La guerre est inhérente à la nature humaine. Quoi que l'on fasse, quelques soient les angles arrondis et les consciences policées, l'homme restera un grand primate.
– Hum… Tu vois un drame comme ça, ça peut arriver ici comme ailleurs ; un gosse qui déboule d’un coup, on peut pas toujours l’éviter. On fait pourtant gaffe. C’est pas faute de rappeler les consignes. Mais tu sais, quand je vois quelle ampleur ça a pris et à quelle vitesse ils ont organisé tout ce bordel, je me demande si ce gamin… Enfin, tu me comprends… T’es déjà venu ici. Tu sais que c’est pas comme chez nous la valeur d’une vie, même celle d’un gosse. Ils leur font poser des IED. Ils s’en servent comme bouclier. Putain, je peux pas m’empêcher de penser que ce gosse… De toute façon, on le saura jamais. On doute de tout ici. »
Il se tut et leurs regards se portèrent sur les écrans qui rediffusaient, pour la centième fois, le cercueil baladé dans les rues avec son cortège de femmes en pleurs.
« C’est la fin des martyrs glorieux. Place aux martyrs de l’émotion. Les droits de la guerre contre l’émoi planétaire. C’est plus rentable. »
À hauteur d'enfant, chaque mot prononcé sous le coup de la colère devient une vérité. Chaque aléa de vie devient un manquement volontaire.
Toujours, la guerre existera et, toujours, le soldat l'ayant faite en sortira l'esprit et l'âme fracassés.
La mort d’un homme au terme d’une vie est une peine, celle d’un enfant massacré est un traumatisme pour l’esprit, une parcelle d’humanité qui se sépare de l’âme. Toutes les morts ne pèsent pas de la même manière sur une conscience.
Toujours, la guerre existera et, toujours, le soldat l'ayant faite en sortira l'esprit et l'âme fracassés.
Pour elle, c’est le métier qui rentre. Bientôt, elle saura que « pas de nouvelles, bonnes nouvelles ». Tant qu’y a pas le chef de corps en grande tenue à sa porte pour lui annoncer que tu reviens dans un sac à viande.
On sait ce que sont les hommes et ce dont ils sont capables, les enchantements sont vite rattrapés par une réalité bien plus cruelle.
La mort d’un homme au terme d’une vie est une peine, celle d’un enfant massacré est un traumatisme pour l’esprit, une parcelle d’humanité qui se sépare de l’âme. Toutes les morts ne pèsent pas de la même manière sur une conscience.
Sous les yeux de Sébastien se déroulaient des scènes de vie étranges: des supermarchés d'où sortaient des chariots pleins d'abondance, des rues où des gens ne fuyaient pas, des enfants armés de cartables. Il se sentait étranger à ce monde qu'il avait pourtant connu toute sa vie.