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Citations sur Femme à la nature morte (6)

Claudie occupait toujours la même position, corps renversé dans l’escalier mais collants remontés, l’avait fait sans la bouger car ses jambes se chevauchaient pareillement l’une l’autre, lui debout maintenant qui retenait Lisa près de lui : Reste là !
Ce n’était déjà plus tout à fait elle, ses paupières, ailes de papillon affolé, battaient sans bruit.
Elle ne criait pas, ne pleurait pas, comme paralysée sous l’effet instantané de quelque rayon laser, un maléfice momentané : elle allait bientôt se relever, se rajuster, épousseter ses vêtements en riant devant leur air interloqué. Tenta un froncement de sourcils, un léger plissement du front, comme pour parler, dire quelque chose, mais rien.
On ne peut pas mourir avec des yeux pareils.
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Le timbre de la sonnette avait à peine froissé le silence, un faible grésillement, une suite de brefs crachotements à peine audibles de ce côté-ci de la porte, creuse selon toute vraisemblance, de l’air emprisonné entre deux minces pellicules de bois vernis, et le silence de nouveau là, compact, un bloc indestructible et serein, froid, aggloméré à la pénombre de la cage d’escalier éclairée de deux plafonniers poussiéreux, lui debout, un pied sur le paillasson fatigué, l’autre sur les dalles noires veinées de blanc, hébété, vibrant des pulsations rapprochées et sourdes de son cœur, conséquence d’avoir monté à la hâte les trois étages, battements du sang dans ses oreilles qu’il aurait voulu pouvoir ralentir afin de sonder avec plus de précision la matière silencieuse qui le cernait, percevant une impalpable menace, à l’affût du moindre bruit, sur ses gardes, mais rien.
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Rester ici. Ne plus oser sortir. Acculée dans cet appart minuscule, à la fois prison et abri, à quoi s’est réduit l’univers, rétréci comme pull au lavage. Dehors tout m’est devenu hostile, étranger au point de ne plus supporter l’incessant grouillement de la rue, les scintillements lumineux, la déambulation accélérée des passants, le vacarme du trafic, cette effervescence qui me refuse. Comme si je n’appartenais déjà plus à ce monde-là. Quelques années auront suffi pour que je devienne ce fardeau, ce poids mort, entraîné dans un mouvement centrifuge qui progressivement l’éjecte vers une périphérie lointaine, glissant imperceptiblement sans rien à quoi se retenir, s’agripper.
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Tous les soirs (ou presque) je t’écris dans ma tête en me jurant que le lendemain je t’écrirai pour de bon et puis je ne trouve pas le temps.
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Un côtier hoquetait, rouge et marron, sur le gris mat ondoyant.
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Sa main gauche s'animait pourtant, peu à peu, comme revenant à la vie, s’éveillait, d’une vitalité encore naissante mais perceptible que rien jusque là ne laissait soupçonner, exerçant sur la mienne des effleurements plus appuyés, des caresses maladroites, pataudes, une présence insistante, une encombrante intrusion qui méconnaissait quelque peu les règles du savoir-vivre et peut-être également celles du savoir-faire, la peau rêche de ses doigts courts s’escrimant contre les miens.
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