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Citations sur Echec, et mat (3)

Là gît donc, soi-disant, toute l'eau de la Cité, l'eau à partager, si précieuse, trois litres par personne et par jour, jamais plus, l'eau bouclée, l'eau occulte, l'eau compte-gouttes de nos vies, sans laquelle rien n'existe. Je pense encore à l'époque où, sur Terre, l'eau n'était pas comptée, ravi par ce songe éveillé.
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Je bâille. J'ingère une pilule. La Cité est loin, loin, ses souterrains, ses écrans illusoires. À la place, le blanc épars, la réalité sans borne, clairement opaque.
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C'est une histoire racontée à la première personne dans laquelle on entre comme dans un conte et dont on sort comme s'éveillant d'un rêve.
Le narrateur, Théo ,dont on devine très vite qu'il est un très jeune homme raconte sa fuite du présent innommable dans le monde post apocalyptique où il est contraint de vivre, ou plutôt de survivre, et dont je ne dirai rien au risque de déflorer l'intrigue, que je ne paraphraserai pas non plus. 

L'espoir d'un salut se présente brutalement dès les premières pages du livre sous la forme du deuxième personnage du roman, un jeune homme lui aussi, Mat, sorte de miraculeux sauveur : c'est grâce à Mat, à son intervention soudaine et totalement inexpliquée que Téo se « met en marche » et que l'épopée peut commencer ; c'est grâce à Mat, toujours, que le récit peut se dérouler, se poursuivre et arriver à son terme : car Mat sait, Mat trouve, Mat guide, Mat en toute puissance décide tandis que Théo, comme un disciple croyant et tout à ses impressions, ses sensations et une sorte de bienheureuse et confiante apathie ( inertie?) parfois (pourtant) doublée de doutes et d'angoisse, suit.
Lequel de ces deux personnages est-il le plus important, le plus essentiel à la narration, en dépit du fait que c'est toujours Théo qui parle et que Mat ne s'exprime jamais directement ?

Et c'est là qu'intervient et s'impose la part du rêve, d'abord dans la construction du récit : hormis la première scène d'exposition qui décrit le début de la fuite et ses circonstances, le récit est fragmenté,
éclaté, non linéaire, selon un procédé très cinématographique de retours en arrière, d'incursions dans le futur, d'empiétements, de chevauchements et de superpositions des événements dans la narration qui tient tout de la structure même du rêve ; du rêve également la prédominance du visuel ( couleurs, lumière, obscurité, mouvement), des sensations (froid, chaud, mal-être, bien-être), des impressions (peur, joie, euphorie...) ; du rêve encore ce flou constant dans les descriptions des lieux, stylisées, sibyllines, souvent accompagnées pourtant d'un luxe inouï de détails secondaires, et cette imprécision constante sur tous les événements, leurs raisons et leurs causes ; du domaine du rêve enfin l'ignorance totale et souvent réitérée de Théo, son incompréhension jamais dissipée : Théo ne cesse de s'interroger, il pose et se pose des questions sur tout ce qu'il vit, voit, ressent mais il n'obtient jamais de réponses ; Théo est condamné à ne pas savoir, à ne pas comprendre ce qu'il vit : n'en va-t-il pas de même dans les rêves où nous n'avons que la possibilité de « décrypter » ce que nous voyons, d'interpréter ?

La forme du récit, sorte de voyage initiatique, son style dépouillé, souvent heurté, ses phrases généralement courtes, souvent au présent de l'indicatif, sa quasi absence de lyrisme, participe de ce sentiment d'étrangeté ressenti dans les rêves, il est le support même des images du songe.
Mais celui-ci est un songe qu'on n'oublie pas une fois le livre refermé.

Presque à la fin du livre, du voyage, que je ne dévoilerai pas, je citerai cette pensée de Théo :
« J'ai conscience d'un changement, sans raison, d'une autre dimension – je me suis trompé, je nage en plein rêve, sur mon lit ou une natte tout au fond d'un refuge, plus jamais je n'accéderais à la réalité, l'aire où l'on roule depuis deux jours n'existe pas, elle est juste intérieure. »
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