Vous aimez, les polars, les livres qui manipulent le lecteur (dans le bons sen du terme), les sagas familiales qui vous font voyager, vivre des vies, les livres ayant pour fond des faits historiques ….et vous avez du temps devant vous, alors foncez et lisez « La femme qui avait perdu son âme », roman finaliste du prix Pulitzer 2014.
Oui, il vous faudra du temps pour venir à bout ou dévorer ces presque 800 pages (de fins caractères), que Bobs Shacochis, que je ne connaissais pas aurait mis 10 ans à écrire !
Tout commence à Haïti à la fin des années 90, l'armée américaine a depuis plusieurs années débarqué pour remettre au pouvoir Jean-Bertrand Aristide, le président élu qui avait été renversé trois ans plus tôt dans un coup d'état sanglant. Les tontons macoutes sont toujours dangereux, mais l'armée américaine veille et intervient..Une femme journaliste américaine, été tuée la nuit sur une route déserte, son mari lui aussi américain a pu se cacher et n'a pas été tué dans l'agression. Il est expulsé vers les États-Unis où il est interrogé par les flics, il aurait pris des assurances vie pour sa femme. Mais est-ce lui l'assassin ? Un détective privé fait appel à un avocat, Tom, car il a lu dans un rapport du Fbi en 1996 que Tom etait un avocat défenseur de droits de l'homme sous contrat auprès du gouvernement Haïtien et qu'il s'était rendu dans une ville où Tom et cette femme avaient été mêlés à une altercation.Cette femme aux multiples identités s'appelait Dorothy Kovacevic ou Renée Gardner ou Dottie Chambers, elle aimait les cérémonies vaudou, …mais était-elle journaliste?
Ne nous attendez pas à faire un long voyage tranquille, dans ce livre in-racontable, ne vous attendez pas à être pris par la main. L'auteur va vous balader dans ce livre Puzzle construit autour de 5 grandes parties, cinq grands livres, non chronologiques, et de chapitres, tous également pièces du puzzle, des pièces-petites phrases anodines ou chapitres entiers – qui vous feront remonter le temps, découvrir le passé de tel ou tel personnage, un trait de leur personnalité, tout en voyageant de Haïti à la fin des années 90, à la Croatie de 1945, à la Turquie de l'adolescence de Dottie, à Sarajevo, puis à Kaboul…etc.
Un puzzle pas facile à assembler parfois.
Une écriture envoûtante, des phrases jamais anodines pour décrire cette Amérique, personnage principal du roman, cette Amérique gendarme du monde, intervenant partout contre les terroristes, contre le communisme ou pour lutter contre les maux qui mettent en jeu ses intérêts, grâce à des services, parfois alliés, parfois concurrents, secrets ou officiels CIA, force Delta, FBI, Forces « spéciales », DEA… : « Ils étaient tous membres de la Compagnie, des commissaires, des satrapes et des porteurs d'eau de l'Etat dans l'Etat, une nébuleuse familiale d'agents et d'adjoints, officiels ou secrets, voire au delà, dans un monde souterrain peuplé de fantômes non identifiables, d'individus qui officient en pleine lumière, de travailleurs de l'ombre et d'hommes des cavernes. Dans toutes les combinaisons possibles, ils constituaient la matière noire du renseignement. Ils vivaient dans deux domaines à la fois, comme une certaine catégorie de particules en physique quantique, occupant simultanément les antipodes moraux d'un univers qui se retournerait pour se regarder dans un miroir, le monde entier n'étant qu'une société-écran pour un autre monde, une réalité un espace parallèle pour une autre réalité.« , des hommes et femmes manipulateurs souvent eux-mêmes manipulés, comme Dotti et Burnette, membre des forces spéciales, habitué à obéir à tous les ordres, ceux qui lui demandent de tuer, comme ceux qui le manipulent lui aussi, ceux qui sont « The Fiends of Golf, FOG – le brouillard-«
Pour eux qui sont sous secrétaires de ministère divers : « Prier pour la paix ne suffit pas. Il faut prendre des risques. Agir. »…« Ce qui ne s'achète pas avec de l'argent peut s'acheter avec le cul! »
Un livre documenté qui donne parfois des frissons dans le dos, qui nous entraîne dans ces conflits du monde, mais aussi au sein de ces services de lutte contre le terrorisme islamiste ou non, de lutte contre la drogue, un livre qui nous démontre comment nous sommes, nous citoyens lambda, également manipulés….dans le brouillard!
J'avoue que j'ai eu envie de le lâcher, de dire comme Burnette, l'un des personnages principaux, homme des basses œuvres : « Fais chier toutes ces conneries de technique d'espionnage, merde ! » mais, mon petit doigt me disait « continue », une petite phrase relançait mon intérêt : voir ce puzzle achevé.
Dix ans pour l'écrire, une dizaine de jours pour le lire, dix jours que je ne regrette pas.
Un auteur américain contemporain dont je vais poursuivre la découverte, autant que possible.
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Je sais qu'il s'agit d'un roman qui divise. Soit on adore, soit on craque. Autour de moi, quasi tout le monde a craqué.
Moi, j'ai adoré.
La première partie est un peu rude, je l'avoue. Mais une fois qu'on se lance et qu'on la passe, tout devient intense. Parce qu'on ne lit pas un roman mais plusieurs, avec des styles différents en fonction des parties. Et là j'ai été conquise.
Malgré la tristesse et la noirceur du propos (on peut dire qu'il ne s'agit pas d'un roman très optimiste), j'ai voyagé, je me suis sentie emmenée avec les personnages. J'ai vécu avec eux.
Voilà une bonne raison de s'accrocher sur les premières pages.
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Un très bon livre où se mêlent, l'aventure, la politique, les militaires, les agents secrets….Les années 90, une femme est assassinée à Haïti, comment se nomme-t-elle ? Dottie, Jackie ou Renée, Qui est-elle ? On part aussi en Croatie en 1946, l'histoire se recoupe, l'histoire d'un père et de sa fille un couple très spécial. Une grande fresque qui traverse le XXème siècle, une intrigue qui vous prends dès le début du livre et se poursuit jusqu'à la dernière page. Vous aimez les romans qui mêle tous ces ingrédients alors ce livre est pour vous.
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Des qualités manifestes pour décrire la diplomatie barbouzarde des États-Unis. Très glauque. Trop glauque, parfois franchement pesant, rendant la lecture pénible.
Instructif cependant.
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Grandiose ! C'est un très gros livre mais on ne se perd jamais. L'intrigue est remarquablement montée, les ambiances très bien rendues. Attachant, instructif, émouvant et fluide.
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xenophon
arinsal
Un livre de 850 pages, déjà connu. Les plus : l'auteur a certainement visité les lieux du roman, Dubrovnik, Istambul, Haïti, le Montana. Belle documentation géopolitique donnant un sous-bassement historique crédible. Les portraits de la belle héroïne en être brisé par son propre père et celui du seul personnage généreux et courageux du livre sont touchants. Une écriture originale, foisonnante, parfois lyrique voire poétique, avec des dialogues inclus dans les phrases et dépourvus de guillemets qui déroute pendant les 100 premières pages mais si on s'accroche, cela peut donner du plaisir. Ce livre est un puzzle dont on ne comprend le sens qu'à la fin au point que certaines scènes du début ne trouvent leur explication que 400 ou 500 pages plus loin. le lecteur est donc amené à faire des retours en arrière fréquents ce qui n'est pas gênant.
Les moins : la traduction est très bonne mais non parfaite, dans un style parfois négligé. Certaines phrases de plusieurs lignes n'ont pas de verbe. Volonté de l'auteur ou erreur du traducteur ? le doute est permis. Un petit regret, que l'auteur ait édulcoré certaines scènes violentes comme s'il avait voulu épargner la sensibilité des lecteurs et cela fait à mon sens perdre un peu d'intensité au récit. C'est d'autant plus étonnant que pour d'autres scènes, on y va franco et trash. Deux poids-deus mesures, mais je n'ai pas compris pourquoi. Enfin, l'hymne aux USA sauvant le monde grâce à ses héroïques braves soldats sans peur et sans reproche face aux épouvantables communistes et autres djihadistes pourvus de tous les vices m'a un peu gêné.
IL reste que Shacochis est un écrivain qui mérite qu'on passe une cinquantaine d'heures à le lire.
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