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Critique de terryjil


Anne Vantal consacre tout son récit à Méduse, détaillant son mythe du point de vue de la Gorgone et de ses deux soeurs. Elle nous apprend (ou nous rappelle) des détails moins connus de son histoire, puisqu'elle n'est bien souvent qu'abordée à travers la légende de Persée! Ici elle est bel et bien l'héroïne de son histoire, certes malheureuse, et non plus un simple antagoniste secondaire, monstre à tuer par le champion humain...

Démarche féministe, avoir le point de vue de Méduse mène à s'identifier et à s'indigner de l'injustice de son sort; chacune des Gorgones est au départ décrite comme une jeune fille ordinaire, avec son propre caractère : une Méduse jolie et coquette, un peu dépitée de ne pouvoir faire admirer sa beauté à plus de personnes, une Stheno plutôt envieuse de sa soeur et une Euryale douce et compréhensive. Leur vie paisible finira brutalement suite au viol de Méduse par Poseidon sur le territoire d'Athéna, puis la vengeance de cette dernière qui, ne pouvant s'attaquer directement à son oncle, finit par décharger sa colère sur sa victime...

Le récit ne s'arrête pas à la mort de Méduse: on revoit Athéna, Asclépios, et l'émergence des deux enfants nés de l'union forcée de Méduse et Poseidon. On a droit à la fin à un arbre généalogique de Méduse ainsi qu'une vingtaine de pages de lexique, d'analyse et de références sur cette figure mythologique, par Marie-Thérèse Davidson, qui explique par exemple comment le sous-titre "Le mauvais oeil" peut se comprendre comme l'oeil devenu funeste de Méduse, mais aussi comme la protection contre le mauvais oeil du sort, une fois que sa tête aura été fixée au bouclier, comme porte-bonheur...
Enfin, il y a même un petit teaser avec les deux premiers chapitres de "Persée et le regard de pierre", d'Hélène Montardre, pour croiser les points de vue et découvrir la légende associée à celle de Méduse.

Le style d'Anne Vantal est simple et accessible (au passage, le mot viol n'est jamais écrit et l'acte n'est que rapidement évoqué, pour les parents que cela effraierait), le récit demeure assez court pour ne pas perdre des enfants en école élémentaire (cela fait un roman court ou une nouvelle longue, l'équivalent d'un texte Je Bouquine). le format est pratique à glisser en sac ou en poche.
Enfin l'illustrateur Gianni de Conno présente une illustration très forte avec cette inquiétante Méduse violette au regard malveillant en couverture, même si sa beauté surmontée d'une chevelure grouillante ne correspond pas tout à fait à la description, faite dans le texte, d'un visage rendu grotesque par la transformation... Aucun autre dessin (couleur ou noir et blanc) n'illustre le texte - cette absence est toujours un regret pour moi!


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