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EAN : 9782810712335
266 pages
Pu Midi (28/02/2023)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Le cinéma en France après la Libération devient le loisir favori de la jeunesse populaire, et les magazines spécialisés, comme Cinémonde, le plus diffusé d’entre eux, proposent un courrier des lecteurs et lectrices qui, au-delà de sa fonction de fidélisation, construit au cours des années 1950 une communauté de fans cimentée par le goût des acteurs et actrices et l’amour des films comme leçons de vie. Cet ouvrage propose une exploration sur 20 ans de la rubrique heb... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci aux éditions PU Midi et à Masse Critique pour ce livre reçu un vendredi et lu en 2 jours, tellement il était difficile d'en décrocher. En effet, il est d'une lecture plutôt ardue, et je craignais avoir du mal à me replonger dedans après un 'plus ou moins) long arrêt ! En fait on est plus ici sur un texte du niveau d'une thèse ou d'une étude sociologique assez poussée: une période précise (années 50-60), un et un seul domaine - le cinéma - un et un seul vecteur - le journal "cinémondes" et l'étude de ce qui a été plus ou moins le "courrier des lecteurs", ou plutôt des lectrices (majoritaires), courrier qui tenait lieu tout d'abord de demandes de données sur les vedettes de l'époque, également de cri de coeur pour ces vedettes, puis c'est assez vite tourné vers la critique, des vedettes, des films ou des réalisateurs. L'auteur analyse très précisément les "qui" et les "pourquoi" des "quoi" décrits ici, et cela a été pour moi assez intéressant, tout à la fois comme étude du cinéma de ces deux décennies mais aussi comme portait sociologique d'une époque. A tout dire, je me suis senti beaucoup plus proche d'une "Don Quichotte", jeune femme bien dans sa peau visiblement et ayant des idées bien arrêtées, que de ces hommes flagorneurs, imbus d'eux mêmes, étalent leur "savoir", leur "science", leur "culture" et écrasant de leur mépris toute personne 'surtout femme) qui ne les suivait pas dans leurs affirmations. Maintenant, c'était il y a 70 ans: qu'aurais-je été alors ?
Pour ce qui est du cinéma, les portraits des vedettes hommes et femmes par le prisme du regard des lecteurs est souvent très intéressant, comme l'est également la naissance de la Nouvelle Vague: on en connaît l'histoire ou du moins ce qu'il en reste, ici on en découvre la naissance: c'est plutôt passionnant, en ce sens qu'on découvre un phénomène, en ayant la chance d'en connaître la suite.
Enfin, ce livre est bien sûr un portrait de cinéphiles (on allait beaucoup au cinéma à l'époque), qui montre une grande diversité comme on doit pouvoir la trouver aujourd'hui.
A noter que déjà à l'époque les duels épistolaires n'étaient pas toujours à fleuret moucheté, et ces cinéphiles savaient s'accrocher assez durement parfois: la chronique étudiée était régie par un maître de cérémonie, ce qui fait que on n'allait pas jusqu'aux insultes (ou du moins elles ne paraissaient pas), mais on sent parfois une sourde violence, une volonté d'en découdre qui ne déparerait pas de nos jours.
En conclusion, une intéressant étude sociologique à plusieurs entrées pour notre époque: portrait d'une époque riche pour le cinéma, portrait de vraies personnes, et tableau de ce qu'était la cinéphilie de ces deux décades. Une lecture enrichissante.
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Incroyable condensé d'une époque « Cinémonde, c'est la revue essentielle où tous les potins des vedettes sont dévoilées »

C'est le cinéma des midinettes, des stars de demain. Mais qui sont ces potineuses et potineurs ?
C'est le courrier des lecteurs.
Le livre est chapitré par époque en commençant avec le cinéma d'après guerre pour se terminer dans les années 60 de la nouvelle vague

C'est une analyse d'une époque pudibonde, ou les cadenas sur la vie amoureuse s'ouvrent petit à petit.
On écrivait des billets sous des pseudos. Chacun avec leurs francs parlé. C'est le lectorat des magazines populaires.
C'est l'émergence d'un nouveau cinéma. Des stars, la beauté prime avant le jeu. Elles sont des vedettes, il y a des classements comme le top 50 pour la musique.
La partie intéressante est l'analyse que font les potins sur l'acteur Jean Marais. Sans parler de sa vie privée et ses attirances masculines, lui sera le prototype idéale de l'homme beau et aventurier de cette époque …
On adore l'opérette au cinéma avec Luis Mariano.
On est subjugué par la beauté froide de Michèle Morgan. Icône d'avant guerre devenue plus sulfureuse après. Moderne, elle donne le ton de cette nouvelle génération juste avant Brigitte Bardot.
En passant par Tyrone Power et en côtoyant souvent les mêmes potineurs avec des pseudos incroyables. Ils contribuent par leurs critiques à donner un nouveau regard sur l'actualité.
Puis le film des Grandes manoeuvres sera le film le plus plébiscité et critiqué sur cette revue.
On terminera sur un nouveau genre, le cinéma des jeunes pour les jeunes, « la nouvelle vague ».
Le cinéma d'auteur, l'analyse d'une nouvelle génération juste avant mai 68. Les Yéyé et la crise du cinéma et la fin d'un « ciné monde »

Belles recherches sur toutes ces pépites journalistiques populaires. Un avant goût des réseaux sociaux et d'un #Me Too, la révolution numérique. Et notre cinéma de demain ?
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Je vais d'abord commencer ma critique en remerciant Babelio, ainsi que la maison d'édition, pour m'avoir permis de découvrir cet essai.

J'ai été surprise, sans pour autant dire déçue, car je m'attendais à un livre sur les femmes dans le cinéma...Rien à voir !
En fait, il s'agit d'où ouvrage qui traite des courriers reçus par Monsieur et Madame "Tout le monde", dans les année 50/60 et qui critiquaient les films ou les acteurs/actrices.

L'essai est court mais très très dense et, comme tout essai, il pose des questions qu'on ne se serait jamais posé avant et n'amène pas forcément une réponse claire à la question (qu'on ne se posait pas).

Ceci dit, j'ai trouvé certaines parties très intéressantes comme, par exemple, les parties qui évoquent Luis Mariano, Michèle Morgan et d'autres artistes.
Cela m'a permis de découvrir qu'en fonction des époques, les regards sur les gens sont très différents. Ma maman, 78 ans, ne jurait que par Gérard Philipe qui, semble t'il, n'était pas un si bon acteur que cela mais plutôt "un joli museau".

J'ai moins aimé les parties réservées aux commentaires des "potineurs et potineuses", qui pourraient, finalement, s'apparenter à ce que nous faisons sur Babelio ou sur les réseaux sociaux.

Ce qui m' a le plus interpellé, en définitive, c'est à quel point le patriarcat est présent partout.
L'analyse qui est faite par l'auteur par rapport aux potineuses est extrêmement interpelante sur ce point.

C'est un gros travail de recherche et d'analyse. C'est courageux de la part de l'auteur. Pas forcément accessible à tous mais très intéressant.
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