Habemus Bastard…
Une locution américano-latine qui signifie « Nous avons dégoté ici un sacré beau fils de pute » !
Bien que cet idiotisme ne soit pas prononcé selon les règles ; haut et fort depuis le balcon du 3ème étage de l'hôtel
Du Temple, aux pieds du sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde divine – je veux parler de la Basilique du Sacré-Coeur, il porte en lui toute une symbolique et un vibrant hommage à Enzo G. Castellani et Quentin Tarentino.
Nous nageons avec Sylvain Vallée et
Jacky Schwartzmann dans le cynisme, la commisération de certains et l'humour (qui n'est pas forcément noir). La narration est absolument postmoderne et non linéaire, les dialogues sont bien travaillés et ils font référence à la culture populaire cinématographique (Audiard n'est pas très loin lui aussi).
Les scènes sont esthétiques – l'hôtel
Du Temple en page 3, la gare de Saint-Claude sous la pluie en page 9, l'intérieur de l'église Notre-Dame de l'Assomption en page 16, la place du marché en pages 66 et 67… - bien que pouvant être aussi d'une violence assez soutenue, ce qui nous fait entrer de plain-pied dans le genre des polars noirs.
Les personnages principaux et secondaires sont excellents ; bien entendu, il y a Lucien, le tueur à gages, habillé d'une longue et noire soutane dans le style le plus classique avec par-dessus, car il ne fait pas si chaud que ça à Paris comme à Saint-Claude, une jolie doudoune couleur mandarine.
Mais il y a aussi le bon Père Clément pas si neuneu qu'il en a l'air, Colette Vernoux « payée-moitié-par-la-mairie-moitié-par-le-diocèse », son fils (pfff… comment dire ?), Eva la maline qui adore les curés portant de gros flingues car cela signifie qu'il se passe enfin un truc cool dans le secteur, les membres du gang des Gitans, et ceux de celui de Jean-Pierre Grumbach.
Une bonne pioche !
J'ai tellement hâte de lire le tome 2…