Nouveau cycle que le masque de Fudo qui propose de revenir sur le personnage de Fudo rencontré dans un cycle précédent. Pas d'inquiétude si vous n'avez pas lu La légende des nuées écarlates, car ce tome se présente comme une origin story et se lit très bien indépendamment.
Nous revenons donc sur l'enfance de ce terrible personnage que fût Fudo, sa transformation, sa vengeance aisni que sur les événements qui l'ont amené à porter le masque en question et l'adopter définitivement.
Rien de bien original en réalité puisqu'on se doute bien qu'un tel personnage a eu une vie malheureuse, une enfance qu'il a passé dans la pauvreté, la souffrance, la honte et le rejet. On apprend qu'il est un Hinin, un "non humain", considéré comme la fange de la société. Il n'a aucun droit, n'existe que pour servir et être esclave. Sa souffrance est multiple puisqu'il doit en plus endurer la violence de sa mère, malade, rejetée elle aussi, et l'une des dernières prêtresse d'un culte tombé en désuétude.
Le background est en place pour créer un personnage bien méchant.
Ce premier tome joue donc bien son rôle d'introduction et de présentation, insistant parfaitement sur le malheur du jeune garçon, pour lequel le lecteur ne pourra faire autrement que de s'y attacher, de comprendre pourquoi et comment il deviendra un monstre. S'attacher à et comprendre un monstre...! Mmm ça laisse songeur...! Mais il faut avouer qu'on aime bien ça, parce qu'il est bien connu que ce sont les personnage les plus maléfiques, les retors, les plus machiavéliques qui sont les plus intéressants non!!
Dans ce premier tome, on revient à un univers de "samouraï" typique du Japon féodal, contrairement aux autres cycles qui laissaient une grande place au fantastique et aux légendes. Ici on revient à une réalité crûe, avec son lot de violence qui caractérise bien l'époque où se déroule le récit. Elle est parfaitement repérée : an 283 de l'ère Shiranui, sous le gouvernement Bafuku.
Saverio Tenuta revient aux graphismes et bien que ceux ci soient très corrects, je ne leur retrouve pas toute la poésie qui s'en dégageait dans La légende des nuées écarlates. Mais après réflexion, le style plus réaliste du Masque de Fudo, convient mieux qu'un style qui serait plus éthéré, permettant ainsi d'ancrer encore mieux son récit dans la réalité.