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Citations sur Une poignée d'étoiles (30)

«Oh, un journaliste, a soupiré oncle Salim, c'est quelqu'un de futé et de courageux. Avec une feuille de papier et un crayon, il peut faire trembler un gouvernement entier, y compris la police et l'armée.
- Avec du papier et un crayon ?»
Je n'en revenais pas : papier et crayon, tous les élèves en ont à l'école, et ça n'impressionne même pas le portier.
«Oui, il fait trembler le gouvernement, car il est toujours à la recherche de la vérité, alors que tous les gouvernements s'efforcent de la cacher. Le journaliste est un homme libre, comme un cocher, et vit comme ce dernier en perpétuel danger.»
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Tout grandit, m'a-t-il dit un jour, sauf les catastrophes. Elles sont énormes quand elles naissent ; ensuite, elles rapetissent un peu plus chaque jour.
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Les enfants de boulangers, la plupart du temps, ont les jambes arquées et les cheveux en broussaille. Les jambes arquées, parce que, tout jeunes, ils doivent porter des charges très lourdes, et les cheveux en broussaille à cause de la farine. Les enfants de bouchers sont gras, les enfants de mécaniciens ont toujours les ongles en deuil, etc. Il me suffit de regarder mes camarades pour savoir quel est le métier de leur père. Je n'ai de problèmes qu'avec les riches. Ils ont tous des cheveux soyeux, des mains fines, des jambes bien droites et ne connaissent rien à rien. L'autre jour, Joseph a expliqué à un de ces petits chéris que ce n'étaient pas les anges qui l'avaient mis au monde, mais sa mère, parce qu'elle avait couché avec son père. Eh bien, le nigaud s'est mis à chialer, en disant que jamais sa mère ne ferait une chose pareille. Mais Joseph ne voulait pas en démordre. Il est venu me trouver pendant la récréation et a sollicité mes lumières sur la question. J'ai répondu ce que je savais. Le môme a dû écouter tous les témoins que Joseph était allé chercher. De retour chez lui, le crétin a refusé de toucher à son repas et, le soir, il a exigé de coucher entre son père et sa mère. L'un et l'autre étaient sans doute très portés sur la chose ce soir-là ; en tout cas, ils ont très mal pris la plaisanterie et, à force de cajoleries, ils ont fini par découvrir la raison de l'étrange comportement de leur petit chéri. Aujourd'hui, le père est venu à l'école pour se plaindre de Joseph, et le pauvre s'est fait punir sévèrement, sous prétexte qu'il a perverti un petit innocent.
Je trouve le père vraiment dégueulasse. Il couche avec la mère mais n'a pas le courage de ses actes et appelle les anges à la rescousse. Mon père hurle bien trop souvent à mon gré qu'il est mon géniteur !
(p. 22-24)
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Le maire est issu d'une des familles les plus riches du Nord. Ses grands-parents possédaient des villages entiers et son père est propriétaire d'une banque. Et lui pourchasse ceux que ses parents ont réduits à la famine. De nombreux mendiants, en effet, sont d'anciens artisans ou paysans qui, après avoir tout perdu, sont venus à Damas dans l'espoir d'y trouver du travail.
(p. 197)
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Mahmud a quitté l'école. Son père ne veut pas qu'il continue ses études. Il ne peut plus nourrir seul les neuf marmots. «Ils font des gosses, et après ils se plaignent», râlait Mahmud qui, comme moi, aimait beaucoup l'école. Son rêve, c'était de devenir pilote et de faire le tour du monde. La pauvreté étouffe nos rêves avant même que nous les ayons rêvés jusqu'au bout.
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" Vole, mon oiseau, vole,
bientôt déferleront les barbares.
Vole jusqu'au plus haut du ciel,
là je t'ai construit un nid.
Vole et emporte ma peine,
ma joie fait peur aux barbares."
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Joseph dit que les perles ont besoin des profondeurs de la mer, de la pureté de l'eau et de l'éclat du soleil pour se développer à l'abri du coquillage. "As-tu déjà vu un coquillage produire une perle dans les égouts de Damas ?" a-t-il demandé tristement.
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"Tu sais, mon ami, l'amitié a été inventée par les plus faibles. Les puissants n'en ont pas besoin. Ils ont leur puissance. Fais-toi des amis, et laisse ta loupe tranquille, sinon tu feras la plus grosse bêtise de ta vie : tu te retrouveras seul."
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• 22 mars
On doit élargir notre rue pour permettre aux voitures des touristes de circuler plus facilement. Les habitants s'y opposent. Ils ont protesté à la mairie. Peine perdue ! Il paraît que c'était prévu depuis quinze ans.
[...]
• 20 mai
Notre rue offre un triste spectacle depuis trois semaines. Les maisons d'en face sont amputées de huit mètres de profondeur. Certaines ont complètement disparu, d'autres sont devenues étroites et laides. On est asphyxié par les gaz d'échappement et la poussière. Les bulldozers font un bruit d'enfer. Ils commencent très tôt, car ils ne peuvent pas travailler pendant la canicule de midi. Ensuite, ils travaillent jusque tard dans la nuit. Nous avons perdu beaucoup de voisins. Joseph et sa mère ont dû déménager dans un quartier éloigné. Il ne reste de leur grande maison que trois pièces sombres qu'un oncle de Joseph continue à habiter, faute de pouvoir se payer un meilleur logement. [...] Nos pauvres maisons de torchis ont abrité plusieurs générations, mais il n'a fallu que quelques jours pour les réduire en poussière.
(p. 225 & 230)
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• 13 janvier
Il y a eu un beau chahut, aujourd'hui, pendant le cours de religion.
« Pourquoi, sur les peintures, Jésus est-il toujours un blond aux yeux bleus ? » a demandé Joseph.
L'abbé a marmonné une sottise du style : « C'est parce que Jésus répand la paix autour de lui. »
Mais l'impertinent Joseph n'était pas satisfait de la réponse :
« Jésus est-il né en Palestine, oui ou non ? Les Palestiniens et les Juifs ont les yeux et les cheveux noirs, ce qui ne les empêche pas d'avoir l'air pacifique. »
L'abbé s'est embrouillé de plus en plus dans son boniment. Mais Joseph savait parfaitement où il voulait en venir. « Et pourquoi aucun Palestinien n'a été élu pape ? a-t-il demandé. Ni aucun Africain ? Hein, pourquoi ? »
L'abbé est sorti de ses gonds et a infligé à Joseph, en guise de punition, dix actes de contrition. Nul !
(p. 116)
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