Ugo Tognazzi et la cuisine italienne, c’est toute une histoire. En voici pour preuve son autobiographie gastronomique, où se mélangent comme autant d’ingrédients idéaux, les femmes, la sauce tomate, la grand-mère de Crémone, le gorgonzola, le football, l’Italie d’après guerre, l’Italie éternelle, le vin et les pâtes – et le cinéma bien sûr. Avec ce livre, véritable best-seller en Italie, les gastronomes et les cinéphiles feront table commune. Les premiers y trouveront le meilleur de la Cucina Italiana et de ses classiques, revus et améliorés alla Tognazzi avec plus de soixante-dix recettes. Les amateurs de comédies italiennes, quant à eux, feront mieux connaissance avec cette figure marquante des années 1970 et 1980 à travers ses souvenirs d’enfance, d’amitié et de tournage, tous racontés dans une langue éminemment savoureuse. La dernière partie, écrite par Florence Rigollet, raconte par le menu l’authentique scandale qui accompagna la sortie du film La Grande Bouffe, tout en portant un regard précis sur les carrières de Marco Ferreri et Ugo Tognazzi.
Et à ceux qui pensent ou lui disent que ses films sont embarrassants, Ferreri rétorque, goguenard: "Ils sont utiles, ils permettent aux gens embarrassés de se débarrasser de leur embarras."
Tognazzi, lui, ne s'embarrasse pas de ces réticences.
La tarte Andrea
Faire une pâte brisée aussi grosse que la moitié d'un beau derrière féminin. L'étaler en rond sur la table de bois. Soulever une femme en la prenant sous les aisselles, l'assoir cul nu sur la pâte, presser quelque peu.
Embrasser longuement la femme en attendant que l'empreinte se forme sur la pâte, à chaud.
Retirer le derrière, laisser reposer la pâte une petite demi-heure. Par contre, ne pas laisser reposer la femme.
Poser la pâte ainsi formée sur une plaque beurrée ou graissée de saindoux, la parsemer de chapelure, couvrir le tout d'une feuille huilée sur laquelle seront disposés des haricots secs.
Mettre au four environ un quart d'heure.
Ajouter ensuite des prunes, des cerises et des abricots coupés en deux et dénoyautés, cuits dans un peu de sirop fait d'eau et de sucre.
Remettre au four pendant encore vingt minutes environ. Faire épaissir sur le feu le sirop de fruits et le verser à la fin sur la tarte, une fois retirée du four.
Pendant que celle-ci refroidit, continuer de tenir la femme au chaud.
Peut-être que vous aussi, en servant ce plat sur votre table, vous pourriez mettre en fond sonore une petite marche pour obliger vos invités à des applaudissements.
Un conseil : très souvent, comme cela peut m'arriver, le cognac ne flambe pas. Si vous assister à de belles flambées dans les restaurants, c'est parce qu'ils trichent : ils mettent de l'alcool pur en plus du cognac.
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Vous aussi, faites-le!