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Citations sur Le dernier jour (6)

Pourquoi donc y a-t-il toujours dans les cimetières de grands arbres dont les branches touchent presque terre ? Est-ce pour consoler les disparus, ou bien grandissent-ils en aspirant l’énergie des morts ?
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La vie est une succession d'événements, et quoi qu'endurent ceux qu'on aime, l'entourage ne peut qu'observer en silence. Dans les faits, on est impuissant. La seule preuve d'amour qu'on puisse donner, c'est de s'inquiéter, il n'y en a pas d'autre.
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Quand j'attrapais un rhume, ma mère me faisait toujours boire une tasse d'eau bouillante dans laquelle elle faisait fondre du miel, versait une larme de whisky et ajoutait pour finir quelques gouttes de citron. Quand je suis devenue lycéenne, c'était la même chose. Pendant que ces garçons et es filles versaient leur sang, étaient torturés, ces soirs-là aussi, je me faisais dorloter par ma mère. Est-ce que c'est ça justement qu'on appelle le monde ? Je ne sais pas pourquoi, mais ma mère appelait cette boisson "honey-miel". "Ce ne serait pas plutôt un miel-citron ?" lui disais-je souvent, mais elle prétendait que le nom qu'elle avait choisi convenait mieux et elle n'en a jamais changé. J'ai eu l'impression que le goût sucré et chaud emplissait ma bouche. Le monde est pareil. L'odeur maternelle. Légèrement amère, lourde, sucrée, entêtante. Maintenant, sur cette place qu'elle a remplie à ras-bord, elle n'a plus d'endroit où aller, et elle tourne en rond.

"Honey miel"
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Les grands-mères qui faisaient le tour de la place, un fichu blanc sur la tête, il me semblait qu'elles n'espéraient plus voir revenir leur enfant. Simplement, en exprimant sous cette forme les heures ordinaires qu'elles continuaient de vivre, le cœur blessé pour l'éternité des morsures de l'absence, peut-être voulaient-elles repousser l'habitude, ce temps vague qui atténuerait la mémoire de ce qui était arrivé. Ces femmes devenues vieilles, avec sur leur cœur la photographie de leur fils ou de leur fille, bavardaient entre elles de choses et d'autres. C'était cela le plus réel. Je me suis dit que là résidait la vérité des choses. C'était cela l'écoulement du temps, c'était cela la couleur même du chagrin.
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Depuis que je suis petite, j'aime la mélancolie qui étreint, le calme des fins de journée, les hauts ciels d'automne, les promenades solitaires sur un chemin nocturne.
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La petite vie qui habitait alors son ventre, l'être avec qui j'ai partagé ces instants et que je ne reverrai plus jamais, a descendu seul un chemin sombre. Un jour moi aussi, elle aussi, son mari, sa maîtresse, mon copain devant moi, les jeunes qui sont en train de préparer les sandwichs, ces passants aussi, chacun séparément, seul, marchera vers le même endroit, ai-je pensé.
Et même quand il en sera ainsi, l'aiguille du cadran solaire continuera, imperturbable, à tourner au milieu de la verdure profonde des ruines. C'était d'une tristesse à donner le vertige, pourtant, je ne sais pas pourquoi, cette vision m'a apaisée. Et pour vivre, pour que mon corps vive aujourd'hui, j'ai croqué à belles dents dans mon sandwich.
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