Voici un titre sur lequel je zieute depuis sa sortie, comme à peu près tous les titres d'Argyll dont j'aime beaucoup les choix artistiques. Il m'aura fallu un critique dithyrambique de Rémi (Encre de la magie) sur instagram et une Masse Critique sur Babelio pour me lancer. Mais si la plume m'a beaucoup plu, elle m'a aussi laissée sur le carreau. Décidément en ce moment, j'ai du mal ^^!
Sofia Samatar n'est pas une nouvelle autrice, mais habituée plutôt des recueils de nouvelles et de poésie, elle livre ici son premier roman, et d'une certaine façon, cela se sent, même s'il a été couronné de grands prix : le World Fantasy Award et le British Fantasy Award. En effet, autant m'a-t-elle totalement embarquée dans le voyage qu'elle proposait, autant elle m'a également perdue au fil de ses digressions, voulant trop montrer sa belle plume ou voulant trop se faire plaisir en décrivant l'univers qu'elle avait imaginé, et moi, je ne suis pas trop lecture contemplative ^^!
Dans
Un étranger en Olondre, elle nous invite, en suivant son héros Jevick, riche fils de marchand, à aller à la découverte d'une contrée merveilleuse : Olondre, où les livres fleurissent partout, ce qui n'est pas le cas là d'où il vient. le lecteur se perdra ainsi dans ces ruelles et ces pages peuplées de livres, contes et merveilles. Ce fut totalement mon cas, j'ai eu l'impression de couler et me noyer au milieu de ces flots de mots apportés par l'autrice pour nous conter la puissance des mots et des histoires dans cette nouvelle contrée tellement singulière et fascinante pour le héros. L'autrice semblait vouloir à tout prix nous faire vivre cette immersion en passant par l'écrit, ce qui est une belle et riche idée pour nous en montrer la puissance et la richesse, mais pour cela, elle partait dans de longues digressions, dans des histoires sans rapport les unes avec les autres. Ce fut donc comme plonger dans les allées d'un bibliothèque où j'aurais ouvert et grappillé des histoires au gré de mes envies de lecture mais sans le moindre liant. Perturbant.
Les mots étaient beaux, l'intention louable, le dépaysement assuré. J'ai aimé la beauté de la plume de l'autrice. Chaque petite histoire racontée si elle avait pu être le point de départ de quelque chose m'aurait sûrement plu par son atmosphère orientale et merveilleuse, comme dans les contes des 1001 nuits, mais en l'état ça n'a pas fonctionné sur moi. le résumé que j'ai lu malheureusement, promettait une aventure que je n'ai pas trouvée. Je vous déconseille donc de le lire. A la place, j'ai eu un récit très descriptif, limite contemplatif et philosophique, qui n'était pas ce dont j'avais envie et besoin à ce moment-là. La fatigue aidant, j'ai parfois traversé les pages sans rien comprendre à ce que je lisais, juste portée par la beauté des mots, mais sans y trouver de sens plus large. Je ne voyais pas où elle voulait nous conduire et je n'ai pas eu l'impression que les concepts qu'elle invoquait servait son histoire, si tant est qu'il est qu'il y en ait une…
Jevick, lui, le héros de cette histoire, n'est pas le genre de personnage à m'embarquer. Pas méchant, il est un peu falot et peut agacer, voire taper sur le système, tant il se laisse porter par les événements, même si j'ai lu que certain(e)s le trouvaient courageux et débrouillard. Ce n'était pas mon cas… Je préfère les personnages plus pro-actif ou avec un caractère plus marqué. Olondre et ses livres sont un personnage bien plus marquants et présents que lui, c'est dire ! En revanche, une carte m'a manqué pour réellement vivre pleinement ce voyage…
Doté d'une très belle plume et d'une intention louable, qui plairait à tout amateur de mots et d'histoires,
Un étranger en Olondre est pourtant une lecture à côté de laquelle je suis passée. J'aime les descriptions mais encore faut-il qu'elles servent l'histoire. Je peux aimer les moments contemplatifs mais encore faut-il qu'il n'y ait pas que ça. Je peux me passer d'un héros charismatique si l'histoire ou l'univers sont suffisamment porteur. Ici, j'ai eu de la poésie mais c'est à peu près tout. Trop de descriptions sans lendemain, trop de digressions vides de sens, trop de méta. Ce n'était pas pour moi.
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