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4,14

sur 396 notes
Depuis le temps que je voulais lire ce roman, c'est enfin chose faite ! Je me suis encore une fois régalée avec Chez les heureux du monde, de l'auteure américaine Edith Wharton, que je connaissais déjà grâce à son livre Les Lettres.
Dans cette oeuvre qui ressemble à celles de Jane Austen, nous suivons le destin de Miss Lily Bart, jeune femme de vingt-neuf ans, dont la beauté exceptionnelle lui permet de côtoyer les plus riches familles, à commencer par les Trenor ou encore M. Rosedale, mais qui, petit à petit, va se retrouver seule dans un monde égoïste de ce début du XXème siècle...

Malgré un début difficile, sans doute à cause de l'écriture de l'édition, je me suis très vite identifiée à Lily, j'ai ressenti toutes ses émotions, ses premiers malheurs, et enfin, sa déchéance finale, comme si j'évoluais dans cette société répugnante. Heureusement, certains personnages sont restés sympathiques du début à la fin, d'ailleurs, dès les premières pages de ce roman, le lecteur a la chance de rencontrer M. Lawrence Selden, l'un des seuls qui restera fidèle à Lily, jusqu'à la dernière page, à la fois émouvante et magnifique !

Que dire de plus ? Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, l'intrigue était passionnante, avec un enchaînement rapide d'évènements tous aussi intéressants les uns que les autres ; bref, comme vous l'aurez constaté, j'ai adoré Chez Les Heureux du monde, que je conseillerais bien évidemment à tous...

A lire !!
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Au départ assez désorientée par le style très travaillé de ce roman du début du siècle, je suis finalement rentrée dans l'histoire : la haute société New-Yorkaise est très bien retranscrite, ainsi que les états d'âmes de Lily pour se sortir des situations difficiles dans lesquelles elle se trouve du fait de son état d'orpheline ruinée à la recherche d'un mari issu de la « bonne » classe sociale. Ce roman change des écrits contemporains que j'ai pu lire dernièrement, notamment dans le style d'écriture parfois plus ardu. Dans le même genre, je préfère quand même Jane Austen.
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Premier abandon de l'année. Je n'y arrive pas et me plonger dans ce roman me déprime rien que d'y penser. A la page 130 je vois déjà ce que l'auteur souhaite nous montrer : la déchéance du jeune fille de bonne famille mais qui n'a plus les moyens de ses ambitions et que la rumeur, quelle qu'elle soit, va détruire, alors que l'amour, le vrai, est sous ses yeux depuis le début, si seulement elle acceptait de ne pas regarder que l'argent dans ses calculs pour se mettre à l'abri du besoin.
Ce n'est pas tant le sujet que l'écriture qui me gêne. Je trouve cela pompeux et ampoulé, lourd. Les digressions sont également fréquentes chez Jane Austen par exemple, mais avec plus de légèreté et d'humour. Ici, j'ai l'impression de lire toujours les mêmes, toujours sur les mêmes aspects de ce monde de l'apparence mais totalement hypocrite. Une redite permanente où l'auteur creuse toujours les mêmes défauts de l'être humain : la cupidité, l'avarice,... Cette analyse psychologique est intéressante mais lourde.
Les nouveaux riches sont regardés de haut par les anciens noms, mais ils ne peuvent s'empêcher de rechercher leur compagnie, ils aspirent à être acceptés. Tous ces gens, qui font partie de l'entourage proche de Lily, n'hésiteront pas à lui tourner le dos.
Je suis surement une des rares à ne pas être conquise par ce roman. J'essaierai de voir l'adaptation pour connaître la fin, même si je la devine déjà.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Lily Bart ou l'expérience de la lente mais inexorable déchéance sociale.
Pas un cri, pas une lutte physique mais l'indifférence et le mépris dont est victime Lily sont plus destructeurs encore et Edith Wharton les décrit avec beaucoup de précision, tout comme les rouages de cette haute société où il ne fait pas bon de tomber en disgrâce.
Edith Wharton cisèle de manière acérée les composantes, les caractères de chacun dans ce qu'ils ont de plus profond.
Durant ma lecture j'étais partagée entre la critique acide des choix de Lily et finalement l'affection pour ce personnage tombé de si haut.
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De week-ends à la campagne aux réceptions en ville, Miss Lily Bart papillonne dans la haute-société new-yorkaise avec grâce et aisance. A 28 ans, sans ses parents, elle sait qu'elle doit désormais songer très sérieusement à se marier pour assurer son avenir. Donc trouver un mari fortuné. Ce ne sont pas les occasions qui ont manqué jusque là, mais elles ont toujours tourné court. Inconsciemment, Lily se dérobe au dernier moment, ne pouvant se résoudre à se lier définitivement à un homme qu'elle ne respecterait pas. Lorsque s'ouvre le roman, Lily croit encore pouvoir choisir. Avec une certaine désinvolture, elle se laisse aller à une conversation presque intime avec Lawrence Selden, un avocat qui a pour elle plus que de l'admiration. Mais pour elle, impossible d'aller plus loin qu'une conversation, il ne peut lui apporter ce luxe dont elle a besoin. Peu après, elle refuse la main d'un riche homme d'affaires, pensant pouvoir trouver mieux. Cependant, au fil des pages, sa situation devient de plus en plus délicate. Contrainte de devoir rester auprès d'amies plus fortunées qui la protègent, elle devient proche de leurs maris… Sur le sommet depuis lequel elle contemple ce monde, Lily ne voit pas la tempête prêt à s'abattre sur elle. de déceptions en scandales, Lily voit progressivement son avenir se fissurer. Même son amitié avec Selden lui échappe.

De nombreux personnages se croisent dans le cercle dans lequel évolue Lily : chez les Trenor, Judy est l'amie intime de Lily jusqu'à ce que Gus ne semble remarquer les charmes de celle-ci, chez les Dorset, c'est George qui se rapproche d'elle car sa femme Bertha entretient une liaison avec un jeune homme. Mr Rosedale, riche homme d'affaires évoquant un peu la figure d'Augustus Melmotte (bien que 30 ans plus tard !), fait preuve de sensibilité mais ne cache pas son ambition. Il y a aussi Carrie Fischer, un personnage que j'ai beaucoup aimé, qui a trouvé une manière originale de rester dans la haute-société sans moyens : elle introduit dans les cercles les plus huppés les couples de nouveaux riches. On voit bien qu'on est à un tournant pour ce milieu : l'argent désormais peut beaucoup et si on méprise ouvertement ces nouveaux riches, ils sont progressivement intégrés car leur fortune est indispensable à beaucoup. de plus, l'argent semble remplacer les liens d'amitié et d'honneur qui liaient tous ces gens entre eux. Tout au long du roman, Lily est profondément déçue dans ses amitiés, seule Grace Stepney, jeune femme vivant seule dans un petit appartement, loin du luxe des fréquentations de Lily, lui restera fidèle dans ses malheurs.

A travers ce poignant destin de femme, Edith Wharton montre une finesse psychologique extraordinaire. La majorité du roman est vu par les yeux de Lily, on suit avec bonheur et anxiété ses actions, ses décisions, ses déceptions. Les quelques scènes décrites du point de vue de Lawrence Selden ou de Grace Stepney ne font en fait que renforcer l'image kaléidoscopique qui nous est offerte. Consciente de ses charmes, Lily est une jeune femme sûre d'elle, ambitieuse sans vanité, intelligente sans pédanterie. Il suffit parfois d'une petite faiblesse à un point précis de notre vie pour que celle-ci prenne une toute autre direction. C'est ce qui arrive maintes fois à Lily, notamment au début du roman lorsqu'elle décide de ne pas aller à l'office chez les Trenor. A cause de cet “acte manqué”, elle se rend compte qu'elle peut renoncer définitivement à son mariage avec Mr Gryce. A trop croire que la raison seule guide ses actes, Lily oublie qu'à tout moment, son coeur – ou son naturel, car elle est souvent dans l'obligation de se travestir pour mieux séduire – peut reprendre le dessus. A chaque nouvelle chute, Lily est persuadée qu'elle se relèvera sans trop de dégâts. C'est seulement lorsque le manque d'argent se fait cruellement sentir que Lily prend conscience de sa légèreté. Malheureusement, devant tous les fils du destin qui s'offraient à elle, elle n'aura pas su tirer le seul qui lui aurait permis d'être heureuse. La fin tragique du roman m'a laissée bouleversée par l'injustice que représente une vie manquée.
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Attention coup de coeur!
Je me suis régalée avec ce roman ciselé et fin, qui m'a fait tour à tour sourire, pleurer ou penser...

Avant toute chose, j'ai été enchantée par le style. Peut-être ai-je lu trop de livres 'modernes' récemment; toujours est-il que j'ai plongé avec délices dans ces paragraphes fluides et bien construits, dans ce vocabulaire recherché et précis, toujours juste. Au travers de ses mots et de ses phrases, on devine Edith Wharton, brillante, sensible et très observatrice... Un vrai plaisir de lecture, suffisamment rare pour être souligné, d'autant que je suis habituellement bien plus attentive au fond qu'à la forme !

Bien des (belles) choses à dire au sujet du contenu, également. Miss Lilly Bart fait figure à mes yeux de pure figure de tragédie. Tiraillée entre son éducation futile et superficielle et ses idéaux de liberté, d'amour et de grandeur, elle compromet toutes ses chances de bonheur d'un côté comme de l'autre. Ainsi, c'est elle-même qui se sabote à chaque fois qu'un beau pari est prêt à l'épouser. Elle-même qui refuse de se contenter d'une une vie plus simple, independante et belle. Elle oscille en permanence entre ces deux pôles, ne parvenant pas à fixer son choix de manière durable.
Dès lors, sa dégringolade semble inéluctable. Malgré ses amis, malgré sa beauté, malgré son intelligence.

Et quelle dégringolade grandiose ! Sa chute nous fait voyager de New York à Monte-Carlo en passant par Newport. Elle nous emmène dans les salons de la haute société, chez les nouveaux riches et même à la rencontre des classes laborieuses. Elle nous dresse un panorama sans concessions de toute société humaine, entre sombres trahisons et petits travers quotidiens, sans oublier ces trésors d'amitié ou de solidarité qui subsistent parfois malgré tout.

Quel gâchis monumental que la vie de Lilly Bart, si intelligente, si belle, si honnête ! Et quel talent il a fallu à Edith Wharton pour transformer cela en un trésor de livre, à mi-chemin entre le roman d'apprentissage inversé et la peinture sociale cynique du New York de cette époque !
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"Ca, c'est Lily toute entière, vous savez: elle travaille comme un nègre à préparer le terrain et faire les semailles; puis, le jour où elle doit récolter la moisson, elle se lève trop tard ou court à un pique-nique": voilà résumée l'essence même de cette magnifique oeuvre romanesque, magistralement écrite, insufflée en permanence par un rythme soutenu. Les amateurs de Jane Austen ne pourront qu'apprécier l'histoire de Lily Bart, jeune trentenaire errant dans la haute société new yorkaise du début du XXème siècle, et dont l'ambition semble en apparence se réduire à faire un bon mariage destiné à lui apporter l'aisance financière dont elle se dit qu'elle en a été injustement privée suite à la faillite de son père et au décès de ses parents. Servie par une beauté époustouflante, subjugante, Lily brille en société, mais est pourtant loin d'être la petite écervelée que l'on pourrait croire: animée de moult tourments intérieurs, elle est tiraillée entre ses besoins (en premier lieu financiers) de continuer à évoluer dans cette société -pourtant tyrannique, hypocrite et cruelle- qu'elle a toujours connue, et son avidité d'indépendance et de libre pensée. C'est ce second penchant qui va la rapprocher de Lawrence Selden, avocat, qui, toutefois, ne se révèle pas assez bien nanti pour remplir toutes les clauses du cahier des charges du mariage parfait recherché. Dans cette quête, Lily Bart va aller de désillusions en désillusions, de trahisons en déceptions, découvrant le miroir aux alouettes qu'est le milieu social qu'elle entend fréquenter de manière vitale et auquel elle ne parvient pas à renoncer, même lorsque ses moyens ne le lui permettent plus. C'est alors que la chute, inexorable, commence...
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•Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Chez les Heureux du Monde?
"Lorsque l'on aime Jane Austen comme moi et que l'on cherche à faire d'aussi belles rencontres chez d'autres auteurs, on tombe souvent sur Elizabeth Gaskell, il est vrai, mais on finit presque toujours par également découvrir Edith Wharton, même si elle appartient au siècle suivant."

•Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Miss Lily Bart, orpheline, vit chez sa tante et évolue parmi la bonne société mais n'a pas un sou à elle. Les perspectives qui s'ouvrent à elle sont peu nombreuses: à 29 ans, et malgré sa grande beauté, il va falloir qu'elle trouve rapidemment un mari riche avant qu'il ne soit trop tard. Mais en dépit de son amour de l'argent et des belles choses, s'y résoudra-t-elle enfin?"

•Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"La plume d'Edith Wharton est un enchantement. Et je me suis autant régalée en français qu'en anglais, le lisant dans sa version du livre de poche le soir, et en ebook anglais sur mon kindle la journée! Certains aspects m'ont rappelé Autant Emporte le Vent et la belle Scarlett même si le jeune premier n'arrive pas à la cheville de Reth Butler, et les retournements de situations m'ont tenue en haleine jusqu'à la fin! J'avoue tout (ATTENTION, SPOILER), j'ai même versé quelques larmes sur le sort de cette pauvre Lily, au moment où la jeune femme pauvre qu'elle a aidé auparavant la trouve amorphe sur un banc, j'ai trouvé la situation insoutenable. Lily est une merveilleuse héroïne à laquelle je repenserai, j'en suis sûre, comme à une amie que je n'ai pas pu aider!"

•Et comment cela s'est-il fini?
"Je ne nierais pas que c'est un livre magnifique mais tellement triste... Je ne veux que des Happy Ends moi, je ne suis pas en état de supporter des fins aussi tragiques, moi qui m'accroche chaque jour à l'idée que dans la vie on finit toujours par avoir ce que l'on mérite! Ce soir, c'est un peu plus dur d'y croire!"
Lien : http://booksaremywonderland...
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Lily veut garder une certaine morale mais sa peur de la "médiocrité" fait qu'elle est en proie à des forces adverses. Pour continuer de fréquenter ses amis, elle est forcée de faire des compromis, elle en fait certains et en refuse d'autres. Sa chute est progressive, très bien orchestrée par le talent d'Edith Wharton, faire un riche mariage, elle est constamment sur le point d'y parvenir, elle a toujours une occasion de s'en sortir.

On voit comment ce monde fonctionne, ils sont dans un calcul permanent, le moindre mouvement a un but intéressé. C'est une société sans pitié, maintenant Lily s'en rend compte, il est intéressant et cruel de voir comment le malheur jette une lumière crue sur notre environnement et notre situation personnelle...

Ce que j'aime chez Edith Wharton, c'est que dans la psychologie des personnages, rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, Lily m'a fait de la peine mais elle m'a également énormément agacée. Je peux lui pardonner sa superficialité - elle ne s'intéresse à rien à part le luxe, l'apparat - mais j'ai été très gênée par son mépris des classes inférieures et son mépris pour son amie Gerty Fish, j'ai souvent trouvé qu'elle manquait de coeur. Mais le coup bas dont Lily est victime à un moment de son histoire, m'a vraiment révoltée ! Je ne dévoile pas de quel personnage il va venir... à vous de le découvrir.

Edith Wharton décortique tout avec une minutie impressionnante, ses phrases sont amples et denses (chapeau au traducteur !), un roman bouleversant !

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