuples la domination de la Croix à Constantinople que celle du Croissant. Tous les éléments de la morale et de la société politique sont au fond du christianisme, tous les germes de la destruction sociale sont dans la religion de Mahomet. On dit que le sultan actuel a fait des pas vers la civilisation : est−ce parce qu'il a essayé, à l'aide de quelques renégats français, de quelques officiers anglais et autrichiens, de soumettre ses hordes fanatiques à des exercices réguliers ? Et depuis quand l'apprentissage machinal des armes est−il la civilisation ? C'est une faute énorme, c'est presqu'un crime d'avoir initié les Turcs dans la science de notre tactique : il faut baptiser les soldats qu'on discipline, à moins qu'on ne veuille élever à dessein des destructeurs de la société. »



« L'imprévoyance est grande : l'Autriche, qui s'applaudit de l'organisation des armées ottomanes, serait la première à porter la peine de sa joie : si les Turcs battaient les Russes, à plus forte raison seraient−ils capables de se mesurer avec les impériaux leurs voisins ; Vienne cette fois n'échapperait pas au grand vizir. le reste de l'Europe, qui croit n'avoir à craindre de la Porte, serait−il plus en sûreté ? Des hommes à passions et à courte vue veulent que la Turquie soit une puissance militaire régulière, qu'elle entre dans le droit commun de paix et de guerre des nations civilisées, le tout pour maintenir je ne sais quelle balance, dont le mot vide de sens dispense ces hommes d'avoir une idée : quelles seraient les conséquences de ces volontés réalisées ? Quand il plairait au sultan, sous un prétexte quelconque, d'attaquer un gouvernement chrétien, une flotte constantinopolitaine bien manoeuvrée, augmentée de la flotte du pacha d'Egypte et du contingent maritime des puissances barbaresques, déclarerait les cotes de l'Espagne ou de l'Italie en état de blocus, débarquerait cinquante mille hommes à Carthagène ou à Naples. Vous ne voulez pas planter la Croix sur Sainte−Sophie : continuez de discipliner des hordes de Turcs, d'Albanais, de Nègres et d'Arabes, et avant vingt ans peut−être le Croissant brillera sur le dôme de Saint-Pierre. Appellerez−vous alors l'Europe à une croisade contre des infidèles armés de la peste, de l'esclavage et du Coran ? il sera trop tard."



Je reviens compléter mes notes.



Heureusement la dernière partie de ce volume, sur les trois jours (plus connus sous le nom des trois glorieuses, terme que n'emploie pas Chateaubriand), est beaucoup plus intéressante.



On y découvre un Chateaubriand royaliste, qui n'est pas apprécié par Charles X et qui n'approuve pas la façon dont la royauté d'abord refuse la liberté de la presse (une des raisons qui mène à la crise) puis est sauvée pour un temps en changeant de branche de la famille royale.



Chateaubriand représente un politicien comme il n'en existe plus. Il démissionne et renonce à ses émoluments.



Il a une analyse intéressante sur la situation et sur ce que l'avenir réserve à la royauté en France et en Europe. Certains passages sont vraiment intéressants / éclairants par rapport à la situation actuelle de la politique française (toute proportion gardées).



En revanche il a des considérations sur la guerre civile qui font froid dans le dos.



Il semble également penser que la guerre sera, dans le futur, un concept qui n'existera plus. Sur ce point, soit 140 ans ne suffisent pas… ou il n'est pas très prescient.



Enfin, je vous laisse juge de la modestie De Chateaubriand.



"Le grand événement de ma carrière politique est la guerre d'Espagne. Elle fut pour moi, dans cette carrière, ce qu'avait été le Génie du Christianisme dans ma carrière littéraire. Ma destinée me choisit pour me charger de la puissante aventure qui, sous la Restauration, aurait pu régulariser la marche du monde vers l'avenir. Elle m'enleva à mes songes, et me transforma en conducteur des faits. A la table où elle me fit jouer, elle plaça comme adversaires les deux premiers ministres du jour, le prince de Metternich et M. Canning ; je gagnai contre eux la partie. Tous les esprits sérieux que comptaient alors les cabinets convinrent qu'ils avaient rencontré en moi un homme d'Etat [Voyez les lettres et dépêches des diverses cours, dans le Congrès de Vérone, consultez aussi l'Ambassade de Rome. (N.d.A.)]. Bonaparte l'avait prévu avant eux, malgré mes livres. Je pourrais donc, sans me vanter, croire que le politique a valu en moi l'écrivain ; mais je n'attache aucun prix à la renommée des affaires, c'est pour cela que je me suis permis d'en parler. Si, lors de l'entreprise péninsulaire, je n'avais pas été jeté à l'écart par des hommes aveugles, le cours de nos destinées changeait ; la France reprenait ses frontières, l'équilibre de l'Europe était rétabli, la Restauration devenue glorieuse, aurait pu vivre encore longtemps, et mon travail diplomatique aurait aussi compté pour un degré dans notre histoire. Entre mes deux vies, il n'y a que la différence du résultat. Ma carrière littéraire complètement accomplie, a produit tout ce qu'elle devait produire, parce qu'elle n'a dépendu que de moi. Ma carrière politique a été subitement arrêtée au milieu de ses succès, parce qu'elle a dépendu des autres."





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Mémoires d'outre-tombe, tome 2/4 : Livres 13 ..

Superbe récit de l’épopée napoléonienne, le regard critique de Chateaubriand (parfois justifié, parfois relevant franchement de la mauvaise foi) trouve un parfait équilibre avec l’admiration de celui-ci pour Napoléon, portée par la prose toujours aussi magnifique de l’auteur.

Ce deuxième tome des mémoires ne contraste pas non plus complètement avec le premier, le lecteur continue en effet de se rapprocher de Chateaubriand, qui mêle au récit des grands bouleversements de l’époque celui de sa vie.
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Mémoires d'outre-tombe, tome 4/4 : Livres 34 à 42

Les mémoires de Chateaubriand continuent de nous immerger dans l'univers fascinant de l'auteur, offrant un témoignage saisissant des événements majeurs qui ont marqué le XIXe siècle.



Au fil de ces pages, Chateaubriand dépeint avec une clarté remarquable les bouleversements politiques, sociaux et culturels de son époque, offrant ainsi un panorama captivant de l'histoire européenne. S



Les mémoires de Chateaubriand, empreintes d'une profondeur intellectuelle et d'une sensibilité poétique, captivent les lecteurs avec leur récit captivant et leur analyse perspicace de la condition humaine. Ces mémoires constituent une œuvre majeure de la littérature française, offrant une plongée inestimable dans l'histoire, la politique et la culture d'une époque révolue.
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Mémoires d'outre-tombe, tome 3/4 : Livres 25 à 33

Les mémoires de Chateaubriand dévoilent maintenant une période tumultueuse et cruciale de la vie de Chateaubriand, offrant un aperçu captivant de l'histoire et de la politique de son époque.



Dans ces pages, Chateaubriand nous plonge dans le quotidien, exceptionnelle certes, de son parcours personnel, tout en éclairant les événements marquants qui ont façonné le destin de la France et de l'Europe au XIXe siècle. Son style élégant et évocateur transporte le lecteur à travers les salons littéraires de Paris, les champs de bataille de l'Europe et les coulisses des cours royales, offrant ainsi une fresque historique riche en couleur et en émotion.



Marquées par une prose magnifique et une sensibilité poétique, ces chapitres captivent les lecteurs avec leur récit vivant et leur réflexion profonde sur la condition humaine et le devenir des nations, tout un programme pour le premier des romantiques?



En somme, ces mémoires constituent une œuvre incontournable de la littérature française, offrant une plongée dans l'histoire, la politique et l'esprit d'une époque révolue.
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Mémoires d'outre-tombe, tome 1/4 : Livres 1 à 1..

La note correspond aux 4 tomes. J'ai atteint le bout de l'ennui, me forcant a finir. Ma liseuse me donnait le pourcentage d'avancement, petit a petit. 1% c est 16 pages. On suit l'ego de celui sans lequel la France ne serait rien, selon lui, dans des pages et des pages ... c est bien ecrit. Mais est ce que cela a un interet quelconque? Ce n est pas sur. C est un monument de la litterature francaise par son nombre de pages et le melon de l auteur, a part ca, quelle souffrance!
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Mémoires d'outre-tombe, tome 1/4 : Livres 1 à 1..

je ne sais pas si j'arriverais au bout mais je lis un peu des Mémoires chaque jour, ayant été fort attirée par le personnage De Chateaubriand lors d'une conférence à l'Université du Temps Libre de Toulouse. Il a vécu des choses extraordinaires, terribles, un changement de société, l'histoire nous permet d'appréhender notre siècle, de prendre du recul. Pour l'instant, je suis séduite par la sincérité de l'auteur et sa simplicité dans l'écriture.



Fin du Tome I, et je suis emballée. Tant par l'analyse des évènements de l'époque, de ses voyages, de son propre caractère, de ses opinions, de ses relations, de son quotidien et j'en passe. Pas de rides pour ces propos d'Outre-Tombe, toujours d'actualité. Et quelle écriture ! On aurait aimé connaître Franco!s- René de Chateaubriand...
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Mémoires d'outre-tombe, tome 1/4 : Livres 1 à 1..

Les Mémoires d'Outre-Tombe, de François-René de Chateaubriand, constituent un ouvrage majeur de la littérature française du XIXe siècle. J'ai adoré les quatre tomes, mais ce premier à une place particulière. Publiés de manière posthume, ces mémoires offrent un témoignage précieux sur la vie de l'auteur ainsi que sur les événements historiques et les personnalités marquantes de son époque.



Chateaubriand y déploie une écriture riche et élaborée, caractéristique du style romantique, dans laquelle se mêlent habilement souvenirs personnels et réflexions plus générales sur la société et la condition humaine. Si on dépouille le texte des exagérations romantiques, l'on peut apprendre beaucoup; si on les conserves on se passionne pour cette autobiographie. Son récit est empreint d'une sensibilité particulière, témoignant de son attachement à la nature, à la religion et à l'Histoire.



L'auteur se livre également à une analyse critique de son époque, évoquant les bouleversements politiques et sociaux qui ont marqué la France au tournant du XIXe siècle. À travers ses mémoires, Chateaubriand offre ainsi une vision panoramique de son temps, tout en dévoilant sa propre évolution intellectuelle et spirituelle.



Au-delà de son intérêt historique, l'œuvre se distingue par la qualité littéraire de son écriture et la profondeur de sa réflexion.
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