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EAN : 9782374181431
Des Ronds dans l'O (17/01/2024)
4.12/5   32 notes
Résumé :
En réalisant des recherches sur sa région d'origine, la Bretagne, Stéphanie Trouillard, journaliste à France 24, spécialiste de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, découvre une photo d'une déportée du Morbihan, Marie-Louise Moru, dite Lisette. Un cliché pris à Auschwitz sur lequel la jeune femme, étonnamment souriante, semble défier ses bourreaux.
Comment peut-on sourire dans une telle situation ? Qui est cette femme ? L'enquête de Stéphanie Trouillard ... >Voir plus
Que lire après Le sourire d'Auschwitz : L'histoire de Lisette Moru, résistante bretonneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Club N°56 : BD non sélectionnée
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Une enquête dans la forme assez classique, mais très prenante.

Un dessin qui ne m'a pas spécialement marqué, mais il est propre.

Le fond historique est très intéressant.

Laurent
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Autant j'avais été très émue du reportage journalistique, autant je trouve le récit qui en est fait plutôt creux, dommage.

Gwen
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Histoire intéressante retraçant l'enquête menée après la découverte d'une photo d'une prisonnière d'Auschwitz souriante.

Sam
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Edité par « Les ronds dans l'O« , « le Sourire d'Auschwitz » voit Stéphanie Trouillard nous raconter l'histoire d'une toute jeune résistante de Port-Louis (de l'autre côté de la rade de Lorient) : Lisette Moru ainsi que celle de son petit ami Louis Séché. C'est une histoire poignante, celle d'une toute jeune fille de Port-Louis, déportée vers Auschwitz, où elle décèdera le 24 avril 1943, à seulement 17 ans. Toute l'ignominie réside dans sa dénonciation par deux femmes de sa commune auprès de la Kommandantur de Lorient. C'est à cause de ces deux harpies que Lisette et Louis sont déporté(e)s. La machine de la collaboration alliée aux forces de la barbarie nazie vont détruire ces deux vies parmi tant d'autres. Lisette fera partie d'un convoi de déportées, toutes des femmes résistantes, au nombre de 230, qui quitteront le Fort de Romainville, aux environs de Paris, le 24 janvier 1943. Ce qui saisit, ceux sont les clichés pris à l'arrivée à Auschwitz, ceux de Lisette, où en signe d'ultime défi face à l'oppresseur nazi, elle fait le choix de sourire, comme un ultime pied de nez à la mort. Quel courage faut-il, à seulement 17 ans, pour réagir de la sorte au milieu de l'horreur la plus absolue à Auschwitz. Les dessins et les couleurs sont le fruit du travail de Renan Coquin, et le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat est remarquable. On ressent toute la folie des nazis et de leurs collaborateurs. Mais aussi et surtout le courage de ces adolescents qui pour avoir mis quelques fleurs sur les tombes de deux pilotes anglais ont risqué le pire. Il y aura la croix de Lorraine et les symboles de la victoire apposés ici et là, les fleurs pour le 14 juillet devant le monument aux morts, la liste enfin qui leur sera fatal, celles des collaborateurs de leur commune. Lisette était très belle, si jeune, elle aurait pu, comme tant d'autres, choisir les voies de l'insouciance. Mais c'était sans compter sur son caractère, sa haine de la défaite et des Allemands, son patriotisme et son soutien sans condition au Général de Gaulle. On ressort de cette lecture groggy, abasourdi et en même temps Stéphanie Trouillard nous montre, qu'ils ne sont pas morts pour rien, puisqu'ils se sont sacrifiés au nom de la liberté, de la démocratie, des valeurs que nous devons continuer à défendre, à chérir, aujourd'hui encore, à l'heure où d'autres périls sont là. Dans cette BD, on suit le parcours de Stéphanie Trouillard, ses recherches, la démarche qu'elle entreprend au nom d'une lutte contre l'oubli qui, si elle échoue, pourrait donner le vent en poupe à une version falsifiée de l'histoire de la part de personnes négationnistes. C'est à un véritable devoir « de mémoire » ou devoir « d'histoire » auquel se livre Stéphanie et Renan. Ces clichés pris à Auschwitz vous hantent longtemps, ce sourire s'adresse à nous, à travers les âges, nous qui bientôt devrons faire face aux questions de nos enfants, sans les témoins directs de cette époque. C'est une lutte de chaque instant pour ne pas oublier, pour conserver cette mémoire à transmettre à nos enfants, nos neveux et nièces etc. Je ne peux que vous incitez à lire cette BD pour découvrir le destin tragique de Lisette Moru et de Louis Séché. C'est un gros coup de coeur.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
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Couverture très contrastée entre la partie supérieure et la partie inférieure. En haut un paysage marin et deux personnes qui marchent ensemble vers l'horizon, ce sont peut-être des amoureux. En bas des photos d'une femme déportée pendant la seconde guerre mondiale : elle porte les vêtements des déportés mais elle sourit... Tout est donné dans le titre qui est cette résistante Lisette Moru, bretonne de 17 ans ?

Stéphanie Trouillard est une journaliste d'investigation qui s'intéresse à la seconde guerre mondiale et ses oubliés. Tous les résistants n'ont pas eu le droit à un coup de projecteur, certains ne sont pas sortis de l'ombre en particulier les femmes. Stéphanie Trouillard va donc s'intéresser au destin tragique d'une jeune bretonne de 17 ans, morte à Auschwitz.

Stéphanie Trouillard et Renan Coquin nous retracent le parcours de cette enquête sur deux disparus : Lisette Moru et son ami Louis Séché, déportés et disparus pour avoir aimé la France, avoir osé le dire, avoir osé le montrer, avoir ce courage et cette inconscience de jeunes gens de 20 ans soucieux de retrouver une France libre.

Les deux auteurs nous relatent les différents étapes de leur démarche, les rencontres avec les membres des familles des victimes, l'accès à des archives personnelles, mais aussi les rencontres avec les services officiels de l'état pour retrouver des traces officielles, rencontres avec les responsables des associations ou des mouvements pour le souvenir envers les déportés et les résistants.

La force de ce roman graphique réside dans le fait que les auteurs nous font naviguer dans deux époques : aujourd'hui pour les recherches et pour l'investigation et 1942 pour la mise en images du sort de Lisette et de Louis.

Renan Coquin s'est appuyé sur des documents d'archives et à produit des dessins très réalistes, les plus proches possibles de la réalité pour les bâtiments mais aussi pour ce qu'il a imaginé de la vie dans les camps.

Ce témoignage est bouleversant à plusieurs titres : pour avoir retracé le parcours de Lisette et de Louis jusqu'à leur mort, pour avoir retrouvé des personnes les ayant côtoyé dans les camps de la mort mais aussi pour la dignité des familles montrée par les deux auteurs. C'est une oeuvre très pudique, sans fioriture, qui rend hommage afin que l'on n'oublie pas. le graphisme est limpide, la violence est montrée sans voyeurisme. Les deux héros sont lumineux comme le visage de Lisette sur les photos de déportée.

L'un et l'autre ont bravé les allemands et ceux-ci n'ont pas réussi à les faire fléchir dans leur amour de la France et de la liberté. Ce roman graphique est un très fort témoignage. Merci aussi aux auteurs de donner les paroles du Chant des Marais qui le chant des déportés.

À faire lire aux jeunes générations dans le cadre du devoir de mémoire.
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Cet album rend hommage à Louise dite Lisette Moru, résistante bretonne et à son ami Louis Séché morts tous deux dans les camps de concentration. C'est un devoir de mémoire que de raconter leur histoire.
Lors d'une de ses conférences sur « La résistance dans le Morbihan », Stéphanie Trouillard va s'intéresser aux femmes dans la résistance de cette même région et va tomber par hasard sur un article concernant Louise Moru et ses trois photos d'elle souriante prises à son entrée à Auschwitz. Elle va alors mener l'enquête et nous livrer son histoire
Sous l'occupation de Port Louis, la vie était dure et les gens manquaient de tout, Lisette ne supportait pas de voir les allemands. Elle a alors commencé à résister en portant une croix de Lorraine sous son col de veste et à dessiner des V de la victoire sur les murs , elle distribuait des tracts anti allemands avec ses amis, surveillait leurs allées et venues puis est devenue agente de liaison . Apprenant qu'un avion anglais est tombé à Gâvres, elle part avec trois amis, dont Louis, afin de fleurir clandestinement la tombe des aviateurs. Au retour avec Louis ils voient sur la plage de Port Louis un groupe d'allemands s'amuser avec des françaises . Louis décide de noter le nom de ces femmes pour plus tard. Lisette se confie à une amie qui travaille avec elle à la conserverie. En décembre 1942 ils sont dénoncés et quelques jours plus tard sont convoqués à la kommandantur de Lorient puis emprisonnés à la maison d'arrêt de Vannes avant d'être dirigés vers le Fort de Romainville où ils vont y rester un mois. Après un passage rapide par le camps de Royallieu, ils sont dirigés vers le convoi qui mènera Louis au camp de Sachsenhausen près de Berlin tandis que Lisette ira en Pologne au camps d'Auschwitz Birkenau le 23 janvier 1943. Atteinte de dysenterie, elle meurt quelques semaines après son arrivée à l'âge de dix-sept ans et demi. Quant à Louis, à Sachsenhausen , fin février 1943, il est envoyé dans un kommando de travail chez Heinkel qui est une pièce maîtresse dans ce gigantesque effort de guerre. L'usine est spécialisée dans le montage de bombardiers. 20 000 travailleurs déportés y travaillent à des cadences infernales avec à peine de quoi se nourrir. Au printemps 1945, après un tabassage en règle, il entre au « revier » (baraquement des malades) et on perd sa trace !
Les trois femmes qui les dénoncèrent passèrent en procès devant la cour de justice de Renne en septembre 1945 pour avoir entretenu des relations avec des agents allemands. La camarade de Lisette à la conserverie fût innocentée tandis que la mère de cette dernière et sa collègue furent reconnues coupables et condamnées à des peines de prison et à la dégradation nationale.
Après l'enquête de Stéphanie Trouillard, une plaque des six résistants de Port Louis, fusillés ou morts en déportation , dont Lisette et Louis, fut apposée aux côtés de celle des patriotes bretons fusillés par les allemands et dont les 69 corps furent retrouvés dans un charnier à la libération.
Au fil de l'avancée de l'enquête de Stéphanie Trouillard et de ses découvertes, défilent sous nos yeux les pans de l'histoire de Lisette et Louis. Grâce à cet album, nous découvrons une nouvelle figure féminine qui résista à l'occupant

« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Des ronds dans l'O pour cet envoi. »
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Journaliste à France 24, Stéphanie trouillard a découvert Lisette Moru au hasard d'un reportage en Bretagne. Elle s'est alors lancée dans une enquête pour retracer le parcours de cette adolescente et comprendre pourquoi et dans quelles conditions elle a été arrêtée, puis déportée, puis assassinée à Auschwitz.
Ce destin tragique a été partagé par de nombreuses personnes qui ne souhaitaient pas se soumettre à l'autorité arbitraire et à la violence de l'envahisseur nazi et qui se sont lancées dans des actions, grandes ou petites, pour s'y opposer. Dans le cas de Lisette, ce n'était pas grand-chose : des inscriptions sur des murs, des messages transmis. Et pour cela, la mort l'a prise avant même ses 18 ans.
Pour autant Lisette se démarque des autres victimes de cette barbarie. Comme tous les déportés, elle a été prise en photo à son arrivée à Auschwitz ; et sur ces photos, elle sourit ; elle ose sourire ; elle ose défier ses bourreaux.
Marquée par ce sourire, Stéphanie Trouillard a choisi d'en faire le titre de son livre d'enquête ; puis elle a décidé de l'adapter en bande dessinée.
Le résultat est une réussite. Bien sûr, à la lecture, on est bouleversé, révolté de voir le sort qu'a subi Lisette. Mais ce travail pour la sortir de l'ombre mérite d'être salué.
Tout d'abord parce que le but recherché, qui est de faire revivre Lisette et de rendre hommage et justice à son courage, est brillamment atteint, grâce à un travail d'enquêtrice méticuleux, pugnace et admirable.
Un autre point fort de cet album est sa construction : les moments où l'on suit l'autrice dans ses recherches et ses rencontres alternent avec des morceaux de vie de Lisette, de son village de Bretagne jusqu'au camp d'extermination. On progresse ainsi dans les révélations et la compréhension du déroulement des événements qui ont emporté Lisette.
Enfin, il faut souligner la qualité du dessin, aux traits précis et expressifs et qui s'appuie sur deux palettes de couleurs différentes, mais pas si éloignées et tout aussi douces, pour différencier les deux époques. L'immersion est parfaite ; Renan Coquin, le dessinateur, nous place vraiment à côté de Stéphanie Trouillard quand elle compulse les archives ou interroge des témoins, et il sait aussi bien nous faire vivre près de Lisette tout au long des étapes de son parcours tragique, grâce à la reconstitution des décors et au réalisme des gestes et expressions des personnages.
Je vous recommande vivement ce livre qui participe d'une belle manière au devoir de mémoire. Les victimes de cette barbarie nous imposent de ne pas oublier leurs souffrances et nous rappellent de ne pas oublier non plus les victimes des régimes barbares qui écrasent encore une partie de l'humanité aujourd'hui.
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critiques presse (1)
BDGest
02 février 2024
Le récit se veut didactique, privilégiant l'aspect documentaire à la dramaturgie. Le graphisme est à l'avenant. Le dessinateur Renan Coquin, qui signe son premier album, opte pour un style semi-réaliste sobre et efficace.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Comment fabrique-t-on un bagnard ? C'est tout simple ! Voici en deux mots : on le déshabille, on le tond, le douche, le désinfecte, un carton est accroché à son cou - son matricule - on lui lance des vêtements, dehors il s'habille. C'est fait !
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Regarde de tous tes yeux, regarde camarade ! Et ce n'est que le début, tu n' es déjà plus un homme. Dans quelques instants, tu seras un numéro, un stuck, une pièce, un morceau, comme ils disent.
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Ce regard et ce sourire, sur une photo prise à Auschwitz. Le contraste est si fort !
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