Posséder, être possédé, est considéré comme une forme d'amour. Cette faim de possession, que ce soit d'un être ou d'un bien, ne provient pas simplement des exigences de la société ou des circonstances, sa source est beaucoup plus profonde. Elle réside dans les tréfonds de l'isolement. Chacun essaie, à sa manière, de combler cet espace, que ce soit par la boisson, une religion organisée, une croyance, une forme d'activité. Tous ces subterfuges sont des fuites, mais l'isolement demeure.
Comme il est facile de se leurrer sur presque tout, en particulier sur nos besoins, nos souhaits les plus subtils, les plus profonds. Il nous est très difficile d'être totalement libres à leur égard. Et pourtant cette liberté, sans laquelle le cerveau nourrit toute forme d'illusion, est indispensable, essentielle.
Une existence de discipline est une vie de conformisme, et le conformisme ne libère pas de la peur. L'habitude détruit la liberté ; l'habitude de pensée, de boire ou d'autre chose, engendre une existence morne et superficielle.
La création n'appartient jamais à l'individu. Elle cesse complètement quand la personnalité prédomine par ses aptitudes, ses dons et ses techniques. La création est le mouvement de l'essence inconnaissable du tout, jamais elle n'est expression de la partie.
L'amour n'est pas attachement. L'amour n'induit pas la souffrance. L'amour ne comporte ni désespoir, ni espoir. L'amour ne peut faire partie de la respectabilité ou du schéma social.
Extrait du livre audio « Un esprit calme et silencieux » de Jiddu Krishnamurti, traduit par Colette Joyeux, lu par Jean-Philippe Renaud. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/un-esprit-calme-et-silencieux-9791035413361/