Premier fascicule pour cette collection "Il était une fois...", aux éditions "Rockyrama" (émanation de la revue du même nom, spécialisée en cinéma vintage).
C'est une journaliste ayant fait ses débuts sur la chaîne et le site Internet d'Arte (d'
après les infos glanées à l'aide d'un moteur de recherche) qui se prête à l'exercice : écrire une sorte de synthèse historique de la préparation et de l'élaboration du film de Kubrick.
L'ensemble est un subtil mélange entre factuel et subjectif, quelques extraits d'interviews d'intervenants (
S. King au sujet de son scénario rejeté,
Saul Bass pour les projets d'affiches, Garret Brown pour les reprises à la Steadycam) on sent les sources bien digérées et honnêtement restituées (la sitographie et la bibliographie sont intéressantes, à défaut d'être exhaustives... mais avec ce film et les sources disponibles, l'exhaustivité est-elle de ce monde ?...).
S'agissant d'un livre de poche totalisant moins de 120 pages, on se situe dans une lecture qui n'est pas excessivement accaparante et qui survole les principaux aspects de ce que l'"honnête homme" curieux peut apprendre sur le sujet.
Etant plutôt un monomaniaque de ce film, je ne suis évidemment pas objectif : le spécialiste n'y apprend rien de fondamentalement nouveau.
La maquette n'est pas désagréable à défaut d'être originale (page de couverture et 4e de couverture sont des photogrammes ultra connus tirés du film), aucune illustration à l'intérieur de l'ouvrage, mais quelques petits croquis stylisés ici ou là, s'inspirant des schèmes issus du film (phrases, dialogues, labyrinthe, gouttes de sang en N&B, etc...).
Il ne s'agit pas d'une exégèse ou d'une analyse interprétative de plus (pour cela, tournez-vous plutôt vers les livres de R. Luckhurts ou L. le Bihan, déjà chroniqués par mes soins sur ce site), simplement d'un récit agréable à lire qui fait l'archéologie du film en tentant d'aborder le plus d'aspects possibles, depuis la fébrilité d'un Kubrick noyé dans ses lectures en quête d'une nouvelle idée de film
après le tournage de "Barry Lyndon", jusqu'aux premières projections dans les salles états-uniennes et britanniques, celles-là même qui justifièrent aux yeux du réalisateur de l'amputation d'une fin qui reste invisible à ce jour.
Le lecteur débutant peut se faire une idée de la place de "
Shining" dans le cinéma, la filmographie de Kubrick et aussi dans la culture populaire en commençant par ce sympathique opuscule, et aussi avec le n° hors-série de "Mad movies" qui lui est dédié (également chroniqué par mes soins sur Babelio).
Le spécialiste non complétiste qui souhaite en apprendre plus, pourra éventuellement faire l'impasse.