Et si le désir lui vient , il finira sa bouteille,il mettra son manteau,il partira de chez lui sans dire bonsoir à sa femme. Si le courage lui manque en route il pourra prendre encore un dernier verre.
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Sous son nom d'auteur Lucien, le Père Duval qui a enchanté mon adolescence avec ses merveilleuses chansons raconte sa descente aux enfers. Ce jésuite chansonnier surnommé par Brassens "la calotte chantante" est devenu alcoolique. Son généreux témoignage me touche profondément et donne de l'espoir à tous ceux qui sont frappés par cette désastreuse maladie.
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Un sentiment très fort, qui m'a aidé à boire, fut la tendresse pour les petites gens. Je ne pouvais me faire à la misère des autres, à la maladie des autres, à l'humiliation des autres, à la pauvreté des autres, à la solitudes des autres.
L'alcoolique souffre d'une maladie physique, progressive et incurable. Parce que son foie, progressivement et incurablement, fait de moins en moins son travail de transformation de l'alcool. Le peu qu'il réingurgiterait quotidiennement s'additionne dans son corps. Le niveau d'alcool tend donc à se stabiliser dans son corps. Le niveau de l'alcool tend donc à baisser. Si bien que le conseil "Buvez peu mais buvez bon" n'a aucun sens pour un alcoolique. Bref, un alcoolique ne peut plus boire. (Et il est assez criminel de laisser croire le contraire.)
Henri Calet a écrit vers la fin de sa vie : "Ne me secouez pas, je suis plein de larmes." Il me semble le comprendre, pour avoir fait semblable supplique à mes amis. Voilà maintenant que je ne pleurais plus, que je n'en avais plus le goût ni la possibilité.
Maintenant, je voudrais bien savoir combien de millions sont morts, bêtement, parce que la peur du qu'en-dira-t-on, la peur du jugement arbitraire des bien-portants, ne laissaient au malade qu'une seule issue : boire, boire, boire et mourir.
Les chemins ténébreux par où l'animal est venu jusqu'à la conscience, l'humanité en a l'expérience confuse et la science nous aide à y voir clair, merci à elle.
Lais le chemin de la conscience vers la liberté spirituelle (pas d'autre adjectif possible), c'est à chacun de le frayer, il est personnel par nature, peu de génération sont passées devant nous, les saints, les poètes, les humbles non abîmés par la pauvreté. y a pas foule.