Thomas Snegaroff, historien specialiste des États-Unis, livre une biographie de John Kennedy - Jack - sous l'angle original de la douleur et de la souffrance. Une douleur physique en premier lieu, qui ne le quittera jamais, due à la maladie d'Addison, une maladie rare, diagnostiquée tardivement, mais surtout une souffrance affective, avec des parents qui ne montraient aucune tendresse - sa mère ne l'a jamais serré dans ses bras - et une éducation à la dure dans laquelle la compétition dans la nombreuse fratrie est encouragée (avec son frère aîné Joe junior notamment) et le culte de la réussite est imposé...
Jack très jeune, admire son frère aîné, Joe, programmé pour entrer en politique et devenir le héraut de la revanche de cette famille irlandaise catholique, méprisée par la classe dirigeante protestante du Massachusetts.
Enfant fragile, conscient du poids de la réussite qu'exige de lui ses parents, et se sachant plus dissipé que son aîné, Jack prend conscience très jeune, du charisme qu'il dégage et du pouvoir de séduction qu'il exerce sur ses interlocuteurs. Il va, dès lors, utiliser ce charisme et cette adaptation émotionnelle lui permettant de se faire remarquer, cultivant intelligemment son image et soignant sa communication. Toutes les expériences et les publications, même médiocres, sont valorisées et transformées pour faire la propagande de ce jeune homme, symbole de vigueur et de renouveau alors que son corps n'est que douleur. Propulsé comme successeur de son frère, à la mort de ce dernier lors du conflit mondial en 1943, Jack va reprendre le flambeau que lui tend son père et gravir tous les échelons de la politique américaine jusqu'à devenir président.
Un portrait contrasté, entre séduction naturelle et grossièreté savamment dissimulée, respect de la famille et compromission pour arriver au pouvoir par tous les moyens, image lisse cachant un comportement de chasseur avec les femmes...