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3,73

sur 160 notes
Pour commencer cette histoire, rien ne vaut un bulletin météorologique. de la première à la dernière page, il pleut. de temps en temps, la grisaille s'échappe pour faire apparaître quelques minces rayons de soleil ; mais la pluie revient aussi vite, magnifiant les collines irlandaises d'un vert flamboyant et éclatant. Rien que d'imaginer ce paysage, et de sentir cette terre mouillée, cette lourde tourbe, l'envie me prend de me verser un bon verre d'un single malt du coin. Il y a des lectures comme ça qui systématiquement me donne soif…

Un roman qui peint l'Irlande contemporaine, qui affiche ses valeurs.

Un roman qui donne l'envie de prendre le ferry, de respirer les embruns avant de s'assoir dans un pub ou de découvrir les distilleries locales.

Un roman tragique qui n'offre aucun répit au lecteur, qui offre une vision traumatisée dans la vie dans cette lointaine contrée, « l'Irlande profonde ».

Un roman qui raconte l'histoire d'une femme bafouée et solitaire au milieu d'un climat de haine et de revanche. Elle provoque son changement, décide de prendre ses responsabilités et assume ses actes. Assume-t-elle, d'ailleurs ? Ou n'a-t-elle pas simplement conscience de ceux-ci. C'est tout l'ambiguïté de ce livre. La dualité que le lecteur peut avoir en lisant ce roman. Doit-il prendre parti pour cette femme ? Est-ce à la justice de terminer les faits de ce roman ?
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Grace a tué ce mari alcoolique qui la battait comme plâtre. Elle l'a écrasé sur une petite route de campagne, par une nuit glaciale et étoilée, alors qu'il rentrait à pied à la maison. Des années auparavant, Grace a perdu son fils Sean, noyé dans un cours d'eau pendant qu'elle étendait le linge à quelques mètres de lui. Il n'était qu'un enfant. Grace a aussi vu partir pour Dublin son autre fils, Martin, le jour où il a annoncé à ses parents son homosexualité et où son père l'a dérouillé.


Après l'enterrement de son « cher époux » et alors que la police mène l'enquête pour retrouver le meurtrier, elle s'installe dans l'appartement de Martin. Mais le jour où elle avoue son forfait à un journaliste, elle brise définitivement le lien ténu qui la reliait encore à lui. Car en apprenant la vérité, le fils décide de la dénoncer aux autorités…


Un premier roman d'une force et d'une sobriété incroyables. Aucune flamboyance dans ces pages, aucun pathos. Juste le portrait d'une femme en chute libre, d'une femme née victime, rongée par la culpabilité : « Je l'ai fait parce que je voulais me libérer de lui, et maintenant je suis liée à lui plus indissolublement que je ne l'avais jamais été. […] Je voulais le cracher, je l'ai avalé. Je n'aurais pas dû le faire ». « Elle avait tué. Elle avait fait cela, elle avait accroché ce mot autour de son cou et il l'entraînait inexorablement vers le bas ». Et puis j'ai adoré l'atmosphère de Dublin recouverte en permanence d'un capuchon gris, de cette ville sous la pluie et le vent, de ses rues sombres et froides où les manteaux ne sèchent jamais tout à fait.


Le titre anglais (The Long Falling) est bien plus parlant je trouve. Il dit la solitude, la révolte, la résignation. Il dit la misère du coeur et la défaite qui s'annonce, inéluctable. Mauvaise pente est un roman du désastre, terrible et lancinant, qui vous marque au fer rouge. En filigrane, Keith Ridgway, à travers un fait divers véridique lié au droit à l'avortement qui avait défrayé la chronique en 1992, propose la radiographie sans concession d'un peuple irlandais en proie à ses démons, incapable de briser les chaînes le reliant aux siècles passés. C'est tout simplement brillant.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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L'Irlande...Ses paysages magnifiques, sa population accueillante...
Vous qui y projetez un déplacement touristique, passez votre chemin ! Car ce livre dépeint l'île sous un jour particulièrement maussade. Il y pleut à chaque page et les paysages décrits le sont avec une morosité collante qui plombe tout désir de découverte.
En outre, les personnages sont presque tous des arriérés rustiques, animés par un conservatisme buté et qui passent leur temps à boire ou prier Dieu.
L'intérêt de l'ouvrage est ailleurs, dans l'analyse des rapports qui relient les quatre protagonistes principaux. L'épouse, d'abord, une femme battue qui finit par tuer son mari en lui roulant dessus. le fils ensuite, chassé du foyer par le même mari lorsqu'il eut dévoilé son homosexualité et qui vit désormais à Dublin au sein de la communauté gay. Il faut y ajouter un journaliste, ami du fils, qui, ayant compris la situation, est tenaillé entre sa conscience et l'envie de faire son métier. On termine par un policier très empathique, pas non plus pressé au vu des circonstances, de mettre l'épouse meurtrière sous les verrous.
On se demande qui, du policier ou du journaliste va finalement entraîner la chute de l'épouse, mais en définitive, c'est le fils qui dénoncera sa mère, par veulerie et aussi par conformisme, comme si l'irlandais était à tout jamais incapable de s'extraire de sa gangue sociale.On devine cependant que l'arrestation de la mère est un prélude à une contestation forte contre une société patriarcale de plus en plus vilipendée et qu'elle ouvre un nouveau chapitre plus qu'elle ne le referme.

Sinon, ne vous y trompez pas, l'Irlande c'est très beau. Vraiment...
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Ce prix Femina 2001 du roman étranger est un livre splendide toute en "nuance intelligence et de surprises », comme le dit son compatriote Collun Mac Nan au verso du livre.
Dans le décor d'une Irlande grise et pluvieuse, ce roman raconte l'histoire de Grace Quinn, une femme qui, ne supportant plus son mari alcoolique et de plus en plus violent, l'écrase avec sa voiture à l'endroit où lui-même, un soir de beuverie, avait tué une jeune fille. Grace pense ainsi mettre fin à une existence faite de peur, de silence, de solitude dans laquelle seul l'amour qu'elle voue à son fils Martin, chassé par son père quand il lui a avoué son homosexualité, met un peu de douceur. Elle camoufle les traces de « l'accident » sur la voiture et dès la fin de l'enterrement, elle abandonne la ferme et part habiter chez son fils Martin à Dublin. Mais Grace ne peut oublier ce qu'elle a fait et éprouve le besoin d'avouer son crime, tout en redoutant les conséquences... « Je l'ai fait parce que je voulais me libérer de lui, et maintenant je suis liée à lui plus indissolublement que je ne l'avais jamais été. » (p. 326) le roman se passe en 1992 et en arrière-plan de l'histoire de Grace, apparaît celle - véridique, précise l'auteur dans une postface - d'une jeune fille de quatorze ans, enceinte à la suite d'un viol, et à qui la justice refuse de quitter l'Irlande pour se faire avorter.
Keith Ridway reprend en effet une affaire qui a secoué l'Irlande au début des années 90 : l'affaire X. X, jeune fille de 14 ans, a été violée et est enceinte. La Constitution lui interdit de quitter le pays pour se faire avorter!
Keith Ridgway met ainsi en scène des thèmes tabous dans la société irlandaise des années 90 : avortement, homosexualité, femmes battues.
C'est un très beau portrait de femme, une femme touchante, compréhensive, restant toujours digne.
L'auteur parvient à nous faire ressentir toute la complexité des relations entre Grace et Martin.
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Dans le décor d'une Irlande grise et pluvieuse, ce roman raconte l'histoire de Grace Quinn qui a tué son mari. Elle l'a tué volontairement en le heurtant de plein fouet avec sa voiture, à l'endroit précis où lui-même avait fauché et tué une jeune fille quelques années auparavant, alors qu'il conduisait en état d'ivresse. Quinn ne s'est jamais remis de cet "accident". Il l'a fait payer très cher à sa femme , la rouant de coups ou s'enfermant dans un silence de pierre. Manière, aussi, de signifier à Grace qu‘il ne lui pardonnait pas la négligence qui avait causé la mort de leur premier fils. Son forfait commis, Grace s'en va rejoindre son second fils, Martin, à Dublin pour essayer de refaire sa vie. Elle tentera vainement d'avouer à Martin que la mort de son père n'est pas due à un tragique concours de circonstances.

Le roman qui se passe en 1992 est fortement ancré dans la culture irlandaise, sur la morale et ce qui est permis ou pas lorsque l'on vit dans une société si fortement influencée par le catholicisme. En parallèle à l'histoire de Grace, apparaît celle - véridique, précise l'auteur dans une postface - d'une jeune fille de quatorze ans, enceinte à la suite d'un viol, et à qui la justice refuse de quitter l'Irlande pour se faire avorter. Une affaire qui a secoué l'Irlande au début des années 90.

Formidable portrait de femme aux abois, Mauvaise Pente nous plonge dans une Irlande pleine de bruit et de fureur et s'attaque à des thèmes particulièrement difficiles : femmes battues, homosexualité, avortement.

Je n'ai pas pu rester insensible au drame que vivent les deux personnages principaux de ce roman. Terrible dilemme entre amour filial et justice ! J'ai été séduite par le savoir-faire de cet auteur irlandais, par son efficacité et son style. Il nous met immédiatement dans une atmosphère "boueuse". Difficile de ne pas avoir de "la pluie qui nous colle à la peau" à la lecture de ce livre. On ressent l'Irlande comme si on y était ! le talent de Keith Ridgway est de faire monter imperceptiblement la tension pour clore de façon poignante sur une scène de marche de protestation.

Mauvaise pente - prix Femina en 2001 - est un des nouveaux projets du tandem Martin Provost / Yolande Moreau (après le succès de Séraphine) pour le petit écran.
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Grace est une femme seule, terriblement seule depuis le décès de son petit garçon et le départ de son autre fils. Elle subit en silence la violence de son mari qui la tient pour responsable et n'a ni famille ni amis auprès de qui trouver du réconfort . Dans le petit village perdu au fin fond du Monaghan où elle habite, son couple est frappé d'ostracisme depuis son arrivée. Dans cette campagne irlandaise ceux qui viennent d'Angleterre sont considérés comme des étrangers, voire des ennemis Que son époux ait tué accidentellement une jeune fille n'a pas arrangé pas la situation.
Après trente deux ans de mariage, lasse de subir les humiliations et les coups de son époux, elle décide subitement de s'en débarrasser. Elle passe à l'acte sans être inquiétée et aussitôt l'ivrogne mis en terre part rejoindre Martin, son fils installé à Dublin. Elle espère se rapprocher de lui mais ses attentes resteront vaines. Mère et fils sont dans l'incommunication totale.
Lui ne supporte pas l'intrusion maternelle dans sa sphère privée. Il a l'impression qu'elle le tire en arrière, le ramène vers un passé qu'il veut oublier et la fuit. «Il pensait qu'elle pouvait le tuer si elle le voulait. Lui rappeler d'où il venait. Délacer sa vie et s'en débarrasser d'une secousse, comme on fait d'un soulier. L'anéantir.» Elle, s' ennuie et ne sait pas quoi faire. Elle erre dans la ville froide et pluvieuse et laisse les souvenirs affluer.Seul le pub offre chaleur et réconfort mais elle y est poursuivie par un inspecteur de police et un journaliste trop curieux . Quand elle croit voir et entendre le fantôme du défunt Grace sent sa raison vaciller...Cette femme très secrète se retrouve cernée par les soupçons des autres et sa propre culpabilité. Va-t-elle être démasquée sans pouvoir jouir de sa toute nouvelle liberté ?
Un climat d'angoisse s'installe et on retient son souffle... Ce roman n'est pas un thriller mais il y règne une atmosphère glauque et oppressante digne d'un roman noir qui étreint le coeur du lecteur. La violence des sentiments plane, elle n'est que suggérée car rien n'est dit ouvertement. Elle ne s'exprime que par la bouche des clochards croisés dans la rue qui crachent leur haine sans retenue, contrastant fortement avec l'impossibilité qu'ont la mère et le fils à s''exprimer.
Grace et Martin sont des personnages complexes, à la fois attachants et repoussants, souffrant tous les deux de la même douleur mais ne pouvant pas se retrouver dans un lien affectif rompu depuis trop longtemps.
J'ai trouvé ce roman passionnant et magnifiquement bien écrit.
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Grace, femme battue et humiliée par un mari lui-même meurtrier (il a renversé, ivre, une jeune fille), en vient à éliminer son mari. Elle se réfugie chez son fils, homosexuel, aux prises avec une relation sentimentale qui le rend malheureux...
Un roman irlandais (on n'a pas souvent l'occasion d'en lire) qui a finalement été d'une actualité brûlante, Jacqueline Sauvage ayant été graciée par le Président Hollande pendant ma lecture... Tout ceci rappelle et pose les questions liées à la culpabilité, à la justice, aux inégalités homme-femme. le roman pâtit d'un manque de rythme qui a failli me le faire lâcher ; mais j'ai tenu bon, et la fin le mérite, car elle n'est pas simpliste.
Néanmoins, une lecture très (trop) terne par rapport à la profondeur du sujet.
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Grace, décide un soir de prendre la voiture et d'écraser son mari. Il était sorti boire et l'aurait une fois de plus battu en rentrant à la maison. Elle l'écrase sur la route, à l'endroit exact où quelques années plus tôt, il avait lui même ecrasé une jeune fille... Après l'enterrement, Grace part retrouver son fils à Dublin. Mais il n'est pas si facile de vivre avec un fils qui n'est plus le même, ni de vivre avec une ombre dans son dos, sans cesse présente, cette pensée du crime commis qui fait que la vie ne pourra plus jamais être simple...
Le rythme de ce roman est assez lent, ce qui m'a un peu dérangé à certains moments, et pourtant, à la fin de l'histoire je me dis que c'est un livre vraiment magnifique, avec des personnages complexes, qui font des choix avec lesquels on n'est pas forcémment d'accord, mais malgré tout on veut connaître la fin. On suit en filigrane l'histoire vraie d'une jeune fille de 14 ans qui a été violée et à qui on refuse la sortie du territoire pour se faire avorter. Bref, un livre vraiment intéressant, qui nous plonge dans une ambiance particulière, dans une Irlande pluvieuse, brumeuse, où la vie est loin d'être simple.
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Grace Quinn, femme bafouée et violentée par son mari elle décide de reprendre son existence en main, elle écrase son mari avec sa voiture.. Alors que la police se me en quête de trouver le chauffard Grâce décide de rejoindre son fils Martin à Dublin. Prise de remords, elle devra lutter avec sa conscience pour dire ou taire la vérité. Et peut-être reprendre une vie apaisée.
Premier roman publié en France de l'irlandais Keith RIdgway, le livre fut couronné par le prix Femina. Magnifique portrait d'une femme dont la vie bascule vers une pente qui va se révéler bien plus terrible que celle ou elle était déjà, celle de la culpabilité. Mais malgré ce sentiment qui l'étreint, une femme qui reste debout, empreinte de cette fierté irlandaise, une femme ordinaire et terriblement humaine, qui espère retrouver une certaine sérenité.
Grand livre.
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Un magnifique portrait psychologique de femme entre culpabilité, haine et solitude...
Dans la campagne irlandaise, Grace vit avec son mari devenu violent et alcoolique après un drame survenu il y a de nombreuses années. Grace vit désormais seul avec lui depuis que leur fils est parti à Dublin, rejeté par son père à cause de son homosexualité. Grace n'en peut plus de vivre isolée ainsi,sans voir son fils et minée par la peur des coups jour après jour.
Un soir après une dispute particulièrement violente, elle prend la voiture et écrase son mari. Après avoir tenté de dissimuler les traces de son meurtre, elle fuit à Berlin retrouver son fils.
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