"Tuer le sauvage pour sauver l'homme." C'est le programme qu'appliqua dès 1879 le pensionnat de Carlisle. Dix mille jeunes indiens furent arrachés à leurs familles. Il leur était absolument défendu de pratiquer leurs traditions, leur culture. Des centaines d'enfants sont morts à Carlisle. Ceux victimes de la tuberculose sont enterrés dans le cimetière de l'école. A Carlisle, on mettait en pratique les idées d'un inspecteur de l'instruction publique française, qui déclara sur les ruines fumantes de la Commune de Paris... "Si vous voulez une saine domination des classes supérieures, il ne faut pas fusiller le peuple, il faut l'instruire."
Pour en connaître plus sur l'histoire des apaches, rien ne sert d'interroger les hommes...Il faut aller sur sur terre en Arizona...Et écouter les arbres, les pierres, les nuages et le vent.
Ce climat a tué un paquet d'indiens.
Plus encore que l'armée américaine.
C'est dire...
— On a gagné, Geronimo ! Roosevelt m'autorise à écrire vos mémoires !
— Vous croyez encore à ce genre de papier ?
— Il est signé du président en personne !
— Alors on lui dédiera ce livre et quand il connaîtra mieux les Apaches, peut-être acceptera-t-il de nous laisser rentrer en Arizona.
Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas.
Un aigle, à la sagesse infinie et à la vue perçante, les yeux rivés sur l'Arizona, est prêt à s'envoler. Hélas, il n'ira nulle part. Le gouvernement des États-Unis s'est toujours opposé à ce que la dépouille de Geronimo soit rapatriée sur sa terre natale.