Reçu dans le cadre de la Masse Critique spéciale Mauvais genre, ce roman est une totale découverte d'un auteur et d'une maison d'éditions. C'est le second roman de
Raphaël Somal qui donne ici dans le polar de facture classique dans une écriture sympathique et dynamique émaillée de petits traits de cynisme gentillet comme le titre du roman le laissait présagé. A un cheveu près pour une histoire de scalps féminins, il fallait y penser ! le lecteur rentre très facilement dans l'histoire où les 3 protagonistes principaux, flics en activité, sont présentés chacun leur tour : Léandre Tussot inspecteur qui suite à son accident de la route souffre d'alopécie, la commissaire Charlie Ackerman toujours sur le qui-vive avec ses « hommes » qu'elle doit commander et son homosexualité qu'elle n'assume pas au commissariat et le truculent
Antoine Agostini, une vraie caricature de macho sympathique malgré tout. L'affaire est simple : deux cadavres de femmes que rien ne relie si ce n'est leur mort, sont retrouvés dans la forêt, toutes deux scalpées par leur meurtrier. L'enquête d'Ackerman secondée par Agostini va mettre la police sur la piste d'un tueur fétichiste s'en prenant à des coiffeuses. La seconde victime, Jade venait d'ailleurs de remporter une célèbre émission de télé réalité sur la coiffure. Evidemment, plusieurs profils de tueurs potentiels vont nous être proposés. Et comme toujours, on s'applique à percer à jour lequel serait le coupable idéal. Les digressions autour des vies des trois enquêteurs m'ont peut-être encore plus intéressée que le déroulement de l'enquête bien que j'y ai trouvé beaucoup de clichés. C'est un roman que l'on lit sans grande attente mais sans prise de tête non plus. Chaque chapitre est introduit par des extraits de chansons de Franck Sinatra dont le père de Léandre était un grand fan. Cela permet de ne pas perdre de vue qu'au final, c'est bien Léandre Tussot le héros de cette histoire, ce qui parfois ne me paraissait pas très évident tant son rôle dans l'enquête est secondaire. Beaucoup d'ellipses sont faites dans la résolution de l'enquête. Si vous recherchez de l'action, ce n'est pas un polar qui répondra à votre attente. Cela reste léger, pas de gore, pas de canons qui sifflent les balles, pas de suspense insoutenable mais une histoire un peu à l'ancienne, comme dans un bon Colombo sur un petit air jazzy.