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3,8

sur 1355 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Premier roman de Delphine de Vigan, cette oeuvre est une claque - sans doute, mon expérience de l'anorexie y est pour quelque chose. Déjà, l'auteur nous emporte par un style unique, sans chichi ni misérabilisme. Elle dit les choses, elle les analyse, presque avec froideur, sans fierté, sans pitié, sans juger : ceux dont elle a cotoyé le quotidien méritent mieux.



Elle montre le corps dans ce qu'il a de plus nu, de plus intime. Pourquoi, un jour, décide-t-on de ne plus se nourrir ? Si Laure, peu à peu, trouve une réponse à son interrogation, à ses colères, elle sait que tous n'y parviendront pas, et s'ils y parviennent, ils ne le diront sans doute pas à leurs proches. Ce qui sauve Laure, à mon avis ? Sa colère. Tant qu'elle est en colère, elle est vivante, paradoxalement. Même si elle a cherché à épuiser son corps par tous les moyens(quelle justesse dans ses descriptions), si elle se rappelle ce qui l'a mené à cet état, même si elle se rebelle, l'étincelle de vie n'a pas quitté Laure. Ses fugues, au lieu d'être des tentations de rechuter, sont l'expression de son désir de reprendre sa vie en mains (ne nous leurrons pas : la guérison est très lente, même quand le corps semble être guéri, la tentation et la douleur restent longtemps présentes).
Bien sûr, après la lecture de Rien ne s'oppose à la nuit, certaines pages prennent une autre résonnance. Déjà, elle évoque la "folie" de sa mère, leur difficulté à vivre, son sentiment de culpabilité pour avoir "abandonné" sa petite soeur. J'aimerai parler de "jeu subtil de dévoilement" puisque Delphine de Vigan s'est doublement mise à distance en utilisant un narrateur à la troisième personne et en optant pour un pseudonyme, mais ces termes sont trop littéraires par rapport à la force de ce récit.
N'hésitez pas : lisez-le.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Un sujet difficile écrit de façon poignante, une maladie psychologique encore souvent incomprise par l'entourage. La rencontre avec le bon médecin qui permet une prise en charge efficace. La vie à l'hôpital, dans un service où se rencontrent diverses pathologies. Les amitiés si fortes, jusqu'à ce qu'on passe la porte pour retourner chez soi. Et l'après ...
Un récit fin et délicat.
Merci
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Je voulais le lire depuis un moment, après avoir adoré “Les heures souterraines” et depuis le choc de “Rien ne s'oppose à la nuit” de cet auteur qui me touche énormément.
C'est l'histoire d'un combat, une jeune fille qui se bat contre une ennemie terrible: l'anorexie. Elle raconte son hospitalisation après une longue descente aux enfers, et puis les pas de fourmi vers la guérison, si on peut évoquer un tel mot dans ce cas-là.

Un livre bref, mais intense, réaliste, poignant et tellement vrai. On ne peut pas décrire ni écrire cela sans en être passée par-là, sans y avoir laissé et puisé toute sa force. La preuve qu'on peut y arriver.
C'est un thème que je connais bien, et qui tient aussi une place très importante dans ma vie de lectrice.

Pour moi, sans doute le meilleur des romans que j'ai pu lire sur le sujet.
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Encore un très beau roman de Delphine de Vigan. L'univers reste lourd, voire noir mais il est toujours question que la vie l'emporte sur la mort, sur l'auto-destruction. Certes, ce n'est pas le dernier livre paru; la chronologie de nos lectures n'est pas toujours celle de l'écriture et des parutions. Tant mieux. Ayant commencé par "No et moi", superbe, étant passé par "Les heures souterraines", moins fort, je redeviens addict de ce style De Vigan, avec "Jours sans faim".
Je vais me plonger dans le fameux "Rien ne s'oppose à la nuit".
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Un bon petit roman qui est plutôt un récit.
Comment comprendre cette maladie (l'anorexie) ?
Ce petit livre aide à comprendre comment nous pouvons en venir à de telles extrémités ? et surtout nous démontre qu'avec de l'aide , un bon environnement et de la volonté nous pouvons nous en sortir
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Laure n'a pas vingt ans, elle est hospitalisée dans un service spécialisé en gastro-entérologie, son état de dénutrition la place en danger de mort. Il lui faut passer de 36 à 50 kilos : on comprend vite que les indicateurs cliniques ne sont rien à côté du combat qu'elle mène contre l'anorexie mentale.

Le choix d'un "narrateur hétérodiégétique à focalisation interne" (spéciale dédicace pour ceux qui préparent leur bac français) permet de garder une distance pudique tout en levant le voile sur certains mécanismes très contradictoires de cette maladie (une sorte de "je t'aime moi non plus" qui rend la guérison très incertaine) mais je ne crois pas que cette introspection soit généralisable - pour cela je conseille plutôt le site de recherche Cairn.info qui propose des articles très instructifs sur les maladies liées aux troubles alimentaires ou à l'alcoolisme. En revanche elle met en avant les préjugés qui isolent encore plus les malades dans un cercle vicieux de solitude et d'incompréhension sans toute fois accabler Madame Toulemonde et ses poncifs, l'entourage démuni, la maladresse de ceux qui ne devinent pas la souffrance cachée.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Étudiant la psychologie, j'ai mieux saisi l'anorexie mentale à ma lecture de cet ouvrage. Je ne comprends jamais aussi bien un trouble psychologique qu'en parlant avec une personne l'ayant ou en lisant un livre qui en témoigne. Ce livre est d'une intensité extrême. Ça fait mal. Ça dérange. Ça bouscule. Un flot d'émotions négatives se déverse en nous. Delphine de Vigan a très bien dépeint ce trouble, elle qui en a été victime. Ouvrage touchant d'une part, éducatif de l'autre, car on parle trop souvent de l'anorexie mentale sans la connaître réellement.
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Après « D'après une histoire vraie » qui l'avait lassée, laissée à côté des pages, de ses pompes, déçue, elle avait relu « Rien ne s'oppose à la nuit », pour voir si elle pouvait revivre ce que cette lecture lui avait la première fois procuré. Peut être pas la même ivresse, mais l'étincelle était toujours là. Alors elle a eu envie d'en lire d'autres. Ceux mentionnés en filigrane dans le livre de Lucile.

Jours sans faim. Où l'on a l'autre versant de l'histoire de son enfance (et quelle enfance) qui semble tellement indissociable du livre qui le mentionne.
Un roman qu'on lit comme on lirait un journal.

D'un patient qui aurait oublié ses notes sous son lit et dont on ne se sent pas le destinataire légitime. Des notes qui relatent une reconquête de soi. de quelqu'un qui se serait perdu dans une peur-attraction de la mort, de la solitude, de ce cycle qu'il semble tellement plus apaisant de contrôler pour ne plus avoir aucun contrôle. de ceux qui vous tendent la main, qu'on adore-haine, parce qu'on sait qu'ils ne sont là que pour vous remettre en selle.

Un écrivain qu'on aimerait tellement connaître, juste pour avoir la chance de la prendre dans ses bras, oser lui dire sans être déplacé que c'est formidable de pouvoir écrire tout cela, que c'est formidable aussi, après tout cela d'avoir pu revenir, de toute cette histoire personnelle, auteure.
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Un roman court et sûrement autobiographique de Delphine de Vigan ( dont je n'avais jamais lu d'ouvrage avant Jours sans faim). On arrive à comprendre à travers une histoire, un personnage, ce qu'est l'anorexie mentale. le combat psychologique intense et impressionnant que l'on mène quand on souffre de ce genre de trouble alimentaire.
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Ce livre est particulier pour moi.
Je l'ai découvert lors du festival du premier roman à Chambéry, elle faisait partie des invités.
Cela a été une rencontre inoubliable, d'autant plus qu'une de mes amies traversait cette période.
Ce livre a agit comme un déclic pour elle et pour d'autres. Il est fort, très fort. En discutant avec d'autres, beaucoup en ont dit la même chose.
Mettez le entre les mains d'un(e) anorexique, elle/il ne pourra pas le finir, mais elle/il réalisera la nécessité de se soigner, de prendre soin d'elle ou de lui.
Je n'oublierai jamais se souvenir très fort.
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