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Quel beau roman ! Deb Spera signe là son premier roman et nous offre une histoire envoûtante et percutante. Les personnalités de Gertrude, Retta et Annie vont rester longtemps dans mon esprit ; j'en suis sûre.

Nous sommes en 1924, en Caroline du Sud. Les alligators pullulent dans les marais et il faut bien faire attention à l'endroit où l'on pose le pied. Gertrude sait comment procéder. Elle a été élevée comme un garçon et sait chasser et manier les armes. Hélas, cela ne l'empêche pas d'être victime des coups de son mari alcoolique.

Retta est descendante des esclaves exploités par les colonialistes européens. Même si elle jouit d'une liberté relative, elle demeure au service des Blancs. Ceux-ci, ce sont les Coles. La mère, Annie, est tiraillée entre un mari autoritaire, ses deux fils si différents et le questionnement lié à la fuite de leurs deux filles qui ont brutalement coupé les ponts avec leur famille. Alors que le « Campement », grand rassemblement politique, s'annonce, elle va faire une découverte qui va la perturber profondément…

Le lecteur suit le destin croisé de ces trois femmes qui, malgré les coups, la misère, les trahisons et les terribles secrets, se tiennent droites, le poing levé et la tête haute. le talent de l'auteure réside dans la construction de ses personnages. Ils sont si bien aboutis psychologiquement parlant, que l'on ne peut qu'avoir la sensation de vivre leurs mésaventures en même temps que les héroïnes !

Au final, je me suis vraiment régalée à lire ce roman, et je pense sincèrement que Deb Spera est une auteure à suivre.
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Une superbe lecture, une très belle découverte que ce premier roman.
Nous somme ici dans l'Amérique profonde, dans les états du Sud, là où la ségrégation raciale est la pire. le nègre s'il n'est plus esclave reste un homme exploité et méprisé. Mais dans les année 20, il n'y a pas que la population noire qui est maltraitée, les femmes, elles aussi sont trop souvent prises pour des objets. Objets mis à la disposition d'un mari, d'un père, d'un homme quel qu’il soit. Alors de quoi ça parle : Nous somme en 1924 dans une petite ville de Caroline du Sud frappée par une épidémie de charançons dévastatrice. Trois femmes qui n'ont apparemment rien en commun décident de faire face à l'injustice qui les frappe en tant qu'épouse maltraitée, esclave affranchie et héritière d'un lourd secret.
Ce livre est porté par un souffle romanesque incroyable. Rien n'est misérabiliste ici au contraire c'est d'une profondeur et d'une gravité juste. Rien de trop. Juste un regard sur ces femmes ordinaires qui par la force des choses deviennent des femmes exceptionnelles.
Un roman choral où chacune des héroïne nous dévoile sa vérité. C'est criant de vérité et d'intensité.
Une pure émotion.
Lien : https://collectifpolar.com
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Je remercie les Éditions Charleston pour cet envoi. En commençant ce nouveau roman, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre. Je l'ai commencé sans attentes particulières et me suis laissée porter par les mots de l'auteure.

1924, Caroline du Sud. Nous allons suivre 3 femmes, Gertrude, Retta et Annie. Elles n'ont de prime abord rien en commun à part qu'elles ont décidé de prendre leurs destins en main.

Ce roman n'est pas une histoire gaie, c'est même plutôt l'inverse. Alors si vous êtes un peu déprimée, passez votre chemin. L'ambiance est sombre et pesante limite malsaine. Tout au long de ma lecture, je n'étais pas à l'aise. Quelque chose me dérangeait sans que j'arrive forcément à mettre le doigt dessus. Pourtant c'est un bon roman historique qui met en avant la mentalité du Sud à cette époque où le poids des traditions est très présent. Les conditions de vie sont difficiles et surtout pour les femmes qui doivent se faire une place et s'affirmer.

Dans ce roman, la parole est donnée à 3 femmes très différentes. La narration est donc originale puisque pour 2 d'entre elles c'est du langage parlé. Si au départ, c'est déstabilisant, j'ai finalement trouvé que c'était complètement adapté et cohérent. Nous suivons leur quotidien plus ou moins difficile sans savoir où l'auteure veut nous amener. Quelques indices m'ont cependant mis la puce à l'oreille et j'ai enfin compris pourquoi je me sentais aussi mal à l'aise.

Ce roman c'est d'abord le portrait de femmes fortes obligées de se battre chaque jour quelque soit leurs origines. Gertrude décide de tuer son mari pour sauver sa vie et celles de ses filles, Retta ancienne esclave est encore jugée sur sa couleur de peau, Annie la riche héritière blanche pourrait bien tomber de haut… La seule chose qui pourra les sauver est la solidarité. Ensemble elles sont plus fortes, ensemble elles pourront se battre pour la justice.

Si j'ai globalement apprécié j'ai trouvé que par moment ce roman était un peu trop contemplatif et lent. C'est dommage.

Un roman aussi original que dérangeant qui met à l'honneur 3 femmes fortes qui prennent leurs destins en main.
Lien : https://monjardinlitteraire...
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Dans le sud des Etats-Unis, l'après-guerre de Sécession n'est simple pour personne : les noirs continuent à travailler pour les blancs, les nordistes sont regardés comme des traîtres à la patrie et les femmes ne sont toujours que quantités négligeables....

La chronique complète sur Songe ;)
Lien : https://songedunenuitdete.co..
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On fait la connaissance de 3 femmes qui vivent dans la même ville de Caroline du Sud : Gertrude une femme blanche, mère de 4 filles et mariée à un ignoble homme alcoolique et maltraitant, il boit tout ce qu'il gagne et la famille vit dans une grande misère. Il y a Retta une ancienne esclave noire, une femme d'un certain âge, pleine de sagesse, qui travaille depuis des années pour la famille Coles. Et il y a Annie Coles, sa maîtresse, une femme blanche ayant vécu une destinée plus facile au sein d'une famille ayant du pouvoir. Et pourtant, cette femme est seule, elle a perdu un fils, n'a pas vu ses 2 filles depuis 15 ans…

Gertrude va être amenée à faire la connaissance de Mrs Coles qui a du travail à lui proposer au sein de son atelier de couture. Elle fait la connaissance également de Retta, au passage, à qui elle confie sa petite dernière le temps de régler ses problèmes personnels. On va alors suivre chacune des 3 femmes, le roman a une ambiance très douce, on lit leurs histoires, les peines et embûches que chacune a eu à surmonter dans la vie. Blanche, noire, riche, pauvre, elles ont toutes leurs lot de misère et c'est intéressant de le lire ainsi, sans hiérarchie de la peine.

Je progressais tranquillement dans ma lecture, prise par le quotidien de chacune. Et je n'ai rien vu venir. Il y avait pourtant eu quelques scènes étranges qui nous mettent le doute sur un personnage. Jusqu'au moment où… ça devient explosif ! Et je salue le grand talent de Deb Spera qui signe ici son premier roman. Elle nous amène vers quelque chose que j'étais bien loin d'imaginer, quelque chose dont il est très difficile de parler (dans la littérature ou ailleurs). Et j'ai été d'autant plus bluffée que ce sujet est amené tout en suggestion, tout est relaté de manière si douce, subtile alors qu'on a affaire à quelque chose de sombre et terrible. le procédé narratif est très particulier mais je le trouve tellement adapté au récit, aux choses qui sont révélées ici. Si tout avait été relaté de manière directe, frontale, avec des détails précis, l'impact à la lecture aurait été complètement différent.

J'ai refermé ce livre stupéfaite, choquée mais aussi touchée par ce final où les femmes vont savoir s'unir pour en finir avec l'horreur et faire face aux terribles secrets qui pesaient sur la famille Coles.
Lien : https://liseusehyperfertile...
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1924 Reevesville. Gertrude Caison dite Gertie et son mari Alvin ont fui Brancheville pour espérer avoir une vie meilleure. Parents de quatre filles, ils ont laissé les deux aînées au frère de Gertrude, Berns. Si Otto a embauché son fils pour travailler dans sa scierie, la situation financière d'Alvin et de sa femme continue à empirer. Ils n'arrivent pas à manger à leur faim et Alvin boit de plus en plus, ce qui le rend de plus en plus violent. Pour couronner le tout, la plus jeune de leurs filles, Mary, six ans, est gravement malade.

Pour essayer de s'en sortir et surtout sauver ses filles, Gertie va prendre une grave décision: laisser toutes ses filles chez son frère à Brancheville et trouver du travail chez Mr et Mrs Coles, qui, en plus de posséder la plupart des terres du comté, sont également propriétaires d'un atelier de couture florissant. Gertrude sait déjà qu'Alvin ne la laissera jamais travailler. Pourtant, c'est leur unique moyen de s'en sortir. Sur le chemin du retour à Reevesville, la rencontre avec une mère alligator va pousser Gertie à commettre l'irréparable…

Trois femmes, trois milieux sociaux différents, trois destins liés. Au fil de ces 390 pages, nous allons faire la connaissance de Gertie, de Retta, la bonne noire et d'Alice Coles.

J'ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Gertrude au début du récit. Malgré sa souffrance et la situation désastreuse dans laquelle elle se trouve, je n'arrivais pas à avoir d'empathie pour elle. Je la trouvais froide, distante, sans état d'âme. J'ai compris par la suite qu'il n'en pouvait être autrement. Comment aurait-elle pu réagir face à un mari alcoolique et violent? Encaisser les coups, voilà le quotidien de cette mère de famille. La violence, le manque d'argent, de nourriture, l'insalubrité, la maladie s'enchaînent depuis la mort de sa mère, qui ne voulait d'ailleurs pas qu'elle se marie avec Alvin. L'instinct maternel sans doute. Depuis, Gertrude ne vit plus mais survit. Et sa force de caractère et son courage m'ont impressionnée.

Retta est la fidèle bonne des Coles, comme sa mère l'a été avant elle. Elle appartient à la première génération des esclaves affranchis. Retta est douce, généreuse, loyale, fidèle, elle a été celle pour laquelle j'ai eu le plus d'empathie. Car Retta n'est pas qu'une simple domestique, elle est indispensable à la famille Coles et connaît tous leurs secrets. Retta est omnisciente, voit tout et même ce que les autres ne veulent ou ne peuvent pas voir. Dans ce monde où la couleur de peau domine encore, la domestique est celle qui se distingue le plus par son intelligence et sa finesse d'esprit.

Nordiste, venant de Charleston, Annie Coles, 70 ans, est mariée à Edwin Coles depuis plus de cinquante ans. Ils forment un couple heureux et soudé. Pour tromper l'ennui, Annie s'occupe de l'atelier de couture avec son fils Lonnie. Si elle semble mener la grande vie, Annie renferme une blessure secrète: le suicide de son fils, Buck, à 12 ans. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, ses deux filles Sarah et Molly ont déserté le cocon familial peu de temps après la tragédie. Sans qu'Annie ne connaisse réellement la raison de cette rupture…

Ce roman choral donne la parole à ces trois femmes. Chaque chapitre est à l'image de celle à qui il donne la parole. Ainsi, le langage plutôt familier et oral de Retta et Gertrude tranche avec celui, plus soutenu, de dame Annie. J'ai aimé ce style qui donne beaucoup d'authenticité. À chaque prise de parole, j'entendais Gertrude, Retta ou Annie. Nous savons ainsi ce qu'elles pensent et ce qu'elles ressentent.

Ce roman a gagné en intensité au fil des pages. Si j'ai eu du mal avec les personnages au début du roman, n'ayant aucune empathie pour eux, je me suis surpris à ne pas vouloir les quitter. Ces femmes vont faire corps face aux hommes et à l'indicible. Malgré leur différence d'âge, de couleurs, de milieux sociaux, Gertrude, Retta et Annie vont se rapprocher « grâce » à leurs failles et à leurs blessures. Toutes blessées, toutes meurtries, elles ont également toutes perdu un être cher. Unies dans l'adversité, ce trio va nous livrer un dénouement explosif.

Je conseille?

Je suis passée par plusieurs types d'émotions durant cette lecture. L'indifférence, l'incompréhension, la colère, la tristesse se sont succédé au fil des pages. Ce roman est sombre, dur, à l'image de la vie de ces femmes. Aucune n'a été épargnée par la vie. Elles ont toutes perdu un être cher, ont été maltraitées physiquement ou moralement et pourtant elles s'en sorties. Ensemble. le chant de nos filles (re)donne la parole à ces femmes à qui l'on a demandé de se taire trop longtemps. Un premier roman révoltant et percutant.
Lien : https://ladybookss.wordpress..
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Dans une petite ville de la Caroline du Sud, années 30. Gertrude cherche à tout faire pour protéger ses quatre filles de la misère et de la violence, Retta est une esclave affranchie travaillant pour les Coles, une riche famille à laquelle appartient Annie, qui vit dans le souvenir de l'un de ses jeunes fils disparu, soutient les deux autres contre leur père et garde espoir de reprendre contact avec ses filles dont elle n'a plus de nouvelles depuis tant d'années…

Trois femmes si différentes mais marquées de manière égale par bien des drames dans leur histoire personnelle et familiale, dans une région sujette aux épidémies, à la famine, aux tempêtes… leur destin va inévitablement se croiser et se lier. L'atmosphère nous est extrêmement bien restituée, que ce soit dans la maison à colonnes d'une famille de planteurs dominant les anciennes cabanes d'esclaves jusqu'aux marais infestés de crocodiles. Les histoires entremêlées dressent le tableau d'une région et d'une époque dures et hostiles au progrès, que ce soient l'évolution des mentalités ou des progrès techniques comme le téléphone, alors que tous dépendent encore de fragiles plantations de coton ou de tabac au succès aléatoire.

Le roman donne la parole à chacune des héroïnes et en dresse un portrait subtil et fort : Retta est superstitieuse, très amoureuse de son mari, un brin médium et guérisseuse ; Gertrude parait être dure voire cruelle avec ses filles, mais c'est pour mieux les protéger ; quant à Annie, c'est une femme forte à la tête d'une famille déchirée par un terrible secret. Une passionnante lecture.
Lien : https://cestquoicebazar.word..
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