Citations sur Non consentante : Viol et récidive : le témoignage qui ose (20)
Je veux dire au monde entier ma révolte contre les criminels sexuels. Je veux crier qu’ils ne doivent jamais ressortir de prison. Je veux qu’on m’écoute. Qu’on sache à quel point ils peuvent faire souffrir, souiller, détruire.
Petit à petit, l’espoir de surmonter ce drame reprend le dessus et le cafard s’éloigne. Mais le quotidien reste toujours difficile, un combat sans trêve. Je ressens une fêlure que je ne saurais décrire, parfois presque cicatrisée par le bonheur qui s’appliquerait comme un baume, puis, à d’autres moments, déchirée par une déprime surgissant de nulle part. Je suis alors en proie à une douleur vive, telle une plaie ouverte, et je me sens agressée par tout le monde
L’amour le plus profond ne suffit pas toujours à tout résoudre... Malgré mon mètre soixante-huit, je pèse désormais quarante-sept kilos. Mon corps est décharné. Ce n’est pourtant pas faute de manger. Je suis gourmande et dévore tout ce qui me tombe sous la main.
On ne se connaît pas, mais on devine, on comprend, on ressent. Je réalise alors que je ne suis pas la seule. Cela me rassure et m’effraie en même temps. Ainsi, toutes ces autres jeunes femmes ont subi les mêmes horreurs, les mêmes peurs, la même humiliation et présentent probablement les mêmes séquelles.
Une certitude, peut-être magique, me pousse à croire qu’il ne peut rien m’arriver de mal en compagnie de mon bébé. La mère de famille, selon moi, représente moins une cible d’agression qu’une jeune femme seule.
Le passé s’accroche à moi, comme une verrue qui fait souffrir et qu’on a hâte de brûler pour s’en débarrasser.
Le passé s’accroche à moi, comme une verrue qui fait souffrir et qu’on a hâte de brûler pour s’en débarrasser.
Si tout le monde était raisonnable, je n’aurais jamais été violée. J’en ai assez de cette angoisse trop lourde à supporter. Je n’en peux plus de m’enfermer à double tour dans ma voiture, dans mon appartement, de tirer les volets dès qu’il fait nuit, de bondir pour me cacher sans bruit dès qu’on sonne à la porte.
Établir une relation de confiance requiert beaucoup de temps et de patience, alors que pour l’anéantir, une seule parole peut parfois suffire.
Un viol, on croit toujours que ça n’arrive qu’aux autres, dans les rubriques faits divers des journaux ou à la télévision. Un mot hideux qui n’a pourtant pas de réalité tangible. Jusqu’à aujourd’hui, pour moi. Je n’ai rien fait pour ça. De ce que j’en sais vaguement, il paraît que toutes les filles à qui cela arrive mettent énormément de temps à s’en remettre, lorsqu’elles y parviennent...