The savage sword of Conan, tome 1 : Les clous rouges

Errance dans la gare de Paris-Montparnasse, 2 heures avant l'embarquement pour un trajet de quelques heures. Il faut bien tuer le temps et je voulais faire une pause dans JP Jaworski. Je fouine dans la librairie de la gare et tombe sur une pile de l'anthologie "Savage sword of Conan". J'ai lu quelques Conan il y a bien longtemps, dans les anthologies J'ai Lu. Les dos mauves hideux, les couvertures qui suintaient la testostérone de Frank Frazzetta et, de mémoire, un travail éditorial étrange mélangeant les récits originaux de Robert Howard et les récits complétés, voire apocryphes, de Lin Carter et L. Sprague de Camp. Par contre je n'avais jamais lu les bandes dessinées.
Les signatures de Barry Windsor-Smith, Gil kane et Jim Starling ont de quoi allécher. Puis, à 3.99 EUR pour le premier volume, j'aurais eu tort de ne pas me laisser tenter. C'est donc avec curiosité que je me suis attelé à la lecture. L'erreur à ne pas faire est de lire cette anthologie en oubliant que les récits qui la compose datent des années 70. En effet, il est difficile de ne pas ressentir un effet de déjà-vu devant certains d'entre eux. C'est avant tout le signe que ces bandes ont beaucoup inspiré et ont été copiées maintes fois depuis. le premier récit (la fille du géant du gel) n'aurait pas dépareillé dans un Thorgal, par exemple.
Il est aussi amusant, essentiellement devant les planches de Windsor-Smith, de déceler les influences qu'on retrouve chez plusieurs auteurs. En premier lieux, Andreas semble avoir été un temps influencé par ses cadrages et ses compositions. Difficile également de ne pas songer aux planches de Gal. Il est difficile de faire la fine bouche devant le dessin. Si les Clous Rouges manque parfois de dynamisme, le trait n'en demeure pas moins puissant.
Malheureusement, et même si je suis persuadé que les textes en anglais doivent déjà comporter une certaine emphase, la traduction est franchement pénible. le texte est lourd et plombant, quand il ne comporte pas des fautes d'orthographes grossières. L'ensemble en devient indigeste et m'a vite lassé. Après une cinquantaine de planches, je suis retourné dans le vieux royaume.