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Jean Esch (Traducteur)
EAN : 9782743653033
288 pages
Payot et Rivages (02/06/2021)
3.89/5   22 notes
Résumé :
Chet Conway est chauffeur de taxi. En guise de pourboire, il se fait refiler un tuyau sur un cheval gagnant. Un bon plan, sauf que lorsque Chet se présente chez le bookmaker pour collecter ses gains, le bookmaker est allongé par terre et il est tout ce qu'il y a de plus mort. Voilà Chet face à un triple problème. Comment expliquer aux flics qu'il n'y est pour rien ?
Pire, comment le faire croire à deux gangs rivaux dont chacun pense qu'il a refroidi le bookma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
" Pas un geste"ordonna-t-il d'une voix composée à soixante pour cent de gravier et à quarante pour cent de materiaux inertes.
Pas un geste ? N'avait il pas l'intention de me tuer de toute façon ?"

Nous voici donc embarqués dans un polar, américain pur jus.
Le héros , solitaire, baratineur, Chet, est chauffeur de taxi,  joueur de poker et parieur durant ses temps libres. Ce n'est pas vraiment " un looser", certainement pas un Belmondo, plutôt un Pierre Richard _ si l'on peut faire des rapprochements cinématographiques. En tous cas, un être paisible qui craint les armes à feu.
Un bon (?) tuyau, et les ennuis commencent.
Les gains restent à récupérer, une charmante croupière de Las Vegas interfère.
Que du banal, classique, avec cet humour bien rodé de l'auteur. Les reparties ainsi que les dialogues surrealistes s'enchaînent , rappelant "du Michel Audiard" .
Le Mort, le Bon, la Veuve, la Belle, les Méchants ,la Mafia, les Flics, un duo : 1ere et 2eme gâchette de Napoli, (et non des frères Falconi) composent cette oeuvre,très proche du puzzle de bois ( auquel il ne faut surtout pas extraire la piece centrale sous peine de se retrouver _ sans notice _  avec un ensemble de buchettes crénelées inemboitables) ....
Bon, après un début "tout venant " la plume et l'esprit délirant de D. Westlake prennent leur envol pour la grande joie du lecteur que je suis.
Une partie de l'action se déroule autour d'un lit occupé par Chet, respectant l'Unité de Lieu, de Temps et d'Action de nos classiques ! Une partie seulement ! Dépassé par l'acuite des événements , notre joueur estime : "si le monde avait décidé d'etre fou, je pouvais en faire autant".
Puis, l' action s'emballe avec une course-poursuite tres compliquée a pied, en train....
A partir de là, je n'ai plus rien saisi des déductions ... jusqu'à la fin de l'aventure.... Et le puzzle reste à reconstruire...
Pour ce polar, où les méchants sont verbeux et tirent a côté des cibles : 3/5.
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Un excellent remède contre la morosité !

Chet Conway est chauffeur de taxi, il vit avec son père et il organise ses semaines comme il le veut. Ça lui va bien. Il joue, entre autres, aux cartes et a quelques dettes qui traînent ici et là, mais régulièrement, il se met à jour et les prêteurs lui font confiance.

Un jour, alors qu'il attend un pourboire du client qu'il vient de déposer, celui-ci lui donne un tuyau sur un cheval gagnant. Il se décide et mise, espérant ainsi emporter un beau pactole et rembourser ce qu'il doit. Bingo, le canasson remporte la course ! Chet se rend alors chez le bookmaker pour récupérer son dû. Et là, c'est la catastrophe ! Il a été assassiné et Chet n'aura pas son argent. Moi, je serais partie discrètement et je me serais fait oublier. Pas lui …. Il touche le mort, se retrouve avec du sang sur ses vêtements etc. Pas très malin mais dans des situations surprenantes, on ne sait pas comment réagir. Il se décide à appeler la police lorsque la femme du macchabé débarque. Et le pauvre Chet va devoir prouver aux uns et aux autres qu'il n'est pour rien dans cette histoire, qu'il passait juste par hasard. Pas facile, hein ?

L'histoire pourrait s'arrêter là mais pas du tout pour le plus grand plaisir du lecteur ! Deux gangs rivaux en lien avec l'homme assassiné, s'imaginent que Chet l'a tué. Il est donc poursuivi, séquestré, interrogé. Là-dessus, la soeur du disparu s'en mêle et l'accuse également. le pauvre taxi man ne sait plus comment agir. Dire la vérité ne semble pas toujours être la bonne solution, la plupart ne le croient pas. Mentir complique les choses car la vérité finit par ressortir et il faut à ce moment-là expliquer et justifier les mensonges.
Ce livre est bourré d'humour. Dans les événements, les dialogues, les pensées.

« Pas un geste », ordonna-t-il d'une voix composée à soixante pour cent de gravier et à quarante pour cent de matériaux inertes.

Les quiproquos sont légion et le sourire ne m'a pas quittée. Je pense que la traduction de Jean Esch est excellente (merci à lui) car rien ne sonnait faux. Les dialogues sont vraiment savoureux. L'écriture de l'auteur est pétillante, rapide. Il y a de l'ironie face à la problématique de l'honnêteté des uns et des autres. Chet, qui raconte, fait preuve de beaucoup de dérision. Il ne se prend pas au sérieux mais il veut son dû et entend bien l'obtenir. Lorsqu'il se trouve dans l'embarras, il essaie de réfléchir, d'anticiper mais ce n'est pas toujours une réussite. Heureusement, parfois, le destin intervient et le pire est évité.

Ce roman a été écrit en 1969, pas de téléphone portable, de trace ADN, et autres modernités. Pour autant, ce n'est pas une lecture désuète, contexte et phrasé sont hilarants. Les descriptions de Donal Westlake sont des pépites. On visualise les scènes, on s'en imprègne. J'ai particulièrement aimé la casquette orange de Chet et la course-poursuite dans la neige. Je pense que ce livre aurait pu être adapté en film tant il est empli de vivacité, de mouvements.

J'ai énormément apprécié cette comédie policière drôle, enlevé, sans longueur et je suis ravie d'avoir découvert un titre de plus de cet écrivain (décédé en 2008, il a écrit sous différents noms, plus d'une centaine de recueils, j'ai encore de quoi faire !)

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Envie d'un polar loufoque ? Embarquement immédiat pour les rues enneigées de New-York, c'est Chet Conway qui conduit. Bon ce n'est pas vraiment ce qu'on appelle un héros : chauffeur de taxi, joueur invétéré et endetté, il vit avec son papa un peu gâteux, dans un petit appartement du Queens. Lors d'une course depuis l'aéroport, il recueille d'un client un tuyau sur un cheval, se précipite chez son bookmaker et gagne le gros lot. Et c'est là que tout se gâte : avant qu'il ait pu récupérer son gain, le bookmaker se fait descendre et Chet se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment : il se fait surprendre sur la scène du crime couverts de sang ! Coupable tout désigné, pour lui c'est la dégringolade. Suspecté par la police, poursuivis par deux gangs de mafieux rivaux, il va tenter de faire la lumière sur cette sombre affaire, assisté de la soeur (sexy) de la victime, dans une enquête pour le moins décoiffante.
De fusillades ratées en kidnapping, de quiproquo en faux-témoignage, Donald Westlake orchestre un suspense déjanté, une course à la vérité qui tourne souvent au grotesque, que des dialogues bien sentis viennent pimenter. L'auteur new-yorkais s'amuse avec les codes du genre, et nous propose ainsi un polar divertissant qui m'a fait passer un bon moment.
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Bien que Donald Westlake nous ait quittés fin 2008, ses oeuvres n'ont jamais cessé d'affluer chez nous. Véritable coup de coeur pour François Guérif, directeur de la collection Rivages/noir, l'écrivain américain a pu voir nombre de ses romans bénéficier de nouvelles traductions non-caviardées, plus fidèles à sa plume exceptionnelle. Évidemment la série Dortmunder, qui a porté la comédie policière à son apothéose. Puis le deuxième cycle consacré à Parker, dans la plus pure tradition hard-boiled, sans détour, sans pitié et 100% efficace. Ça ne s'arrête pas là. Guérif n'a jamais sacrifié la curiosité au profit des tendances littéraires, la collection accueillit donc les histoires isolées de Westlake. Une catégorie aussi garnie que diversifiée. de la chronique sociale à la satire journalistique en passant par le drame, l'exercice méta, la comédie noire, il y a largement de quoi susciter l'intérêt de lecteurs quels que soient les genres de prédilection. Tout ça pour dire que la mort n'a pas empêché ses écrits de lui survivre (presque vingt ouvrages édités depuis son décès). Qui gagne perd est le dernier en date.
Écrit en 1969, ce nouveau livre n'avait encore jamais été traduit dans nos contrées. Un oubli étonnant, puisqu'il est très proche de l'esprit qui a fait les bons jours ou plutôt les mauvais jours du braqueur maudit John Dortmunder. Un précurseur, à vrai dire, tout comme le Pigeon d'argile ou La mouche du coche. D'accord, Chet Conway n'est pas du genre à déprimer. En même temps il n'en a pas le temps puisque les crasses s'enchainent à vitesse grand V. Chauffeur de taxi, parieur régulier, le statut du larron va rapidement passer à suspect n°1 auprès de la police et cible rêvée pour la mafia. Problème n°1 : il n'a pas tué son bookmaker. Problème n°2 : il est le seul à le savoir. Accrochez-vous, Chet va vous narrer l'invraisemblable imbroglio dans lequel il s'est malencontreusement fourré.
Au niveau de la structure, Qui gagne perd est l'un des Westlake les plus déchaînés. le fait d'avoir opté pour un narrateur interne ne l'oblige pas à s'appesantir sur les descriptions ou les états d'âme. Les trois quarts du livre se concentrent sur les dialogues. Oui, c'est loquace et surtout très drôle. Assumant une dimension ouvertement absurde, l'intrigue déborde de couacs, d'imprévus ou de rencontres difficiles. La suspension d'incrédulité pourrait être mise à l'épreuve, mais dans un cadre aussi débridé, on accepte facilement de suivre le rythme. Dieu sait que la lecture est un plaisir, sans cesse renouvelé grâce à l'imagination du maitre d'oeuvre. J'ai parfois pensé au Burn After Reading des frères Coen en version frénétique, avec tous ses personnages qui se croisent, se percutent, s'emmêlent les pieds et ne comprennent rien à ce qui se passe. Sans compter que la plupart d'entre-eux ne sont pas des lumières, alors imaginez un peu le boxon. Se faire mener par un tel magicien des mots, c'est un piège trop beau pour être évité. On passera peut-être sur le fin mot de l'histoire, peut-être un chouïa trop chaotique - le jeu de pistes aurait pu occuper une place un peu plus importante - mais il faudrait être d'une grande mauvaise foi pour dénier à ce périple sa grande générosité. Une belle réussite qui annonce plusieurs des romans les plus incroyables de Westlake (Aztèques Dansants, Pourquoi moi ?)
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"Qui Gagne Perd" est un roman de Donald Westlake qui m'a été envoyé par les éditions Rivages, que je remercie.

J'avais envie de découvrir la plume de Westlake depuis un petit moment, à vrai dire surtout pour sa saga avec le personnage de John Dortmunder. Mais je savais que si je me lançais dans cette série de 16 tomes, mon coté mono-maniaque allait reprendre le dessus et j'aurais dû enchaîner ces 16 romans. J'ai donc préféré commencer par un one-shot, récemment re-traduit aux éditions Rivages (mais sorti initialement dans les années 70).

Alors oui, déjà, on sent pleinement les années 70 dans tout le roman, même si aucunes dates et périodes ne sont mentionnées durant tout le texte. On suit dans cette histoire Chet Conway, un chauffeur de taxi au petit faible pour les jeux d'argent, qui va un jour remporter une certaine somme grâce à cela. Sauf que lorsqu'il se rend chez son bookmaker pour récupérer son dû, il le retrouve mort et les soupçons vont évidemment se porter sur lui. Mais quand deux gangs rivaux ainsi que la soeur du défunt se mêlent à cette histoire, Chet est bien obligé de défendre sa pomme.

"Qui Gagne Perd" est un roman policier qui a une qualité principale : il se lit très vite. Long de 280 pages, avec des chapitres assez courts qui accélèrent la lecture, ce récit se dévore assez vite mais c'est malheureusement le seul bon point que je lui ai trouvé. Je ne me suis pas attaché aux personnages (surtout au personnage principal qui m'a pas mal exaspéré) ainsi qu'à tout se qui se passait dans le roman. J'étais vraiment extérieur au récit durant toute ma lecture et c'était gênant.

De plus, le style de l'auteur est humoristique et léger, mais les touches d'humour n'ont pas pris avec moi. Soit parce que je n'étais pas investi, soit parce que ces blagues étaient faites pour critiquer ou humilier la seule femme de présente dans le récit. Oui, à préciser : ce livre n'est pas vraiment féministe (euphémisme) et certaines réflexions concernant l'image de la femme sont vraiment pénibles (ça devait faire rire les beaufs des années 70, sans doute).

Déception pour ma part que ce "Qui Gagne Perd", c'est exactement le genre de récit où tout est rentré par une oreille et sorti de l'autre. En revanche, je sais qu'il faudra que je retente l'expérience avec cet auteur car le reste de son oeuvre m'attire beaucoup, et je ne veux tout simplement pas rester sur cette mauvaise expérience avec celui-ci. Peut-être que le prochain me perdra moins (jeu de mots avec le titre ? Ok j'arrête).
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Sa tête paraissait trop grosse pour son corps : un bloc de pierre équarri, couvert de fourrure noire sur tous les côtés sauf devant. [...] Son oeil bleu délavé, vide, ne cillait pas. On aurait dit que ce n'était pas vraiment son oeil ; le vrai était caché derrière et il me regardait avec le faux.
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... Elle enfila son peignoir. "Voilà, alors comment vous sentez-vous ?"
C'était un peignoir particulierement inintéressant, en éponge bleu ciel, fermé par une ceinture assortie.
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Âgé d'une quarantaine d'années, il avait le visage délicatement buriné d'un homme qui se maintient en forme grace aux sports et à l'estime de soi.
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_Vous êtes tres convaincant , Chester, malheureusement j'ai du mal à croire à l'innocence de quelqu'un qui cache un gangster dans sa pendrie.
_ Je ne cache personne ! C'etait son idée à lui !
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... Je vous ai tout dit. Je ne cache rien à personne.
_ J'ai du mal à le croire.
_ Vous n'êtes pas le seul.
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Vidéo de Donald E. Westlake
En plein coeur du Haut-Jura, un tueur à gage prend la soutane comme couverture. Les locaux n'ont qu'à bien se tenir... Un pur polar dans les codes du genre, entre la série Fargo des frères Coen et les romans de Donald Westlake, mais à la sauce française avec Jacky Schwartzmann au scénario et Sylvain Vallée au dessin ! En librairie : https://www.dargaud.com/bd/habemus-bastard/habemus-bastard-letre-necessaire-bda5407350
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