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Critique de 008micado


Le récit est, en partie, le compte rendu d'une assemblée générale des femmes de trois générations de la colonie mennonite de Molotschna. August Epp, l'instituteur, est chargé de le retranscrire, ces femmes ne sachant ni lire ni écrire. Elles s'expriment toutes en bas-allemand, plautdietsch, une langue médiévale exclusivement orale.
Entre 2005 et 2009, ces femmes ont été victimes de viols. Pendant que les hommes sont partis en ville, ces femmes se réunissent pour décider ensemble quelle alternative prendre. Les hommes leur ont laissé trois choix : partir, ne rien faire ou rester.
Les corps de ces femmes sont striés de marques de cordes, piqûres d'insectes, une a même le doigt sectionné.
La réunion commence par un débat : les femmes sont-elles des animaux ?
Leur corps ne semble être qu'un outil quelconque pour ces hommes contrôlant tout, même le temps. Elles ne savent rien du monde extérieur ni de la langue qu'on y parle. Les agressions avaient, au départ, étaient mises sur le dos de la fameuse imagination féminine débordante par Peters, le chef de la congrégation, malgré les traces de sperme, de sang et de cordes sur les corps des victimes à leurs réveils.
Peu à peu, c'est l'idée de déclaration révolutionnaire exprimant les droits des femmes au sein de la colonie qui se met en place, un manifeste qui proclame les revendications des femmes.
Mais le choix des mots est primordial : qu'écrire, pourquoi ?
Et quel choix faire ?
Il y a bien des sujets comme la communauté, la liberté, qui auraient sûrement mérité d'être plus amplement développés dans ce roman.
De plus ce livre à un petit côté socialiste et intellectuel qui m'a dérangé et que j'ai eu du mal a imaginé chez ses femmes qui n'ont reçu aucune instruction. Certaines de leurs expressions sonnent faux dans ce que l'auteur nous montre comme leur éducation. L'auteur n'est jamais loin de ses personnages.
C'est, je pense, avant tout un livre militant. le style est un peu répétitif, pas vraiment poétique, ni tragique d'ailleurs. C'est un peu flou, un peu brouillon. C'est tellement dommage, il y avait là matière à écrire de belles pages. Mais le plus important est d'avoir posé un éclairage sur ce fait divers à la fois horrible et glaçant à notre époque dite civilisée.
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