Quel étrange et bel été on a eu…
Je l'avais abordé avec l'idée fixe de trouver un livre vers lequel revenir régulièrement, un livre boussole, qui a défaut de me guider, me mènerait sur des pistes de réflexion revigorante tout au long des deux mois.
Ce livre de Christine van Acker, publié dans la maison bruxelloise L'Arbre de Diane, préfacé par
Vinciane Despret, restaure le monde du vivant en 44 courts chapitres. de fragments poétiques en rhizomes scientifiques : le voyage parfait où se côtoient le familier et l'inconnu.
Cet ouvrage nous invite à flâner dans les jardins, les forêts, les potagers, d'aller à l'assaut des cimes et de plonger au niveau des racines, d'écouter des histoires de canopée et de humus, de corolles et de sève, de pédoncules et de surgeons ; d'y observer le monde végétal sous tous ses angles, par un effeuillage curieux et respectueux, une sorte de radiographie sérieuse, en couleurs et pas austère pour un sou.
C'est entre autres l'approche anecdotique qui fait de cet ouvrage scientifique quelque chose d'infiniment poétique et philosophique. Quand Christine van Acker convoque la mythologie, son histoire personnelle, l'histoire de l'humanité, les contes et légendes ou une sorte de conscience collective pour évoquer tel arbre, telle fleur, plante ou herbe, elle le fait avec le juste dosage de science, de mots magiques et prometteurs, d'érudition, d'enthousiasme et d'espièglerie, pour nous donner à lire un livre aussi divertissant que instructif.
Et tout cela dans un style enchanteur et complice, avec le souci du partage et du respect pour la lectrice que je suis, ignorante mais curieuse et avide de ce type de connaissances, en tout cas, disposées de cette manière là.
Parlons enfin de ces citations qui viennent ponctuer le texte comme des pensées à bouturer ou des semis qui ne tiendraient compte d'aucune saison.
On a tout à apprendre du végétal, sa générosité, son ingéniosité, sa fragilité, comment il règne, se préserve, se donne, lutte, s'insurge et se protège.
« Les arbres savent que tout coûte. Ils ne peuvent pas tout avoir, du bois, des fruits, des feuilles caduques… ».