Cet album regroupe les épisodes 196 à 220 du super-héros-dieu-nordique, publiés entre 1972 et 1974. En ce temps-là, c’est Gerry Conway qui est à la barre du scénario et l’épatant John Buscema aux machines du dessin.
Un ensemble de bonne facture, qui nous fait beaucoup voyager dans le cosmos à bord du navire viking Starjammer, alors que Thor affronte des menaces indicibles comme Ego Prime, l’extrait de la planète intelligente Ego dont les radiations font évoluer l’environnement à toute vitesse, ou le joyau pensant Xorr, réceptacle des âmes d’une civilisation disparue qui souhaité réoccuper le devant de la scène. Buscema nous offre quelques scènes bluffantes comme l’abordage d’un vaisseau interstellaire par le navire viking, la lutte des dieux de la mort Héla et Pluton pour l’âme d’Odin ou l’apparition des dieux de Rhun, grands de plusieurs kilomètres.
Bien sûr on n’échappe pas à quelques poncifs : les inévitables Trolls, un Loki aux petits pieds ou une nouvelle chicanerie entre Thor et son père Odin qui entraine un nouvel exil du dieu du Tonnerre. Les épisodes centraux 206 à 209 sont assez fades. Mais les auteurs nous offrent un nouveau compagnon intéressant quoique sous-exploité en la personne d’Hildegarde, une imposante et puissante guerrière qui va accompagner la déesse Sif, éternelle fiancée de Thor, dans ses quêtes.
Bref c’était plutôt agréable de revivre ces aventures du Thor de mon adolescence. Le cinéma moderne essaie de lui enlever ses attributs divins, redéfinissant Asgard comme une patrie de mortels à la longue vie. La mythologie est complètement reniée, peut-être pour satisfaire les dévots pour qui, comme Captain America le dit dans Avengers, « il n’y a qu’un seul Dieu ».
Enfin, je suppose qu’à la première apparition du Thor de Marvel, certains amateurs des dieux scandinaves ont dû également s’étrangler d’horreur. Je suis le produit de mon époque.
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BALDER: Neuf milliards de personnes, milord... La population entière du monde perdu des Colonisateurs, fuyant une menace à laquelle ils ne peuvent échapper! C'est une étrange folie. Pourquoi ne font-ils pas front? Pourquoi ne se battent-ils pas?
THOR: Parce que ce sont de simples mortels, brave Balder... et leur vie est trop courte pour être gaspillée en luttes inutiles. Ils veulent seulement vivre, et l'honneur n'a pas de sens aux yeux de telles créatures... seule la vie importe, et seule la mort les effraie.
Et en fin de compte, qui peut dire s'il s'agit là d'une étrange folie... ou d'une force que nous ne pouvons même pas espérer comprendre!
(Thor #219)
Bonne Midgard... honnête Terre... je crains vraiment que tes heures de paix ne soient comptées. En vérité, lorsque Ulik portera ses forces contre toi, toutes tes guerres passées pâliront en comparaison.
Ô genre humain, j'ai pitié de toi... tu n'es qu'un enfant cheminant sur les voies de la guerre, un enfant dont la plus terrible bataille vient seulement de commencer
(Thor #211, traduction très approximative)