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EAN : 9780331225716
322 pages
Forgotten Books (29/07/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Les cosaques : souvenirs de Sébastopol (Nouvelle édition) / comte Léon Tolstoï ; trad. du russe
Date de l'édition originale : 1907

Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les Cosaques (1862)
Léon Tolstoï

Oeuvre de jeunesse de tolstoï considérée par un certain nombre d'auteurs comme un de ses meilleurs romans, pour sa beauté, sa pureté, publié en 1862 qui obtint un succès considérable en occident. le Caucase où il fut militaire après sa vie agitée à Saint Pétersbourg en est l'illustration. Il est question de la beauté sauvage des montagnards, leur altérité est pour le jeune officier tolstoï un souvenir qui le marquera pour la vie ; il faut associer à ce vif intérêt que porte Olénine son héros à ce quelque chose de nouveau dans sa vie, le coup de foudre pour Marion la cosaque qu'il décrit ainsi :
"..Olénine ouvrant davantage la porte, vit dans la pénombre toute la haute et droite silhouette de la jeune fille. Avec la curiosité rapide et avide de la jeunesse, il remarqua malgré lui les formes vigoureuses et virginales qui se dessinaient sous la fine toile, ainsi que les beaux yeux noirs fixés sur lui avec un effroi enfantin et une sauvage curiosité.."

Une image, une anecdote comme on voudra, me restera toute ma vie quand je vis un jour Les Cosaques dans la main de Michel Aucouturier : il l'avait pour un séminaire qu'il s'apprêtait à animer de son savoir d'expert. Michel un brave homme, grand spécialiste de tolstoï incontesté. Alors que moi je prenais toujours soin de mes livres fussent-ils de poche, le sien avait l'air d'avoir fait la guerre, griffonné, surligné de partout. J'imagine quels en furent les usages nombreux devant ses élèves et amis et la fierté passionnelle qui l'animait pour son maître qu'il se donnait à charge de transmettre !

La sensualité sous jacente du texte ne fait aucun doute. Son auteur est pris dans l'étau, entre une vie dissolue dans la vraie vie dont il tente de tourner le dos et une vie normale d'homme aimant, qu'il tournera le dos grâce à son frère aîné officier d'artillerie au Caucase. Les nouvelles ne sont pas bonnes de son frère qui se commet dans les tripots de Péterbourg où il perd le plus souvent au Witz, en fait il va le tirer de là et l'emmener avec lui au Caucase. On ne sait pas à vrai dire ce que serait devenu le fringuant tolstoï brûlant sa vie sans le secours du brave frère , déjà auréolé d'un titre de gloire à 24 ans grâce à Enfance, succès que lira l'écolière Sophie Bers qui conquit son coeur et que le destin voudra qu'elle devînt sa femme dix ans plus tard. Je pense que le fougueux tolstoï doit une fière chandelle à son frère Nicolas qui fut un exemple pour lui qui malheureusement comme un affreux signe du destin mourra dans ses bras quelques années plus tard alors malade à l'hôpital de Hyères en Suisse.

Quand tolstoï revint du Caucase, prêt à en finir avec l'armée qui restera un des sujets centraux de ses préoccupations (*) , tout étourdi de ses découvertes charnelles, il reprit ses notes et finalisa son oeuvre Les Cosaques, bien décidé à fonder un foyer. Un an plus tard il se mariait avec Sophie..

(*) En 1866, au milieu de l'écriture du pavé Guerre et Paix, ayant de quoi être le plus heureux des hommes à Iasnaïa Poliana, il aura à coeur de défendre un soldat condamné à mort pour avoir soufflé son capitaine, avec la meilleure volonté du monde, ayant encore à l'esprit le souvenir chaud bouillant du rapport accablant de l'armée, de la guerre qu'il fit dans Sébastopol en septembre 1854, et Sébastopol en mai 1855, dont le succès retentit même jusqu'aux oreilles de la tsarine en personne. le pauvre soldat fut exécuté et tolstoï porta ce poids toute sa vie regrettant amèrement et en silence son illusion. Trente ans plus tard, il devint radical et là sa pensée fut sans appel, il ne faisait pas bon lui parler alors de la guerre et de l'armée ..
C'est un épisode douloureux de la vie de tolstoï, peu connu, que l'on peut voir narré dans le film russe magnifique Histoire d'une nomination, sorti en 2017, malheureusement introuvable aujourd'hui.
"Il faut toujours regarder sous la pierre qui brille parfois d'un clinquant apparemment naturel sous nos yeux .."
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il faisait tout à fait nuit quand, tout en devisant de la sorte, ils arrivèrent près du village. Ils étaient (Olénine et Lucas, amis et rivaux) encore environnés par l'obscurité du bois. Le vent grondait haut dans les cimes. Les chacals semblaient hurler , rire et pleurer à leurs côtés ; au village, on entendait déjà des voix de femmes, des aboiements de chiens, on voyait se profiler les maisons, briller les lumières, on percevait une odeur, l'odeur particulière de la fumée de kiziak (*). Olénine sentait bien, surtout ce soir-là, que là étaient sa maison, sa famille, tout son bonheur, et que jamais il n'avait vécu ni ne vivrait aussi heureux que dans cette stanitsa (*). Il aimait tellement tout l'univers

(*) Bouse de vache, de biquette séchée servant de combustible.

(*) Village défensif cosaque construit avant la révolution russe en Ukraine et en Russie. On voit d'ailleurs des ukrainiens se former en brigades dans le conflit présent avec les russes et se dire de vrais cosaques.
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Dans la pièce chez Oustienka.
Olenine était heureux de voir sa taille (de Marion) se courber libre et gracieuse, sa chemise rose qui composait tout son vêtement, se draper sur sa poitrine et le long de ses jambes élancées ; son buste se redresser et, sous la chemise tendue, se marquer fortement les formes de sa poitrine animée par la respiration ; son pied étroit chaussé de vieilles bottines rouges se poser sur le sol sans changer de forme ; ses bras solides aux manches retroussées, aux muscles tendus, lancer rageusement la pelle, et ses yeux noirs profonds se lever parfois sur lui. Les fins sourcils se fronçaient, mais dans les yeux on lisait la satisfaction et la conscience de sa beauté ..
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Un invité à l'improviste chez Olenine : le jeune prince Biéletski, une de ses connaissances de Moscou. On venait d elui rapporter qu'Olenine vivait en vrai sauvage et ne rencontrait personne..

De réputation gentille et bon garçon, il parut à Olenine extrêmement déplaisant. C'est qu'il exhalait toute l'ignominie à laquelle il avait renoncé. Le plus ennuyeux est qu'il ne pouvait pas, qu'il n'avait absolument pas la force de repousser brutalement cet homme de l'autre monde, comme si ce vieux monde de son passé avait eu sur lui des droits irrésistibles. Il en voulait à Biélitski et il s'en voulait à lui-même, et contre sa volonté il insérait des phrases françaises dans sa conversation ..
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il lui semblait que, s'il avait tenté de faire ce que faisaient ses camarades, il aurait échangé sa contemplation pleine de jouissances contre un abîme de tourments, de désillusions et de remords.
(0lénine/Marion)
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Olénine vivait à sa guise et éprouvait un inconscient dégoût des sentiers battus. Ici aussi, il ne suivit pas l'ornière ordinaire de la vie des officiers au Caucase.
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