En lisant le résumé, je vous avoue que j'ai directement pensé à l'émission Secret Story, qui a eu un succès monstre durant de nombreuses années. À tel point que, oui, j'ai déjà regardé (alors que je n'aime pas forcément la télé-réalité, je trouve ça terriblement stupide). D'un côté, je trouvais le concept d'
Arielle Sautet intéressant. de l'autre, j'avais peur de tomber dans un Secret Story 2.0 avec bon nombre de clichés mal exploités. Cette impression s'est dissipée dès les premières pages. Nous entrons dans la tête d'une candidate de l'émission, tout le monde se rencontre, et qu'apprend-t-on ? Qu'un enfant se trouve avec eux dans la maison. Avec des adultes. Cet ajout risqué m'a vraiment plu. Les enfants, c'est innocent. C'est tabou. Et pourtant, l'autrice a pris le risque d'en insérer un dans son récit. J'ai trouvé que tout était mené à la perfection. J'avais peur de me perdre, avec dix candidats différents, mais il s'avère que l'autrice les maîtrise tous comme s'il s'agissait de personnes réelles. de plus, absolument toute l'histoire se repose sur un suspense haletant. du genre, celui qui nous fait tourner les pages sans que l'on s'en rende compte. En un après-midi, j'avais déjà dépassé la moitié du livre. Je me suis forcée à ralentir, parce que sinon, je le dévorais tout cru. J'étais incapable de m'arrêter de lire. Les pages défilaient à une vitesse phénoménale, tandis que mes mains paraissaient aimantées au bouquin. Je ne pouvais pas le poser, c'était impensable. Encore un chapitre… Juste un seul… Et puis, paf,
Arielle Sautet, nous enfonce un poignard dans le coeur. Comment ça, j'exagère ? C'est exactement ce que j'ai ressenti. Elle torture aussi bien ses personnages que ses lecteurs. Elle nous harponne dans son histoire, puis nous ligote au wagon d'une attraction super-forte en sensations. Ensuite, elle actionne le levier et nous empêche de descendre jusqu'à ce que ce soit totalement terminé. En fait,
Arielle Sautet est une psychopathe. Une psychopathe qui nous a pondu un merveilleux chef d'oeuvre.
Par le biais de sa plume Ô combien addictive, directe et efficace, elle nous emmène dans une véritable critique de la télé-réalité. Elle y insère des caractéristiques liées à la thématique, mais aussi de véritable clichés retravaillés à sa sauce. C'est bien écrit, bien tissé, on ne s'ennuie pas une seule seconde, et chaque personnage profite de son devant de la scène à un moment donné. Ah, et aussi, je tiens à dire que ce roman m'a fait exploser de rire à plusieurs reprises ! Je finissais par me tordre le ventre, c'était la seule raison qui me faisait refermer le livre. Il contient des situations cocasses, des répliques cinglantes, pas mal de trashtalk et de drama, bref c'est de la télé-réalité mise sur papier. Mais de la bonne télé-réalité, puisque celle-ci critique justement ce genre d'émission. Une bonne façon d'exposer l'absurdité de l'être humain face à une caméra tout en finesse, le tout saupoudré par un style décoiffant et terriblement prenant.
Ce roman contient dix personnages. Dix personnages tous aussi différents les uns que les autres. Je dois vous avouer que le fait qu'ils soient dix, enfermés dans une maison, m'a rappelé
Dix petits nègres d'
Agatha Christie, même si la suite n'a clairement rien à voir. Juste que je trouve ce chiffre, associé à un huis-clos, très symbolique. Et puis, comme la « voix » dans la maison le dit si bien ; aucun des candidats n'est vraiment innocent. Forcément, j'ai pensé à
Agatha Christie. Cela fait penser à une revisite moderne, les morts en moins. Dans tous les cas, je trouve qu'
Arielle Sautet a su rendre chacun de ses dix personnages très attachants. Chacun a eu son petit moment de gloire, sa mise en avant… Au débat, ils sont presque tous caricaturés et superficiels, mais plus on avance, plus on creuse en eux. Ainsi, on les comprend, on ressent leurs émotions, ils deviennent nos amis. Nous vivons toute cette aventure à leurs côtés. J'ai eu un énorme coup de coeur sur le personnage de David. C'est un gros connard cynique et fataliste, il m'a vraiment fait vibrer. Un personnage très haut en couleurs, alors quand il se retrouve dans la même pièce qu'Éloïse… ça fait des chocapics tant leurs échanges sont violents et électriques ! Il est très chiant, mais son côté bad boy m'a vraiment plu. J'aime beaucoup les personnages torturés, alors forcément, je ne pouvais qu'adorer David (et détester Marianne de tout mon être !). À côté de ce cocktail Molotov humain, j'ai vraiment adoré le trio qu'ont formé les deux surfeurs chill et le pauvre enfant qui se retrouvait là sans sa mère. Ils ont apporté fraîcheur et humour à cette histoire loufoque. En revanche, j'ai détesté le plus âgé d'entre eux, autant que Marianne. Il me semble qu'il s'appelle Pascal… Enfin vous avez compris l'idée. Dans ce lot de personnalités différentes, l'autrice nous offre de quoi nous identifier. Nous pouvons apprécier comme déprécier certaines d'entre elles ; à nous de choisir. Mais, nous devons tous les supporter, à l'instar des candidats qui se côtoient. En plus d'être spectateur, le lecteur se retrouve un peu « enfermé » dans cette maison malgré lui, auprès de gens qu'il ne connaît pas. Et c'est à lui de se forger son propre avis. Encore une fois, je félicite
Arielle Sautet. La psychologie de ses personnages est vraiment développée au maximum et maîtrisée avec dextérité.
En revanche, c'est quoi cette p*tain de fin là ?! Non, mais c'est une blague ?! de l'eau a coulé sous les ponts depuis que j'ai refermé ce livre, et ce final me hante toujours ! Comment l'autrice a-t-elle pu nous abandonner dans un moment pareil ? Ce n'est même plus du sadisme, à ce niveau-là, il faudrait un mot pour décrire ce qu'
Arielle Sautet fait vivre à ses pauvres lecteurs… Non mais ! J'attends de pouvoir m'acheter le second et ultime tome avec impatience. Et même si je donne l'impression de faire ma grosse râleuse, je dois avouer que le cliffhanger de ce premier opus est merveilleusement réussi et qu'il met l'eau à la bouche. Un récit qui monte crescendo jusqu'à son point d'explosion. Vive les chocapics !
Grosso modo, que vous aimiez ou non la télé-réalité, vous trouverez votre bonheur avec Dans l'oeil du cyclone, le premier livre d'une duologie très bien débutée. Simple et directe, l'écriture de l'autrice ne vous laissera pas une seconde de répit et vous coupera le souffle. du suspense, du rire, des larmes, de l'angoisse, de l'appréhension, des rebondissements… Croyez-moi, on ne se lasse pas avec La maison des guidés. Au contraire, nous nous retrouvons coincés avec des personnages authentiques et travaillés, que nous avons du mal à quitter, une fois la lecture terminée. Je ne pensais pas adorer à ce point ce roman. Et pourtant… En changeant de perspective, une bête lecture devient un énorme coup de foudre.
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