" La culture, c'est ce qu'il y a de plus important et, avec un peuple correctement instruit, nous n'aurions pas perdu la guerre."
Andrés Trapiello fait allusion à la guerre civile espagnole et la victoire de Franco.
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j'ai des nouvelles de chez moi.Père est mort à l'infirmerie de Porlier... Là-bas, comme un chien, à l'infirmerie de la prison, toi qui n'as jamais fait de mal à personne, toi qui, au contraire, as dédié ta vie aux autres.Je n'ai plus de larmes...
Je ferme les yeux et je te vois...
Tu levais la main pour faire germer dans l'air des graines d'amour qui retombaient sur ta famille sous la forme de fruits...
Au moment de partir, tu m'as dit: ne les épargne pas ,Justo, qu'il n'en reste pas un seul! et tu as voulu sourire sans y parvenir complètement, et moi, voyant la larme dans tes yeux, je me suis retourné comme si je n'avais rien vu et je suis sorti l'air de rien, sachant que je ne te reverrais plus...
A la réflexion, je me dis que je n'ai pas que de bons souvenirs de toi. C'est une chance. Nous avons eu nos différends, on vient à la vie pour discuter, mais pas une seule de ces discussions n'a abîmé le respect que je te portais.D'ailleurs, j'ai toujours cru que ce que je ressentais pour toi était du respect, alors que, la guerre m'en fait prendre conscience et je le confirme maintenant, il s'agissait d'un amour plus grand que je n'ai jamais pu l'imaginer ; tu valais plus que je ne vaux et que je peux espérer un jour...
On est triste ou on est gai, on n'y peut rien, c'est comme d'avoir des cheveux ou être chauve. On ne choisit pas. De même qu'on ne choisit pas la balle qui vous tuera. Les balles te choisissent, et la vie aussi, quoi qu'on fasse.
La solitude, quand elle n'a pas raison de toi, t'amène à la vie des autres par le pire des biais, celui de la rumeur.
C'est dur de voir pleurer un père, au moins autant que de ne jamais avoir vu pleurer sa mère.