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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'ordinaire, je ne lis jamais de livre de la sacro-sainte Rentrée Littéraire (notez les majuscules ...) !
Mais le résumé de celui-ci m'a attiré, et je ne regrette pas une seule seconde passée à lire ce premier roman bref et qui touche au coeur !

Juliette a presque 1 siècle d'existence, et elle a connu deux guerres et bien des bouleversements ... aujourd'hui, elle va mourir, et c'est son arrière-petite-fille, Fanny, qui vient la veiller, ne sachant pas trop quoi faire, ni quoi dire, se contentant d'être là ... Et entre ces deux femmes, ces 5 générations de femmes, des épreuves, des joies, la vie ...

Le roman est écrit sous forme de chapitres courts, donnant la parole tour à tour à Juliette et à Fanny ... et l'on suit avec tendresse l'évocation de leur vie à toutes deux, mais aussi celles de Jacqueline, Martine, et Milena ... des vies de filles, de mères, de soeurs, d'amies ... pas trop d'épouses et d'amantes, car les hommes ne s'attardent guère dans cette famille ... des vies que j'ai aimé découvrir au fil des souvenirs égrénés par la quasi-centenaire, et par la trentenaire ... des vies qui pourraient être celles de nos mères, grand-mères, arrière-grand-mères, soeurs, tantes et cousines ... des vies de femmes françaises au cours de ce long XXème siècle.

Pour un premier roman, Fanny Saintenoy a fait très fort, et bien que n'appréciant pas d'habitude l'usage du langage parlé dans un roman, j'ai aimé ici reconnaître les voix si différentes de Juliette et de Fanny ... des voix qui nous émeuvent par leur simplicité et leur accent de vérite. Un roman que je conseille à tous, et surtout, à toutes !
Lien : http://www.ludinthemist.com/..
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Fanny (narratrice et auteur), arrive au chevet de son arrière-grand-mère qui va mourir et qu'elle va donc sans doute accompagner dans ses derniers instants, des instants qui durent et se prolongent, dans le silence, car la vieille femme a les yeux fermés..."Mais elle peut sentir, entendre..."
Le livre est à deux voix qui se succèdent, avec polices d'écriture différentes ce qui est très agréable et ponctue le récit.
La vieille femme a peur de mourir, et comme elle ne peut ni bouger, ni ouvrir les yeux, elle se repasse le film de sa vie, une enfance pas facile et beaucoup de durs moments et de joies aussi.C'est une femme simple, avec un langage imagé et direct. Elle sait que la jeune femme est là, à ses côtés, comme toujours.
Les mots de l'arrière-petite-fille sont doux, compatissants, et le ton est vraiment tendre envers cette aïeule aimée "Granny, ma vieille pomme", à la vie cahotique. "Première de la famille a avoir un diplôme", elle a un langage fluide, précis. Et cette alternance de ton et de style nous plonge admirablement bien dans les pensées de ces deux femmes.

La construction est intéressante et agréable : en plus de leurs propres pensées sur elles-mêmes, elles parlent en fait des mêmes évènements de leurs deux vies et les chapitres se répondent : on a donc comme deux versions de certains évènements.
Pour le reste, on suit tout un siècle d'histoires, la petite et la Grande, (première guerre, front populaire, Mitterand, la guerre en Irak, la seconde guerre mondiale...) mais tout est dit en filigrane, par petites touches ; la grande histoire est ponctuée d'anecdotes de la petite. Et quelle petite ! Quatre générations de femmes ! Ce qui permet de suivre l'évolution de la place des ces dernières dans la société. Mais sans analyse, sans démonstrations interminables, juste par instantanés.
Et on glisse dans le livre, sur les phrases, belles comme tout (j'aurais pu vous recopier des passages entiers) car c'est la force de ce roman : l'écriture. Toute en féminité, en douceur, en tendresse. En nostalgie.
Et en silence.
Un très très beau dialogue silencieux entre deux femmes qui s'aiment et savent se le dire sans parler.

Il n'y a pas de tristesse à proprement parler, on repense forcément à ceux qu'on aime et qu'on a perdus, à ceux qui sont là, vieillissants, et parfois on a la gorge serrée mais pas de pathos inutile, et finalement de l'optimisme et de l'humilité face à la mort. (un peu de peur, pour la vielle dame, quand même...Et c'est la première fois que je voyais ce thème de la peur abordée)
Lien : http://eden6804.blogspot.fr/..
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Deux récits et deux femmes. Juliette est une vieille dame à l'aube de finir sa vie et Fanny, son arrière-petite-fille tente de construire la sienne. Un siècle les sépare mais outre les liens du sans, les souvenirs les lient.
Voilà une jolie découverte de cette rentrée littéraire ! Un premier roman qui en toute simplicité laisse beaucoup d'émotions après sa lecture. Juliette attend la mort mais maintenant elle a peur que son heure soit venue. Pourtant, elle a eu (selon l'expression) une longue vie. Mais s'apprêter à partir est difficile. Elle voudrait encore un peu de temps. Juste un peu. Juliette plonge dans ses souvenirs, remonte le temps dans une langue sans ambages.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/09/fanny-saintenoy-juste-avant.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Ce livre est un premier roman. Bonne nouvelle : il n'est pas rempli de promesses sur l'oeuvre à venir de l'auteur, il est une réussite. J'ai eu même envie de dire "ça ne se voit pas que c'est un premier roman" pour parler avec autant de gouailles que l'héroïne.
Ce roman peut autant se définir par ce qu'il n'est pas que par ce qu'il est. Il n'est pas pesant, il n'est pas larmoyant. La vie de l'héroïne balaie le siècle mais jamais au grand jamais, même dans les temps forts de ce siècle (première guerre mondiale, seconde guerre mondiale, mais aussi première guerre en Irak, dont on parle fort peu, finalement), elle ne sera une pesante reconstitution historique, parce que ceux qui ont vécu ces périodes ne ressentent pas le besoin de détailler le savon qu'ils utilisaient ou les réclames qui couvraient les murs.
Pas larmoyant, certes, mais pas non plus idyllique. Il n'aurait plus manqué qu'au soir de sa vie, Granny, comme l'appelle affectueusement Fanny, la narratrice (l'auteur ?) sombre dans la béatitude la plus profonde et nimbe de rose les heures les plus difficiles et les plus douloureuses de sa vie. Ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a souffert, elle s'en souvient. L'injustice de la mort de sa vie. La cruauté des religieuses. L'indifférence de sa mère, femme autoritaire comme il y en avait plus qu'on ne croit en cette période. L'absence des hommes, disparus ou partis. Elle ne croit pas à l'hérédité, pourtant de génération en génération, une femme se retrouve seule avec sa fille unique à élever. Il paraît qu'il faut juste se rendre compte de ce schéma répétitif pour briser la fatalité. Je me demande ce que Fanny penserait de ce jugement.
Bien sûr, en lisant ce livre, j'ai pensé à ma propre aïeule qui elle aussi avait deux filles pendant la première guerre mondiale, un mari au front, revenu blessé lui aussi. J'ai pensé à cette longue chaîne féminine qui m'unit à elle, Geneviève, en passant par ma grand-mère, qui avait 39 ans à la naissance de ma mère. J'ai pensé à mon grand-père qui manifestait en 36 et qui n'est pas allé aussi loin que Louis - n'ai-je pas déjà dit que ma grand-mère avait une forte personnalité et que quand on a cinq filles à élever, on ne s'expose pas exagérément ?
Ce qui se dégage aussi de ce texte est la profonde tendresse entre l'aïeule, mourante, et son arrière-petite-fille. Les deux voix se répondent avec beaucoup de douceur, sans que jamais leur alternance ne paraisse artificielle. Au contraire, j'ai eu l'impression de découvrir comme un contrepoint musical, chant et contre-chant, entre ses deux voix. Les souvenirs et les regrets aussi, pourrai-je dire si le titre n'était déjà pris. Les voyages de Fanny remplacent tous ceux que Granny n'a pu faire - et n'a même pas eu envie de faire. Les photos, ces morceaux de temps arrêtées, sont interprétées différemment par les deux femmes mais l'émotion ressentie est partagée également. Et toujours, cette douceur et cette délicatesse nous rendent les personnages particulièrement attachants.
Juste avant est un livre touchant, délicat, à découvrir absolument.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Epoustouflant, bouleversant, émouvant, fracassant... voici quelques adjectifs qui décrivent les sensations qui m'ont suivies pendant la lecture de ce roman.
J'ai été très touchée par cette écriture poétique, ce livre à deux voix, l'arrière-grand-mère, Granny, qui se meurt, et Fanny l'arrière petite fille qui vit.
Le plus perturbant pour moi a été de retrouver ma famille dans ce livre : ma grand-mère de 90 ans qui perd la boule et ne nous reconnait plus, ma mère que le cancer a emporté il y a presque quinze ans, mon grand-père communiste qui a connu les camps de travail pendant la guerre (mais contrairement au roman il est revenu). Ce livre a été un choc, mais dans le bon sens...
Lien : https://lesravissementsdeval..
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Ce livre m'a beaucoup touché, il est tout en subtilité. Les deux personnages de femmes sont attachants, il y a une jolie histoire de tendresse entre elles que l'on ressent entre les lignes. On balaie plusieurs générations avec les joies, les peines, c'est un petit bilan sur les années écoulées, sur ce qui fait le bonheur, les petits riens mais aussi la vie qui passe. Vraiment très beau ! Un coup de coeur !
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