Questions-Réponses

Pour ma part, je lis la Recherche en Folio classique, donc en 7 tomes. Je fais une pause entre chaque tome avec un livre plus léger, mais très rapidement, l'appel proustien surgit des abîmes pour m'enjoindre de me lancer dans le tome suivant. J'avoue que je ne suis jamais déçu. Par contre, j'aime bien lire les avis positifs sur babelio pour me donner un bon élan avant d'attaquer.

Question intéressante.
Contrairement à secondo, je pratique "le picorage" parce que je désire intensément Proust -du moins son oeuvre- mais lui me résiste... Oui ma vie de lectrice est difficile. Donc, "du côté de chez Swann" m'a demandé effectivement bcp de concentration, procuré des plaisirs et des éblouissements incroyables, mais ennuyée aussi bcp souvent. Donc depuis Noël c'est la trêve avec bcp d'autres romans MAIS je n'ai pas dit mon dernier mot et j'attends le moment opportun pour m'y remettre. Eh oh, on n'est pas à la mine non plus non ?

Il n'y a pas de recette en la matière. Tout dépend de votre mémoire et de l'impression, profonde ou non, que la première partie a eue sur vous. Elle a dû être profonde puisque vous voulez continuer. Je ne crois pas grave de laisser passer du temps, car on ne risque pas de perdre le fil de la narration, celle-ci étant secondaire : on s'immerge dans un univers propre à l'auteur, ce qui n'est pas la même chose et ne demande pas un souvenir détaillé de ce qui précède. En plus, vous allez découvrir que la Recherche est faite de cycles : après celui de Swann, commence celui des Guermantes (2 volumes) ; puis celui des Jeunes Filles (1 volume) ; puis celui des Homosexuels (1 volume) ; enfin, le cycle d'Albertine (2 volumes). Enfin, A la recherche du temps perdu, tome 7 : Le Temps retrouvé   clôt toute la série. Si donc vous allez de cycle en cycle vous ne serez pas perdu car chacun a sa cohérence propre (un peu comme les romans des Rougon-Macquart, en effet). Si enfin les scrupules vous assaillent, procurez-vous le tome IV de la Pléiade qui contient tous les Index pour s'orienter dans le monde proustien. Le seul ennui, c'est qu'il renvoie aux tomes précédents de la Pléiade...

Je l'ai lu sur plusieurs années, ça me permettait de reprendre mon souffle après chaque volume car il faut reconnaitre que même si c'est une œuvre incroyable, parfois il faut s'accrocher. L'histoire est continue mais on retrouve rapidement le fil, et ce, d'autant plus que l'on retrouve les personnages d'un livre à l'autre. 

Si vous vous posez la question, c'est peut-être qu'il vaut mieux faire une petite pause avant d'entamer A la recherche du temps perdu, tome 2 : A l`ombre des jeunes..., lire quelque chose de plus léger avant de s'attaquer au reste !

A la Recherche du Temps Perdu a été conçue comme un seul roman en sept épisodes.

Bonjour,

Je pense qu'il est préférable de lire tous les volumes relativement de façon rapprochée. Car l'univers Proust nécessite une concentration et une immersion qu'il est bon de ne pas briser.

Toutefois il est possible d'entrecouper cette lecture qui demande une entière compréhension et  beaucoup de réflexions simultanées par des lectures légères, rapides, divertissantes et faciles à lire comme par  "Roland est mort", "Venise n'est pas en Italie", 'C'est où, le Nord?" ou encore "Eh bien dansons maintenant".

Lis tout, direct.

J'ai lu la Recherche pour la première fois dans les transports en commun, d'abord par curiosité, et puis j'ai enchaîné. Il m'est arrivé une fois d'oublier un volume dans un bus. Cela m'a tout à fait affolé et j'ai dû courir sans plus tarder dans une librairie - j'ai dû en faire plusieurs - pour le racheter. Voici ce que disent Raphaël et Jean-Paul Enthoven dans la dédicace de leur dictionnaire amoureux de Marcel Proust. "...la Recherche est une oeuvre que tout proustien respectable doit lire au moins quatre fois dans son existence. D'abord, et par bribes, à l'adolescence, quand il n'a que l'intuition des vérités que ce livre recèle. Puis, si la littérature devient sa grande affaire, afin de satisfaire aux exigences d'un cursus. Quand, par la suite, survient son premier chagrin d'amour, il trouvera dans la jalousie de Swann, la décrépitude de Charlus, ou le cycle d'Albertine une profondeur, une puissance consolatrice, que les deux premières lectures ne lui avaient guère permis d'entrevoir. La quatrième lecture enfin, celle du dernier âge de la vie, sera, pour qui y consent, la plus décisive puisque tout, au crépuscule, se dépouille des petits enjeux de vanité ou de conquête."