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sur 3462 notes
Très très beau livre. J'ai tant appris avec ce livre dont l'histoire est prenante. Un joyau de la littérature française. Un plaisir de lecture dont je me souviens quinze ans après.
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À la veille de sa mort, l'empereur Hadrien se confesse dans une lettre adressée à Marc-Aurèle. Il lui relate sa vie : son instruction grecque, ses débuts dans l'armée contre les Daces où il se fera remarquer par l'empereur du moment, Trajan, les expéditions contre les Parthes qui s'approchent parfois du désastre, et finalement son accession à la fonction suprême, décision plus ou moins arrachée à Trajan sur son lit de mort.

Hadrien parcourt sans relâche son empire, rétablissant la paix ici, tranquillisant les esprits là-bas. Cette vie lui laissera peu de temps pour lui, et les rares personnes qu'il aimera sincèrement supporteront mal la vie de l'empereur.

Connaissant un peu la vie de Trajan (merci les cours de latin) et la situation politique de son époque, je suis entré facilement dans l'histoire de cet empereur qui lui succède directement. Je ne crierai toutefois pas au chef-d'oeuvre, l'ennui a pointé de temps en temps le bout de son nez : si je n'ai rien à reprocher ni au style ni à l'histoire, il m'a manqué cette petite étincelle supplémentaire qui provoque l'enthousiasme.
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L'indiscutable plus grand chef d'oeuvre littéraire du XXème siècle.

Et pour ceux qui en voudraient davantage dans le même registre, lire "Mourir à Sélinonte" de François Fontaine (épuisé, mais se trouve d'occasion), c'est en réalité tout ce qui se passe avec la fin de Trajan, juste avant l'avènement d'Hadrien...
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Mémoires d'Hadrien n'est pas de ces ouvrages que l'on peut lire en quelques heures . Son format conventionnel et son sujet alléchant ne sont que chants de sirénes qu'il ne faut surtout pas sous - estimer. Sa lecture recquiert un engagement total . L'auteur propose ici une autobiographie fictive sous la forme d'un long monologue. Conjuguer la rigueur des faits et la subjectivité inhérente à la création d'une personnalité , le pari ètait osé. Intéresser le lecteur à cela en était un autre , car il faut bien que le livre trouve son public. Au final ce livre a peut étre surpris son auteur ,puisque au dela du cercle auquel il s'adresse ,il rencontre un beau succés depuis sa publication. Pourtant que ce soit sur le fond comme sur la forme , difficile de trouver ce roman comme un modéle d'accessibilité. Entre fiction et poésie , l'écriture de Yourcenar s'adapte remarquable d'exigence. Certains trouveront le style de Yourcenar dense ,complexe , presque trop recherché ou détaillé. Ce constat on peut ne pas le partager . Certes il faut s'accrocher , mais on est si souvent récompensé par la qualité de son écriture que l'effort est amplement mérité . Celle ci est tellement maitrisée que le lecteur se sent accompagné tout au long de l'ouvrage . Il n'y a pas de doute , ce livre est un chef d'oeuvre . Cet ouvrage est une piéce d'orfévrerie a la mécanique précise et juste qui prend des risques et emporte son lecteur avec brio . Au panthéon de la littérature .
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Mémoire d'Hadrien est mon livre préféré. Je ne relis presque jamais un livre. En ce qui concerne celui-ci j'y reviens régulièrement. Ce qui m'avait notamment ému dans ce livre, c'est sa conscience de la fragilité, la sienne en tant qu'homme et celle de l'empire. Hadrien consolide l'empire romain mais il n'est pas dupe. Il lutte contre le temps. C'est dans ce sens, à mon avis, que ce livre est universel.
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Citations de Mémoires d'Hadrien:

“Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'oeil intelligent sur soi-même: mes premières patries ont été des livres. À un moindre degré, des écoles.”

“Fonder des bibliothèques, c'était encore construire des greniers publics, amasser des réserves contre un hiver de l'esprit qu'a certains signes, malgré moi, je vois venir.”

Extrait de Carnets de notes de “Mémoires d'Hadrien

[Retrouvé dans un volume de la correspondance de Flaubert, fort lu et fort souligné par moi vers 1927, la phrase inoubliable: “Les dieux n'étant plus, et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été.”]

Roman épistolaire sur la figure de l'empereur Hadrien, qui a vécu dans le moment historique de transition du paganisme au christianisme. Hadrien raconte à la première personne dans un monologue intérieur ses mémoires retraçant un profil psychologique des personnages de Plotina (amie sincère d'Hadrien, ainsi que la femme de son prédécesseur Trajan) à Sabina (formellement épouse d'Hadrien et arrière petit-fille de Trajan) à Antinoüs (jeune de la Bithynie favorisé par Hadrien) qui trouvera une fin mystérieuse dans un sacrifice pour conjurer les présages de mauvais augure à l'empereur et qu'il divinisera après sa mort, selon une tradition religieuse grecque-égyptienne en érigeant la Antinoeion, un temple, à Villa Adriana et en lui dédiant la ville de Antinoé, construit près du site de l'accident mortel.
Le portrait humain et controversé d'un empereur amant de la paix et de la guerre, de l'art politique et de celle de la chasse, de la culture hellénique et de la mélancolie du paysage germanique.
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Ce livre magnifique est resté longtemps dans ma bibliothèque, j'ai essayé de le lire plusieurs fois. En vain, je n'accrochais pas. Un jour où je partais pour Rome où j'ai vécu en longs séjours pendant plusieurs années, je l'ai emporté. ET je suis allée à la Villa Adriana .Et là, j'ai commencé à le lire, et cette fois, je suis enfin entrée, complètement fascinée.
Bien sûr je ne veux pas dire qu'il faut aller lire les "Mémoires d'Hadrien" sur place. Mais la rencontre avec les grandes oeuvres est souvent étrange.
J'ai lu ensuite que Marguerite Yourcenar avait commencé à écrire ce livre puis l'avait abandonné et qu'elle en avait retrouvé le début de manuscrit bien des années plus tard, à la faveur d'un déménagement. Et qu'elle l'avait alors repris pour le conduire à son terme. .

Au delà de l'historie de l'empereur Hadrien et de ses amours avec le bel Antinoûs, c'est une fresque magnifique, A distance, je retiens surtout que la période évoquée est la seule, très courte , quelques décennies, où l'homme est totalement libre des dieux. Les dieux anciens ont fait leur temps et le christianisme est encore dans les limbes. Marguerite Yourcenar insiste sur cet aspect là, si je me souviens bien elle dit même que c'est la raison qui l'a conduite à choisir cette période si privilégiée de l'histoire.
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Dans une très longue lettre, l'empereur Hadrien revient sur le cours sa vie, dont les deux temps forts sont son accession au trône et son amour pour son favori (décédé jeune, accidentellement). C'est un grand texte, dans lequel il n'est pas facile d'entrer, mais qui recèle des trésors d'intelligence et de noblesse. le contexte historique est rendu d'une façon convaincante. La manière de raconter, les réflexions et le style semblent sortir tout droit de l'Antiquité; le ton est juste. Incidemment, j'ai bien apprécié les commentaires d'Hadrien sur les Juifs et sur la secte chrétienne (encore nouvelle) qui sont sans particulière indulgence, comme on peut s'y attendre de la part d'un monarque de l'apogée de l'Empire.

J'ai quand même quelques réserves. Ce livre m'a semblé trop long à lire et j'ai dû le laisser de côté de temps en temps avant d'en reprendre la lecture. Et les réflexions philosophiques partout présentes dans le texte, qui me semblaient profondes au moment de ma lecture, n'ont pas laissé de traces durables dans mon esprit.
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« Il est des livres qu'on ne doit pas oser avant d'avoir dépassé quarante ans » constate Marguerite Yourcenar dans son Carnet de notes. Or ce qui est vrai pour l'écriture vaut aussi pour la lecture, si l'on veut bénéficier de l'expérience et du recul nécessaires à l'appréciation de leur substance. Les Mémoires d'Hadrien ont ainsi patienté de longues années dans ma bibliothèque avant que je me décide à les lire pour de bon. Et la magie a opéré : ces pages jaunies par le temps viennent d'exhaler, dans une très belle langue, leur concentré d'érudition et de sagesse.

L'empereur Hadrien, malade du coeur et sentant sa mort venir, écrit une longue lettre à Marc Aurèle, qu'il espère comme successeur après Antonin. Il y relate sa jeunesse, son expérience de la guerre et des conquêtes, ses voyages, son goût pour l'art, la science, la beauté et le pouvoir, comment il succéda à Trajan et ses réalisations en tant qu'empereur, oeuvrant à maintenir la paix et la richesse de l'empire. Hadrien est grec dans l'âme mais romain dans sa discipline et sa volonté d'avancer. Il ne fait pas mystère de ses sentiments, même les plus intimes, tout en gardant la décence qui sied. En témoigne l'évocation de sa passion tragique pour le jeune Antinoüs ou, plus tard, la description de son corps affaibli par la maladie.

Marguerite Yourcenar a mûri ce roman pendant plus de 20 ans avant de trouver le point de vue sous lequel l'aborder et d'en écrire la version définitive, publiée en 1951. Pourquoi cette fascination pour le IIᵉ siècle et Hadrien en particulier ? Parce que, selon Flaubert, « Les dieux n'étant plus, et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été. » Et Marguerite d'ajouter que « Si cet homme n'avait pas maintenu la paix du monde et rénové l'économie de l'empire, ses bonheurs et ses malheurs personnels m'intéresseraient moins. » En suivant le destin de ce personnage tout-puissant, vénéré comme un dieu et investi d'une mission pour ses semblables, on touche à l'essence la plus noble de l'humain. «J'étais dieu, tout simplement, parce que j'étais homme » déclare ainsi Hadrien sous la plume de l'auteur.

La manière dont Marguerite Yourcenar s'est installée dans la peau de l'empereur vieillissant, a fait siens ses souvenirs et ses sentiments, est à la fois remarquable et troublante. Ses recherches et sa culture classique ne suffisent pas à l'expliquer ; une autre dimension, irrationnelle, spirituelle, est nécessaire. L'auteur avoue ainsi avoir été « Un pied dans l'érudition, l'autre dans la magie, ou plus exactement, et sans métaphore, dans cette "magie sympathique" qui consiste à se transporter en pensée à l'intérieur de quelqu'un. »

Ce tombeau littéraire érigé à la mémoire d'Hadrien est un monument inégalé qui donne ses lettres de noblesse au roman historique. Car, comme l'exprime si bien son auteur, « Ceux qui mettent le roman historique dans une catégorie à part oublient que le romancier ne fait jamais qu'interpréter, à l'aide des procédés de son temps, un certain nombre de faits passés, de souvenirs conscients ou non, tissus de la même matière que L Histoire. »
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J'ai lu ce roman il y a longtemps. Il était une figure imposée de mon cursus scolaire. C'est un roman qui m'a marqué. Il y a tout d'abord le style de Marguerite Yourcenar qui anime la voix du plus humaniste des empereurs romains au crépuscule de sa vie. Il y a aussi la force incroyable du récit ou plutôt de cette lettre adressée à son petit-fils adoptif de dix-sept ans, Marc Aurèle, qui doit lui succéder en tant qu'empereur. Un livre fort.
Lien : http://www.franceinter.fr/em..
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