- Ainsi, la Terre est un vaste cimetière galactique, poursuivit-il quand il vit que je n'allais pas réagir. On doit comprendre, cependant, qu'elle est plus qu'un champ de repos ordinaire. Elle est, également, un mémorial, un souvenir et un lien qui unit toute l'humanité, où que soit chaque homme. Sans notre oeuvre, la Terre aurait depuis longtemps disparu du souvenir de l'homme. Qui sait si, en d'autres circonstances, l'étoile où l'humanité a vu le jour ne serait pas devenue un simple sujet de discussions académiques et sans intérêt, envahie par des expéditions cherchant à tâtons des preuves fugaces permettant d'expliquer et de connaître ce système solaire d'où est partie l'humanité.
- Et maintenant, reprit l'ombre de Ramsay O'Gillicuddy, puisque les présentations sont faites, je vais vous raconter ma vie.
- Ah! non, protesta le recenseur. Nous n'avons pas le temps. Nous avons bien d'autres choses à discuter.
- L'histoire de ma mort, alors?
- Bon, si tu veux, mais tâche d'être bref.
Tous les mythes de la Terre sont morts.
C'était en quelque sorte une pierre divinatrice, très, très ancienne, très précieuse, très significative parce qu'il s'agissait d'un des rares objets que l'on pouvait sans le moindre doute attribuer à une peuplade tout à fait obscure ayant vécu sur une lointaine planète pratiquement inconnue, un peuple qui avait vécu là et s'était éteint ou était parti pour s'établir ailleurs bien avant que les humains ne découvrent cette planète inhabitée et ne s'y installent. (p.106)