On n'a plus vu Tanguy depuis l'anniversaire de Xavier, son copain de toujours. Rien ! Pas de mot manuscrit, pas de texto ni de mail ! On ne se volatilise quand même pas de la sorte, en laissant derrière soi des amis de jeunesse et de militantisme, en fermant la porte au passé comme au présent ! Alors, forcément, les proches s'interrogent. Lui est-il arrivé un accident ? A-t-il quelque chose à leur reprocher ? Avait-il subitement envie de changer d'existence et de se refaire une virginité ? Madeline, Mia et les autres s'interrogent et relèvent les contradictions d'un homme capable de volte faces ahurissantes. Puis, il y a surtout l'incendie de la villa dans laquelle il travaillait comme jardinier et qu'il rêvait d'acquérir. Tout un patrimoine réduit en cendres. Au fil des pages,
Raphaëlle Riol nous propose une analyse chorale entre souvenirs et regrets, étonnements et crissement des dents, admiration et dégoût. Si elle n'hésite pas à dresser une liste exhaustive d'hypothèses liées à la disparition de Tanguy, elle s'attache principalement à tisser le profil d'un groupe d'adultes révoltés, peu sereins et qui militent contre la mondialisation et le fascisme. Les paradoxes se multiplient. Par exemple, comment cracher sur l'argent et le clamer haut et fort, alors qu'on possède une fortune personnelle, ou vivre la quarantaine en exaltant des slogans adolescents et en hurlant ses révoltes tous azimuts ? Ce livre, finalement assez cruel, sonde au plus profond les recoins de la conscience humaine, qui sait que la société n'offre pas de choix multiples. On demeure en marge ou on s'intègre !