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Critique de sweetie


1. Ne rien faire.
2. Rester et se battre.
3. Partir.
Trois possibilités évoquées par huit femmes de la colonie mennonite Molotschna en Bolivie; elles sont mères, soeurs, tantes et nièces réunies en secret dans le fenil d'Earnest Thiessen, un vieil homme inoffensif, pour décider de leur avenir au sein de la communauté. Entre 2005 et 2009, elles, et d'autres femmes et fillettes, ont été violées dans leur sommeil par certains hommes de la colonie qui les endormaient au moyen d'un pulvérisateur de belladone destiné aux animaux. C'est l'instituteur August Epp qui est chargé de produire un procès-verbal de la réunion et c'est lui le narrateur du roman.
Miriam Toews a tiré de ce fait vécu un récit puissant qui donne la parole à des femmes longtemps bafouées par un régime patriarcal et qui osent secouer, tout en douceur et en réflexions, le carcan des dogmes édictés par leur évêque et les règles religieuses.
J'avais auparavant, heureux hasard, visionné un documentaire sur une colonie mennonite installée au Bélize. Contrairement à celle de Molotschna, on y alphabétisait autant les filles que les garçons, jusqu'à l'âge de quinze ans. Mais tout le reste se résume à une existence de labeur et d'austérité à travailler la terre, sans machinerie agricole, sans électricité et pour les femmes, du poulinage à outrance dès l'âge de la puberté, possiblement associé de violence conjugale, un enfermement de tous les instants, sans contacts avec le monde extérieur.
« Nous sommes des femmes sans voix, répond Ona avec calme. Nous sommes des femmes en dehors du temps et de l'espace, privées de la langue du pays dans lequel nous vivons. Nous sommes des mennonites apatrides. »
À la fin, ce qu'elles disent et ce qu'elles souhaitent : une société démocratique, communautaire et alphabétisée.
Un roman porteur d'espoir, enfin, j'aime le croire...
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