Je suppose que l'on étudie encore "
Candide" à l'école, ou tout du moins des extraits.
Suite à un commentaire récent paru sur babelio, je me suis penchée sur la fin. Non
pas la dernière phrase "il
nous faut cultiver notre jardin", mais sur celle plus ambigüe quelques lignes plus haut " : "Tout est bien dans le meilleurs des mondes POSSIBLES". C'est sans nul doute ce qui fait de
Candide, ou l'Optimisme, un des contes les plus noirs que l'on connaisse, même s'
il est souvent comique façon
Voltaire. Il n'y a qu'un meilleur des monde et il
nous faut bien accepter nos malheurs. Personnellement, j'ai été terriblement affectée quand dans ma prime enfance je découvris que Cunnégonde était devenue non seulement hideuse mais acariâtre.
M'étant intéressée à la place qu'il occupe dans la littérature je vous livre ce que j'ai trouvé, que je trouve assez remarquable quand on pense au côté je dirais "Lagarde et Michard" de cette oeuvre.
"Postérité et influence"
Candide est l'oeuvre la plus lue
De Voltaire, en plus d'être considérée comme l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature occidentale, ce qui ne signifie
pas nécessairement qu'
il est pour autant un « classique ». Selon William F. Bottiglia, « The physical size of
Candide, as well as Voltaire's attitude toward his fiction, precludes the achievement of artistic dimension through plenitude, autonomous '3D' vitality, emotional resonance, or poetic exaltation.
Candide, then, cannot in quantity or quality, measure up to the supreme classics ». Selon lui, il s'agirait plutôt d'une littérature mineure, bien que d'autres pardonnent sa longueur.
Pour d'autres, en étant la principale oeuvre
De Voltaire encore populaire aujourd'hui,
Candide, par ses méthodes parodiques et picaresques, a influencé plusieurs auteurs d'humour noir tels que Céline,
Joseph Heller,
John Barth,
Thomas Pynchon,
Kurt Vonnegut et
Terry Southern.
Mark Kamrath décrit le lien entre
Candide et Edgar Huntly (Memoirs of a Sleep-Walker) : « An unusually large number of parallels...crop up in the two novels, particularly in terms of characters and plot ». Par exemple, les protagonistes des deux nouvelles entretiennent une relation amoureuse avec une femme depuis récemment orpheline dont le frère est jésuite et se fait assassiner, bien que les circonstances du meurtre soient différentes entre les deux livres. Quelques oeuvres de science-fiction dystopiques du vingtième siècle peuvent également avoir été influencées par
Candide.
Ainsi,
Armand Mattelart, critique belge, voit des influences de l'oeuvre
De Voltaire dans
le Meilleur des mondes d'
Aldous Huxley, Nineteen Eighty-Four de
George Orwell et WE de
Yevgeny Zamyatin (en). Mattelart note principalement la présence de variation de la phrase «
le meilleur des mondes possibles, » en citant pour preuve la traduction française du titre du roman de Huxley.
.
Les lecteurs de
Candide comparent souvent l'oeuvre au genre moderne du théâtre de l'absurde, notamment Haydn Mason, qui étudie
Voltaire. Ce dernier présente plusieurs similarités entre
Candide et
En attendant Godot (1952), par exemple la façon semblable dont l'amitié offre un support émotionnel aux personnages lorsqu'ils sont confrontés aux difficultés de l'existence. Par ailleurs, Mason affirme que « le conte ne doit
pas être compris comme précurseur de l'absurde dans la fiction moderne. le monde de
Candide présente plusieurs éléments ridicules et insignifiants, mais les êtres humains ne sont
pas totalement dépourvus de la capacité d'en faire sens. »
Le biographe de
Samuel Beckett, John Pilling, écrit que
Candide a effectivement, une forte influence très tôt sur la pensée de
Beckett.
Rosa Luxemburg, après la Première Guerre mondiale, remarque en re-lisant
Candide: « Avant la guerre, j'aurais pris cette étrange compilation des misères humaines pour une caricature. Maintenant elle me semble dans l'ensemble réaliste ».
Intéressant, donc, mais comme ce conte est ennuyeux au regard des chefs d'oeuvres de la littérature. En effet, 19 ans avant a paru "Pamela, ou la vertu récompensée" de Richardson, inspirateur de Rousseau entre autres, mais surtout "Shamela" de Fielding ( 1741), réponse satirique de Fielding à Pamela (sham : singer), histoire d'une prostituée.
Enfin en 1765, soit seulement 6 ans après
Candide, paraissent Les Confessions de J.
J Rousseau.