AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 150 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Haïti, 1998, le corps d'une femme est retrouvé sur l'autoroute 1 à bord de sa voiture criblée de balles. Elle est identifiée comme étant Jacqueline Scott, reporter freelance et photographe, mariée à Parmentier, trafiquant de drogue. Ce dernier est incarcéré à Miami, accusé d'avoir organisé le meurtre de son épouse. Il charge l'agent à la retraite Conrad Dolan d'enquêter pour l'innocenter. Il lui doit bien ce service car il a été son informateur. Dolan contacte alors Tom Harrington, avocat international en poste à Haïti, pour l'aider dans ses recherches qui vont mettre à jour les multiples identités de la victime, Jacqueline Scott, allias Renée Gardner, allias Dorothy Chambers, allias Dorothy Kovacevic, allias « La femme qui avait perdu son âme »….
Bob Shacochis a mis dix ans pour écrire ce roman d'espionnage à l'architecture particulière qu'il aurait pu appeler « On ne meurt que deux fois ». Il le divise non pas en cinq chapitres mais en cinq livres. L'auteur atteint de troubles cardiaques pensait qu'il allait mourir d'un jour à l'autre, aussi a-t-il rédigé les différentes parties comme des histoires indépendantes, reliées entre elles par un personnage centrale : une « Mata Hari » séduisante, moderne et mystérieuse. Il s'est avéré qu'il ne s'agissait que de fibrillation atriale parfaitement soignable.
Il mélange les styles partant d'un simple polar, le meurtre d'une jeune femme, il ouvre son histoire sur un roman d'espionnage, en y mêlant FBI, CIA et différents services secrets militaires américains, pour donner une dimension géopolitique internationale. Comme le dit l'auteur lors d'une interview : « J'étais une pute cherchant des clients. »
Son roman est écrit comme un reportage. Il y met des éléments qu'il a lui-même connu comme cette femme qui a perdu son âme réellement en Haïti, alors qu'il était reporter là- bas.
Pour cette oeuvre monumentale, il sera finaliste du prix Pulitzer en 2013 mais le jury lui préférera « La vie volée de Jun Do » d'Adam Johnson.
Remarquablement bien écrit, c'est une histoire dont la lecture est parfois déroutante et où le lecteur peut se sentir perdu mais il est poussé par un besoin irrépressible de connaître la vérité, vérité qui se dévoile petit à petit comme les poupées russes, les matrioskas.
Traduction de François Happe.
Editions Gallmeister, 789 pages.
Commenter  J’apprécie          450
Vous aimez, les polars, les livres qui manipulent le lecteur (dans le bons sen du terme), les sagas familiales qui vous font voyager, vivre des vies, les livres ayant pour fond des faits historiques ….et vous avez du temps devant vous, alors foncez et lisez « La femme qui avait perdu son âme », roman finaliste du prix Pulitzer 2014.
Oui, il vous faudra du temps pour venir à bout ou dévorer ces presque 800 pages (de fins caractères), que Bobs Shacochis, que je ne connaissais pas aurait mis 10 ans à écrire !

Tout commence à Haïti à la fin des années 90, l'armée américaine a depuis plusieurs années débarqué pour remettre au pouvoir Jean-Bertrand Aristide, le président élu qui avait été renversé trois ans plus tôt dans un coup d'état sanglant. Les tontons macoutes sont toujours dangereux, mais l'armée américaine veille et intervient..Une femme journaliste américaine, été tuée la nuit sur une route déserte, son mari lui aussi américain a pu se cacher et n'a pas été tué dans l'agression. Il est expulsé vers les États-Unis où il est interrogé par les flics, il aurait pris des assurances vie pour sa femme. Mais est-ce lui l'assassin ? Un détective privé fait appel à un avocat, Tom, car il a lu dans un rapport du Fbi en 1996 que Tom etait un avocat défenseur de droits de l'homme sous contrat auprès du gouvernement Haïtien et qu'il s'était rendu dans une ville où Tom et cette femme avaient été mêlés à une altercation.Cette femme aux multiples identités s'appelait Dorothy Kovacevic ou Renée Gardner ou Dottie Chambers, elle aimait les cérémonies vaudou, …mais était-elle journaliste?

Ne nous attendez pas à faire un long voyage tranquille, dans ce livre in-racontable, ne vous attendez pas à être pris par la main. L'auteur va vous balader dans ce livre Puzzle construit autour de 5 grandes parties, cinq grands livres, non chronologiques, et de chapitres, tous également pièces du puzzle, des pièces-petites phrases anodines ou chapitres entiers – qui vous feront remonter le temps, découvrir le passé de tel ou tel personnage, un trait de leur personnalité, tout en voyageant de Haïti à la fin des années 90, à la Croatie de 1945, à la Turquie de l'adolescence de Dottie, à Sarajevo, puis à Kaboul…etc.

Un puzzle pas facile à assembler parfois.

Une écriture envoûtante, des phrases jamais anodines pour décrire cette Amérique, personnage principal du roman, cette Amérique gendarme du monde, intervenant partout contre les terroristes, contre le communisme ou pour lutter contre les maux qui mettent en jeu ses intérêts, grâce à des services, parfois alliés, parfois concurrents, secrets ou officiels CIA, force Delta, FBI, Forces « spéciales », DEA… : « Ils étaient tous membres de la Compagnie, des commissaires, des satrapes et des porteurs d'eau de l'Etat dans l'Etat, une nébuleuse familiale d'agents et d'adjoints, officiels ou secrets, voire au delà, dans un monde souterrain peuplé de fantômes non identifiables, d'individus qui officient en pleine lumière, de travailleurs de l'ombre et d'hommes des cavernes. Dans toutes les combinaisons possibles, ils constituaient la matière noire du renseignement. Ils vivaient dans deux domaines à la fois, comme une certaine catégorie de particules en physique quantique, occupant simultanément les antipodes moraux d'un univers qui se retournerait pour se regarder dans un miroir, le monde entier n'étant qu'une société-écran pour un autre monde, une réalité un espace parallèle pour une autre réalité.« , des hommes et femmes manipulateurs souvent eux-mêmes manipulés, comme Dotti et Burnette, membre des forces spéciales, habitué à obéir à tous les ordres, ceux qui lui demandent de tuer, comme ceux qui le manipulent lui aussi, ceux qui sont « The Fiends of Golf, FOG – le brouillard-«

Pour eux qui sont sous secrétaires de ministère divers : « Prier pour la paix ne suffit pas. Il faut prendre des risques. Agir. »…« Ce qui ne s'achète pas avec de l'argent peut s'acheter avec le cul! »

Un livre documenté qui donne parfois des frissons dans le dos, qui nous entraîne dans ces conflits du monde, mais aussi au sein de ces services de lutte contre le terrorisme islamiste ou non, de lutte contre la drogue, un livre qui nous démontre comment nous sommes, nous citoyens lambda, également manipulés….dans le brouillard!

J'avoue que j'ai eu envie de le lâcher, de dire comme Burnette, l'un des personnages principaux, homme des basses œuvres : « Fais chier toutes ces conneries de technique d'espionnage, merde ! » mais, mon petit doigt me disait « continue », une petite phrase relançait mon intérêt : voir ce puzzle achevé.

Dix ans pour l'écrire, une dizaine de jours pour le lire, dix jours que je ne regrette pas.

Un auteur américain contemporain dont je vais poursuivre la découverte, autant que possible.
Commenter  J’apprécie          182
Fresque familiale, roman d'espionnage, thriller, histoire d'amour, réflexion romanesque sur ce qui mène le monde, La femme qui avait perdu son âme est un roman dense, sombre et troublant, extrêmement prenant. Il est paru en janvier chez Gallmeister. Dix années de travail pour l'auteur et une bien belle publication pour les dix ans de l'éditeur.

Chronique complète sur le site.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
Commenter  J’apprécie          120
Je sais qu'il s'agit d'un roman qui divise. Soit on adore, soit on craque. Autour de moi, quasi tout le monde a craqué.
Moi, j'ai adoré.
La première partie est un peu rude, je l'avoue. Mais une fois qu'on se lance et qu'on la passe, tout devient intense. Parce qu'on ne lit pas un roman mais plusieurs, avec des styles différents en fonction des parties. Et là j'ai été conquise.
Malgré la tristesse et la noirceur du propos (on peut dire qu'il ne s'agit pas d'un roman très optimiste), j'ai voyagé, je me suis sentie emmenée avec les personnages. J'ai vécu avec eux.
Voilà une bonne raison de s'accrocher sur les premières pages.
Commenter  J’apprécie          90
Haïti, la Croatie, Istanbul… À travers la planète et les décennies, de la Seconde Guerre mondiale aux années 1990, Bob Shacochis nous emmène sur les traces de sa mystérieuse héroïne éponyme.

La Femme qui avait perdu son âme est un de ces romans qu'il faut commencer en en sachant le moins possible, une de ces histoires aux rebondissements multiples, où le lecteur ne cesse d'être manipulé, où rien n'est jamais gratuit et tout toujours plus compliqué qu'on croit. L'intrigue de l'auteur américain est une mécanique implacable, très documentée, maîtrisée et pourtant humaine. Pas de clichés ici, mais des personnages complexes, parfaitement construits, à commencer par la fascinante héroïne éponyme.

Alors on pardonne volontiers à l'auteur les quelques facilités dont il fait usage. Car une fois son roman commencé, on n'a plus envie de le lâcher.

Un thriller dense et passionnant. À ne commencer qu si vous avez du temps devant vous.
Commenter  J’apprécie          60
C'est un roman très difficile à classer dans une catégorie, à cause de mon métier de bibliothécaire je ne peux m'empêcher de chercher où je vais classer un livre quand je le lis et pour celui-ci ça a été très difficile ! C'est finalement un roman très complet. A la lecture de ce roman, on imagine le travail monumental de l'auteur pour écrire cette histoire qui traverse les époques et les pays, les conflits et les différentes politiques.
Ça a été une lecture très lente pour moi, j'avoue que les 800 pages de ce roman ont été dures à passer. C'est tellement riche en informations sur la géopolitique, les conflits, les pouvoirs… La première partie en Haïti où on découvre cette femme aux noms multiples qui prétend avoir perdu son âme a été la plus longue pour moi, il m'a fallu ces 200 et quelques pages pour rentrer dans le roman. Un roman très dense qui rend son écriture d'autant plus réussie. L'auteur maîtrise les sujets, les personnages, les imbrications entre eux, la géopolitique des pays dans lesquels ses personnages interagissent, etc. J'ai rarement vu un auteur maîtriser autant son roman et ses sujets.
Lien : http://frontwing.co.uk/blog/..
Commenter  J’apprécie          60

Un très bon livre où se mêlent, l'aventure, la politique, les militaires, les agents secrets….Les années 90, une femme est assassinée à Haïti, comment se nomme-t-elle ? Dottie, Jackie ou Renée, Qui est-elle ? On part aussi en Croatie en 1946, l'histoire se recoupe, l'histoire d'un père et de sa fille un couple très spécial. Une grande fresque qui traverse le XXème siècle, une intrigue qui vous prends dès le début du livre et se poursuit jusqu'à la dernière page. Vous aimez les romans qui mêle tous ces ingrédients alors ce livre est pour vous.
Commenter  J’apprécie          40
Des qualités manifestes pour décrire la diplomatie barbouzarde des États-Unis. Très glauque. Trop glauque, parfois franchement pesant, rendant la lecture pénible.
Instructif cependant.
Commenter  J’apprécie          30
Grandiose ! C'est un très gros livre mais on ne se perd jamais. L'intrigue est remarquablement montée, les ambiances très bien rendues. Attachant, instructif, émouvant et fluide.
Commenter  J’apprécie          30
xenophon
arinsal

Un livre de 850 pages, déjà connu. Les plus : l'auteur a certainement visité les lieux du roman, Dubrovnik, Istambul, Haïti, le Montana. Belle documentation géopolitique donnant un sous-bassement historique crédible. Les portraits de la belle héroïne en être brisé par son propre père et celui du seul personnage généreux et courageux du livre sont touchants. Une écriture originale, foisonnante, parfois lyrique voire poétique, avec des dialogues inclus dans les phrases et dépourvus de guillemets qui déroute pendant les 100 premières pages mais si on s'accroche, cela peut donner du plaisir. Ce livre est un puzzle dont on ne comprend le sens qu'à la fin au point que certaines scènes du début ne trouvent leur explication que 400 ou 500 pages plus loin. le lecteur est donc amené à faire des retours en arrière fréquents ce qui n'est pas gênant.
Les moins : la traduction est très bonne mais non parfaite, dans un style parfois négligé. Certaines phrases de plusieurs lignes n'ont pas de verbe. Volonté de l'auteur ou erreur du traducteur ? le doute est permis. Un petit regret, que l'auteur ait édulcoré certaines scènes violentes comme s'il avait voulu épargner la sensibilité des lecteurs et cela fait à mon sens perdre un peu d'intensité au récit. C'est d'autant plus étonnant que pour d'autres scènes, on y va franco et trash. Deux poids-deus mesures, mais je n'ai pas compris pourquoi. Enfin, l'hymne aux USA sauvant le monde grâce à ses héroïques braves soldats sans peur et sans reproche face aux épouvantables communistes et autres djihadistes pourvus de tous les vices m'a un peu gêné.
IL reste que Shacochis est un écrivain qui mérite qu'on passe une cinquantaine d'heures à le lire.

Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (436) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1832 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}