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EAN : 9782754801584
152 pages
Futuropolis (11/03/2010)
3.66/5   70 notes
Résumé :
Dans un futur lointain, l'univers a révélé de nombreuses autres civilisations, regroupées dans la «Communauté Universelle». Des espèces, très différentes les unes des autres, cohabitent tant bien que mal. Elijah fait partie de la «Police Philosophique» et doit, à ce titre, régler les conflits qui se produisent, le plus souvent dus à une méconnaissance de l'Autre. Une guerre intestine a d'ailleurs éclaté entre les Ganédons et les Aleph 345. La cause: un crime vieux d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Bonne nouvelle : on a euthanasié la Camarde. Sous la baguette utopiste de la fée Science-Fiction, à coups de pouce salutaires d'un photocopieur organique, l'espèce humaine s'est offert la prospérité. L'esprit sauvegardé, immuablement dupliqué dans des carcasses flambant neuves : la machina ex Deus enfante les « échos » providentiels (des clones, façonnables et multipliables, possédant la faculté de fusionner) au besoin ou à l'envie. Homo aeternam ! Et pour rien ou quasi. Chaque transmigration impose une unique concession. L'abandon modeste d'une parcelle de souvenirs, gommage des plus séculaires empreintes jalonnant les coulisses de l'hippocampe.

Ce Karma séducteur est invoqué dans un futur hors d'atteinte, esquissant une quincaille scientifico-technologique absconse, invraisemblable, et des ethnogenèses à portée extragalactique. Les promesses d'un champ des possibles déconcertant, illimité, néanmoins corseté dans une S. F. diaphane et aporétique (ma préférée) qui consacre ses effets à l'investigation de son animal favori. L'auscultation subtile d'un drôle de mammifère à deux pattes au sein de l'expression ludique du « Et si ? ». Les planches, muées en éprouvettes de papier, transposent, conjecturent et expérimentent. de spéculation anthropo-ontologique en prospective éthique, elles illustrent avec astuce les concepts d'identité et d'altérité.

Un laboratoire captivant à arpenter minutieusement, bulle à bulle, case par case, dans les pas et l'intimité du charismatique Elijah, membre éminent de la police philosophique (je sais, ça pique un peu les tympans la première fois) qui use les guêtres gémellaires de ses nombreuses doublures aux quatre coins du cosmos. Tant sollicité Lije (© Isaac A.) ! Psychologue finaud nanti d'une empathie universelle, il exploite ses compétences hors normes dans la résolution d'intrigues scabreuses, de bisbilles planétaires ou diverses contingences nées de l'incompréhension. L'apposition de tous ces aliens hétéroclites aux moeurs discordantes, d'exo-personnalités aux conceptions intrinsèquement différentes, étaye une approche maline, délicieusement fantaisiste, qui travestit le reflet et dissémine les métaphores ironiques d'un miroir exacerbant la réalité.

La remise en question affine sa résonance au coeur d'un monde dématérialisé, aseptisé. En supprimant la constante mort de l'équation existentielle, Sapiens a exhorté un hédonisme gavé aux surenchères artificielles. Une dénaturation insidieuse de l'individu dramatisée par le lent sacrifice de sa mémoire. Glissando silencieux, dérive inéluctable du Je, qui ôte à Elijah le goût de l'amusement. L'homme, soudain conscient, épuisé par cet Infini ne servant qu'un perpétuel autre lui, accable, interroge son humanitude. En filigrane de sa quête fondamentale, s'instille une curieuse et douce poésie, la surprenante mélancolie de notre condition présente.

Je suis ravi. Comblé par cette oeuvre qui rend magistralement honneur à un genre trop martyrisé par le neuvième art. Fabien Vehlmann éploie une heuristique lancinante et magnétique, intelligente, inventive, se conjuguant idéalement à la symbolique de Gwenn de Bonneval et son esthétisme épuré. Un théâtre tout en abstraction, quasiment contemplatif, dont les personnages bizarroïdes et l'iconographie, un chouia kitch, soufflent un air de psychédélisme Seventies. Regretterais-je, dans cet afflux de ruminations, l'absence de réponse tangible ? Car, sans revendiquer de juge, j'espérais déceler un parti plus marqué (humilité des auteurs ?). Broutille. Je les sais gré de tous ces élans cognitifs... et de mon léger malaise : nous sommes encore tous mortels, mais l'aube de la biogénétique, des nanotechnologies, et l'avènement du virtuel sèment les germes de transhommes, de posthommes, racines d'un futur qui, en préméditant l'exécution de la Faucheuse, augure le crépuscule du club humanité. Mauvaise nouvelle ?
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Voici un album de cent cinquante pages qui se laisse apprivoiser facilement. L'intrigue est captivante, la narration fluide. le dessin contemplatif de Gwen de Bonneval sert parfaitement cet univers intrigant et sensible de Fabien Vehlmann. Sans bouleverser complètement le genre, les auteurs créent un environnement tendre et tragique.

Vous l'aurez compris, nous avons ici, de la Science-Fiction pleine d'émotion !

Notre monde dans un futur très lointain a réunis de nombreuses autres civilisation, regroupées dans la "Communauté Universelle". Ces espèces, très différentes les unes des autres, cohabitent tant bien que mal.

Les êtres humains, eux ont acquis la capacité de créer des clones temporaires (nommés « échos »), de récupérer leur mémoire, et ainsi de s'assurer une vie éternelle. Chaque être humain peut donc disposer de plusieurs échos, qui peuvent agir simultanément et en toute autonomie.

Elijah (notre héros) fait partie de la Police Philosophique et doit, à ce titre, régler les conflits qui se produisent, dûs le plus souvent à une méconnaissance des habitudes de l'Autre.

Un différend a d'ailleurs éclaté entre les Ganédons et les Aleph 345, un conflit ancien, qui met en péril l'équilibre même de l'univers.

Elijah semble être l'homme de la situation pour résoudre ce différend, mais il est très demandé et surtout, il est en proie au spleen depuis que son meilleur ami a mis fin à ses jours en décidant de ne plus transférer sa mémoire dans les corps clones qui permettent aux hommes d'être quasi immortels ...

Vaste sujet que celui de l'immortalité.

Les auteurs aborderont de manière un peu mélancolique les thèmes de la mémoire, de l'identité mais aussi de la sexualité. Où les questions de l'autre, de l'identité individuelle, et du plaisir, restent et resteront fondamentales !
Toute l'intelligence du scénario de Fabien Vehlmann est d'explorer des questions comme : Peut-on tuer un immortel ? Peut-on vouloir ne jamais mourir ? Quelles sont les relations entre individus quand le corps n'est plus l'élément identitaire fondamental ? Comment aime-t-on alors ? Peut-on aimer ? Peut-on vouloir des enfants ? de quoi se souvient-on ? Peut-on avoir encore des amis ?
Toute la force et le choix graphique de Gwen de Bonneval est d'accompagner le questionnement par de la sobriété, de la profondeur, de la douceur.

Bienvenue dans un futur utopique intelligent !
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La science-fiction a cela de pratique qu'elle permet, en modifiant les conditions d'une situation donnée, de poser des questions philosophiques existentielles : qu'est-ce qui fonde notre humanité ? Dans la société imaginée par Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval, le corps n'a plus d'importance, ni la mort : on change de corps, on transfère la mémoire, on convie ses amis à ses propres funérailles qui sont joyeuses et apaisées. L'humanité se définirait-elle alors dans son rapport avec l'Autre, voire l'Extra-Autre ? Elijah est un spécialiste des protocoles extra-terrestres. Il est celui que l'on dépêche sur les situations problématiques : pour accueillir les peuples candidats à l'adhésion dans l'Union (Union des peuples de la galaxie, basée sur la compréhension mutuelle des systèmes sociaux, économiques et juridiques de ces mêmes peuples) ou encore pour résoudre des enquêtes multi-millénaires.
Ainsi Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval nous livrent-ils une BD très réussie, servie par un graphisme sobre et pourtant très inventif, multipliant les détails astucieux qui montrent un futur à la fois lisse et inquiétant. Une très belle réussite.
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Voilà bien longtemps qu'une BD de science-fiction ne m'avait pas autant captivé.

L'histoire est assez complexe et difficile à résumer. Nous sommes dans un futur indéterminé et les humains vivent en harmonie avec plusieurs races extra-terrestres. Ils sont immortels et ne peuvent se reproduire qu'après en avoir reçu l'autorisation. de la même manière la mort résulte d'un choix clairement exprimé par l'individu. Toute personne peut se cloner en plusieurs exemplaires et réintégrer plus tard la mémoire de ces "échos", en contrepartie de la perte de ses souvenirs les plus anciens.
Nous suivons un policier "philosophe" qui doit résoudre les conflits et aplanir les incompréhensions entre les races extra-terrestres.

Au-delà de l'histoire, qui est très cohérente, et dont le futur nous dira si elle a été visionnaire, on est saisi par la simplicité et l'épure des dessins. Il y a aussi tout un tas de trouvailles sur notre vie quotidienne dans le futur qui sont assez exaltantes (la piscine par exemple...).

En tout cas les amateurs de SF passeront un très bon moment.
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Une des très bonne surprises de ce début d'année !
Dans ce livre, nous suivons les questionnements d'Elijah. Dans un futur éloigné, les hommes ont atteint un état de quasi immortalité. Ils peuvent de plus se cloner à l'infini, générant des échos à durée de vie limitée. Et si leur "corps premier" venait à mourir, un clone peut endosser le rôle de "corps premier", asurant la pérennité de l'individu. le seul inconvénient, c'est que lorsque le corps premier et les clones unissent leur mémoire, les souvenirs les plus anciens risquent de s'effacer. C'est un risque que Elijah redoute. il a toujours limité au maximum le nombre de ses clones et préfère qu'ils leur raconte de vive voix ce qu'il ont vu que de pratiquer cette fusion. Ce n'est pas la seule réticence qu'Elijah nourrit face aux possibilités de son monde; Il préfère aussi la fadeur des relations sexuelles normales aux plaisirs infinis que les nouvelles technologies peuvent lui procurer.
Etrange personnage, donc, un peu obsolete, mais égalemnt un des meilleurs membres de la police philosophique. Dans ce futur éloigné, les humains sont en contact avec de nombreuses espèces extraterrestres aux traditions et coutumes infiniment variées et élognées des coutumes humaines. Comment interpréter les réactions desuns et des autres ? Comment se comporter pour éviter les problèmes ? C'est le travail qu'effectue Elijah, le meilleur dans sa partie.
Mais, alors qu'il est contraint de découvrir les causes d'un conflit naissant entre 2 civilisations coexistant sur une planète lointaine, et dont les conséquences risquent d'affecter tout l'univers, il découvre que l'un de ses proches à décide de mourir. Son corps premier est déjà mort, et il ne subsiste dèjà plus de lui que quelques échos en train de disparaitre. Cette nouvelle ébranle Elijah. Pourquoi un immortel voudarit-il mourir, et pourquoi son ami ne l'a pas prévénu, et ne l'a pas convié à ses funérailles ?
Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval réussissent un beau livre qui s'interroge sur l'humanité et le rapport à l'autre. Contrairement à Rohagus, j'ai été directement séduit par le parti-pris graphique, très épuré, qui rappelle le rétro-futurisme des années 60 et 70 sans tomber dans la caricature. le scénario de Vehlmann étonne par son sens de l'ellipse, son économie de frioritures et par sa justesse de ton. La construction est fragile, mais tous les éléments se répondent parfaitement.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Iseult m’a dit que vous faisiez souvent l’amour ensemble. C’est un truc que j’ai du mal à comprendre. Ça vous sert à quoi ? Je veux dire, comparé au moindre des plaisirs artificiels, l’acte sexuel est complètement fade non ?
- Oui. C’est là son intérêt. Les plaisirs extrêmes ne proposent qu’une excitation immédiate, qui s’épuise à peine elle est consommée et qui nécessite une constante surenchère. Tandis que les choses fades ne se laissent jamais complètement appréhender par les sens. Elles restent au seuil de tous les possibles. Voilà pourquoi la fadeur reste inépuisable
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- Je ne t’ai pas dit, mais j’ai mis fin à mes jours il y a un an.
- Et tu ne m’as pas invité à tes funérailles, donc.
- Ben non, comme tu vois.
- Je peux savoir pourquoi ?
- J’avais mes raisons, mais je n’ai pas particulièrement envie d’en parler maintenant… J’ai vraiment plein de trucs à terminer avant de disparaître
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- Sur quoi êtes-vous en train de travailler ?
- Le comique préhistorique.
- Ah bon ?
- Ne vous moquez pas, c’est très sérieux.
- Je ne me moquais pas. Vous voulez dire que certaines de ces peintures dénotent d’un réel sens de l’humour ?
- Sous une de ses formes premières, oui. La difficulté, c’est précisément d’en saisir les nuances et les articulations. Je tente de mettre en lumière les premiers jeux entre signifiant et signifié
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Pour être tout à fait franc, humanoïdes ou pas humanoïdes, la difficulté de compréhension est exactement la même. En revanche, ce qui entre effectivement en jeu, c’est notre manière d’anticiper cette rencontre
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Si un homme était immortel, réalisez-vous ce que serait sa note de boucher ?
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