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En pleine panne automnale de lecture, j'ai commencé ce livre sans grande conviction. Nos débuts ne furent pas faciles : je le délaissais puis y revenais pour quelques pages uniquement… Jusqu'à ce que je lui donne enfin toute mon attention et ne puisse plus m'arrêter!

Ce roman est l'histoire d'une famille. Une grande famille : les parents et douze enfants. Au milieu de ces âmes entremêlées, nous découvrons la personnalité particulière de chacun des membres, les rivalités ainsi que les drames. Et c'est là que j'ai été touchée : on s'attache à certains (et forcément on en déteste d'autres!).

Le lieu est également prenant : la Tornédalie finlandaise et cette ambiance parfois glaciale qui perdure tout au long du roman est vraiment saisissante. La maison de famille en est un presque un personnage supplémentaire à part entière.

Le travail de traduction est sublime, cela se ressent car j'ai vraiment eu le sentiment de lire la langue de l'autrice.

Le style est parfois cru et dérangeant. Je comprends que ce roman soit un best-seller en Suède! Entre histoires familiales et suspense, il ne pourra que vous plaire cet hiver!
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Pour cette rentrée littéraire, les Editions Robert Laffont nous fait une belle surprise en publiant le premier roman traduit en français de Nina Wähä, auteure suédoise, bien connue dans son pays pour avoir exercé ses talents dans d'autres domaines artistiques comme ceux du chant et de la comédie. Elle signe ici une fresque familiale empoignante, celle de la tribu Toimi, singulière à plus d'un titre, tant par l'histoire de sa famille que la diversité des caractères qui la composent.

Parlons d'abord de la forme. Elle se démarque du roman fleuve par la présentation de son récit - avec ses didascalies remarquables au tout début du récit et qui chapeautent chacun des chapitres - qui fait de lui un hybride entre une fiction narrative et un drame en trois actes. Il n'y a pas qu'au niveau de la forme que l'auteur a décidé de pratiquer un mélange des genres tout à fait personnel, elle a également décidé de mêler Suède et Finlande, les deux pays voisins ont toujours eu une histoire liée, et quelques expressions anglaises, qui marquent vraiment un décalage entre la voix narratrice, très présente, et ses protagonistes. Ce mélange de codes, que je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer ailleurs que chez Nina Wähä précédemment, est à mon sens une façon inédite (ou peu expérimentée, je n'ai pas la prétention d'avoir tout lu) d'explorer le destin d'une famille sommes toutes semblable à tant d'autres familles finlandaises, exception faite du nombre d'enfants qui est de quatorze enfants, rappelons-le, en comptant les deux aînés disparus. Une façon de souligner, cette tragédie intime, qui s'est joué dans le cadre utérin de la fratrie, par les parents. Tragédie qui reste l'un de ces innombrables accidents de vie qui a frappé d'innombrables familles recluses dans une époque, un lieu de vie et une situation sociale difficiles.

Le fil de l'histoire, je ne l'ai pas lâché d'un bout à l'autre du roman ou plutôt, c'est le fil qui ne m'a pas lâché. Car une fois qu'on a surgi dans la vie des Toimi, bien difficile d'en trouver une voie de sortie. La focalisation interne nous fait passer d'intériorité en intériorité, découvrir chacun des Toimi sous divers angles, tellement différents qu'ils constituent à eux seuls un bel échantillon d'une société finlandaise divisée, fragmentée. Chaque personnage apporte sa vision de ce prisme qu'est cette grande famille. le point de vue des uns, des autres qui défilent dans un récit dense, sans fin, m'a permis d'appréhender les mécanismes de fonctionnement de ce clan, sous le signe d'un père taiseux, d'une sauvagerie qui confine la bestialité, qui domine les siens avec son aura de chef de famille despotique, d'une mère dominée, mais aimante. Il vous faut absolument lire ce texte jusqu'à la fin pour tenter de comprendre ces stigmates qui ont crucifié le père de famille dans le rôle de l'impie, qui ont sanctifié la mère au point d'en faire une sainte, quasiment. C'est bouleversant, terriblement déchirant, encore plus, lorsque ce terrible patriarche incapable de parler, de montrer, d'exprimer, écrit une lettre, une ultime adresse, pour évoquer un passé, celui du couple, oublié, méconnu, différent de celui que le silence des années passées a pu composer dans la tête des rejetons Toimi.


C'est un dénouement à la mesure du reste du texte, qui rééquilibre le couple, brisé, des Toimi : rien n'est parfait, rien n'est beau, rien n'est lisse, encore moins le patriarche Toimi, qui au-delà de tous ses penchants douteux, décédé d'une mort affreuse, parvient à se défaire outre-tombe de ces habits inconfortables et étroits de presque monstre que la fatalité lui a fait endosser. À chaque famille ses drames son membre qui porte en lui une certaine noirceur d'âme, ici, c'est le père et l'un des enfants. J'ai été un peu déçu par le rôle de ce dernier. L'auteure repousse sa description jusqu'à la fin, ce qui m'a laissé penser qu'il aurait une fonction plus décisive, j'en attendais plus de ce personnage, un rôle plus actif, en tout cas, dans la dynamique familiale en marche.

Pleine d'une écriture concrète et précise, aussi solide que les membres de la famille Toimi, parfois volontaire elliptique -car certaines évidences se devinent toutes seules, l'action de l'auteur s'arrête là où commence l'imagination du lecteur qui n'a plus qu'à relier les fils- Nina Wähä a concocté une drôle de tragédie septentrionale, avec ses personnages finement façonnés, qui fait de ces lieux improbables, reclus dans une solitude qui a gelé le passé, les lieux de ces tragédies, qui entachent les familles frappées d'un drame, qui frappe comme une malédiction, qui se perpétue sous le signe du parricide, jusqu'aux générations à venir.
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Bonjour à tous, voici ma première lecture de l'année. AU NOM DES MIENS de Nina Wähä. Encore une auteure que je ne connaissais pas mais qui gagne à être connue. Née à Stockholm en 1979. Actrice et chanteuse, elle se consacre également à l'écriture. Ce roman est le premier à être traduit en français. Elle nous embarque en Suède et en Finlande avec la famille Toimi. Toimi en Suédois signifie Fonctionnel. Clin d'oeil des plus amusant lorsque l'on plonge dans l'histoire de cette famille nombreuse, 14 enfants en tout. La famille habite en pleine campagne en Tornédalie. Ce roman nous trace un portrait sans concession des événements qui ont jalonné les années 80. Chaque enfant trouve-t-il sa place au milieu de cette famille si nombreuse, comment chacun évolue? de quelle façon se font et se défont les relations entre les frères et soeurs? Comment le couple des parents formé par Pentti et Siri existe-t-il au milieu de cette fratrie? J'ai beaucoup aimé ce roman et la façon dont l'auteur raconte cette histoire avec lucidité mais aussi humour. Personnellement issue d'une famille nombreuse, je m'y suis parfois retrouvée.
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La famille Toimi c'est la famille dysfonctionnelle par excellence. Rien ne va, rien n'est dit et chez eux c'est encore pire vu le nombre d'enfants... le ton délicieusement caustique de Nina Wähä souligne avec finesse tous les petits détails de leur médiocrité et donne à ce récit toute sa saveur.
Alors si les fêtes familiales de fin d'année vous hérissent le poil, plongez dans ce récit qui vous fera relativiser vos problèmes...
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Nous sommes en Finlande dans les années 1980, dans une ferme où vivent Siri et son mari Pentti Toimi. Ils ont eu 14 enfants dont 12 ont survécu aux difficiles conditions climatiques et familiales.
Le père, Pentti, est violent et tyrannique. Il n'a eu autant d'enfants que pour maintenir sa femme, Siri, à flots après le décès de leurs deux premiers enfants. le premier décès par la faute du père, le second dû à une constitution fragile. Mais, il a bien tiré profil de cette nombreuse descendance qu'il a utilisée comme main d'oeuvre gratuite à la ferme.
Les enfants sont partis vivre leur vie et reviennent à la ferme pour certaines occasions.
L'auteure va alors passer en revue l'histoire du père, de la mère, leur rencontre, puis l'histoire de chaque enfant, souvent sous la narration de la mère. Nous pénétrons dans l'intimité de cette famille. Nous découvrons l'histoire de chacun des 12 enfants devenus adultes. Ils sont mis tour à tour sous les feux du projecteur qui nous révèle leurs qualités, leurs défauts, leurs côtés obscures, leurs zones d'ombres, leurs failles, leurs traumatismes. Toutefois ils sont tous soudés face la violence aveugle de leur père.
C'est une grande saga finlandaise qui court sur deux générations avec de nombreux conflits, secrets et alliances qui vont mener au drame qui fera véritablement exploser cette famille où, en fait, personne ne connait vraiment l'autre.
Une très belle leçon de vie à la mode scandinave.
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Au nom des miens.
Nina WÄHÄ

C'est en Finlande dans les années 80 que se passe ce roman polyphonique.
Il y a du monde dans la famille Toimi : les 2 parents et leurs 12 enfants vivants (+ 2 décédés).
L'ainée Annie est revenue pour Noël, elle est enceinte (et pas vraiment ravie) et est-ce que c'est cette grossesse ou bien le fait de se retrouver dans cette famille si dysfonctionnelle qui va l'inciter à parler du grand changement ?
Surtout après avoir assisté à un drame.
Car Annie veut que les agissements violents, inhumains, pervers et odieux de son père cessent et que sa mère divorce.
L'histoire de cette famille et de ceux qui la compose va alors être disséquée sous nos yeux effarés !
De la rancoeur, de la violence, de l'indifférence au mieux, du silence, des différences et parfois entre certains d'entre eux de la connivence et de l'affection.

Quelle histoire de famille !
J'ai bien aimé ce roman pour sa narration, pour l'histoire absolument incroyable et effarante des protagonistes.
Ils foisonnent et la page de présentation de chacun en début de livre m'a bien aidé je dois dire !
Beaucoup de flashbacks mais qui ne m'ont pas gêné.
En revanche je regrette que certains personnages aient été moins développés que d'autres.
Je n'ai pas eu d'empathie particulière pour les uns ou les autres.
C'est un bon roman qui apporte aussi des informations sur l'histoire de la Suède et de la Finlande (et qui donne envie d'aller y faire un petit tour…).

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Au nom des miens de Nina Wâhä
Voilà une famille fascinante qu'on rencontre, tout d'abord avec l'aînée des quatorze enfants, dont deux sont décédés. Annie est enceinte et habite Stockholm. Sa famille, les Toimi ont une ferme en Tornedalie, en Suède.
C'est une famille marquée par la violence que ce soit celle du père envers sa femme et ses enfants ou celle dans laquelle les parents ont grandi.
Au moment où on commence le roman, un événement qui aurait pu tourner au drame mais qui indiffère le père amène la mère, Siri, à demander le divorce. Les choses s'organisent avec les enfants bien heureux de cette séparation. D'ailleurs les frères et soeurs sont soudés et leurs relations contrastent avec le milieu dans lequel ils ont grandi.
Ce sont des années de non-dit, de silence qui se dévoilent peu à peu. C'est très émouvant. Malgré la rudesse du milieu et de l'histoire familiale, le ton n'est pas dans le pathos, l'émotion gagne progressivement le lecteur à qui cette famille se dévoile.
Le style est fluide et juste pour cette histoire déjà captivante que j'ai dévorée.
J'aime ce genre de livre ou tout se dévoile progressivement.
Mais attention il faut avoir le coeur bien accroché c'est parfois glaçant, angoissant.
A un moment, ma lecture a failli basculer, comme avec le livre Betty. Je me suis dit ça va trop loin mais tout prend sens.
On est complètement immergé au sein de cette famille dont chaque membre nous est présenté avec son positionnement dans la fratrie mais aussi individuellement. Pour cela, l'auteure nous fait faire des bonds dans le temps régulièrement mais la construction est tout à fait maîtrisée.
La galerie de personnages est très intéressante et l'auteure réussit à tous nous les dessiner parfaitement. Il ne faut pas être impressionnée par la liste de personnages du début car tous sont bien identifiables rapidement.
J'ai un faible pour Annie et Siri qui sont plus particulièrement mises en avant pour leur combativité, leur courage.
Je sors secouée mais ravie de ma lecture.

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Le titre original " testament" colle parfaitement à cette fresque familiale. C'est celui du sang, bon ou mauvais, transmis aux enfants
et qui coulera dans les veines des générations suivantes. C 'est ce devoir de témoigner, de ne pas oublier ses origines et son histoire.
Imaginez une famille de 12 enfants vivant dans la campagne Finlandaise ! Un nid de guêpes sous les terres boréales !
Un père, Pentti, rustre, taiseux, ne sachant ni aimer ni se faire aimer (il y a si longtemps qu'il ne sait plus !)
Une mère aimante, Siri, mariée à 15 ans, partie de sa Carélie natale où elle aimait rire et chanter pour vivre dans le grand nord plus austère. Quatorze maternités !
Les enfants ont un ennemi commun : le père, contre lequel se rallier, s'arc-bouter. Ils peuvent se détester tout en étant capables de se soutenir.
L'auteur dès la première page nous prévient " Ce qui suit n'est autre qu'une histoire de meurtre. Que dis-je c'est bien plus que cela "
Mais est-ce vraiment un meurtre ou un règlement de compte ? Certainement une fissure irréparable.
Le style de l'auteur est original. En début de chapitre elle nous annonce la couleur, nous met en garde, nous fait patienter en retournant dans le passé. Elle veut nous imprégner de la complexité de chacun.
Avec finesse, elle a l'art de nous embrouiller, elle distille quelques codes, nous signale que quelque chose va se passer.
Douze enfants : chacun bien différent. Annie et Lauri ont quitté leur campagne reculée pour la Suède toute proche, plus attrayante. Hirvo,lui, n'aime que la forêt et son silence. Helmi un optimisme inné. Tarmo, l'intellectuel de la fratrie, étudie à Helsinki. Tatu, toujours en mouvement. L'énigmatique Voitto, un personnage peu fréquentable, déjà enfant il était cruel : le schéma du père ? Et tous les autres avec leurs secrets, leur chagrin, leur folie.
Pourront-ils échapper au joug du passé ?
Voici un ouvrage remarquable ! À travers les 500 pages de cette fresque nous découvrons une partie de la l'Histoire de la Finlande du début de siècle aux années 80 ( famine, guerre civile, annexion par l'URSS de la province de la Carélie )
Afin de connaître la vérité, aussi troublante soit-elle, mettez vous au chaud et partez pour le nord de la Finlande, là où la nuit hivernale n'en finit pas et où le soleil ne s'endort jamais l'été.
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J'ai découvert ce livre grâce à Masse critique et j'ai été très agréablement surprise. Je ne m'attendais à rien de particulier, mais ce roman a su me happer. Tout d'abord, sa forme est originale, on trouve des didascalies à chaque début de chapitre. Ensuite, le récit est lui aussi assez original, je n'avais jamais rien lu de tel ; tout s'enchaîne parfaitement, c'est très bien construit et on a envie de continuer notre lecture pour connaître la suite de l'histoire de cette famille nombreuse. Niveau famille justement, il m'est arrivé de me perdre dans tous les prénoms et j'ai eu plusieurs fois besoin de retourner à la liste des prénoms au début pour savoir de qui il s'agissait ! Mais la présence de cette liste fait que tous les membres de cette famille ne rendent pas la lecture difficile. Une fois le livre commencé, on s'attache très vite aux personnages. Cela est également dû au fait qu'on passe tour à tour auprès d'eux, ce qui nous permet d'apprendre à les connaître. Ce livre n'est pas un coup de coeur mais une très bonne lecture, qui change vraiment ! Je vous le conseille
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La transmission,
L'héritage,
Que transmet-on à nos enfants en tant que géniteur, en tant que parent ?
Son sang ?
Ses gênes ?
Des caractéristiques physiques ?
Un peu de son caractère ?
Un peu de tout ça, mais pas que..
Et de quelle manière notre propre enfance, notre éducation et notre parcours de vie influencent notre descendance ??

C'est sur ces questionnements que Nina WÄHÄ se penche dans "Au nom des miens" : grande fresque familiale, et sociale, à travers laquelle passé et présent ne cessent de s'entremêler; tout comme le destin des 14 enfants de la famille (pour le moins atypique) TOIMI.
Difficile de s'épanouir et de trouver son équilibre au sein d'une telle fratrie dont la vie est rythmée par les humeurs d'un père menaçant, le labeur des travaux de la ferme et les influences d'une Suède (perçue comme le lieu d'une vie meilleure), et d'une Union Soviétique (et son omniprésent désir de conquête territoriale) toutes proches.
Une vie quelque peu dénuée d'amour, qui laisse peu de place aux plaisirs et à la rêverie.
Chacun des enfants TOIMI fera de son mieux, selon ses propres armes..pour (sur)vivre.

J'ai trouvé cette lecture un peu longue.
Dommage que l'issue de l'histoire n'apporte pas de réponse à la principale question / à l'intrigue du récit.
Un grand bravo à l'auteure qui est parvenue à créer 16 personnalités totalement distinctes et aux antipodes les unes des autres.
Bien s'il soit peu aisé d'associer les prénoms à chacun des personnages, une fois cet effort réussi, on éprouve un grand plaisir à partir à la rencontre de chacun d'entre eux (j'ai beaucoup aimé le personnage d'Hirvo, et sa grande sensibilité).
Mention spéciale également au travail de la traductrice (Anna POSTEL).
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