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Critique de Profdoc16000


Spoilers.

Un roman bien écrit mais certaines choses m'ont dérangée d'où ma note moyenne.

L'action a lieu sur la presqu'île de Noirmoutier chez des "locaux", la famille du héros vit grâce au père qui cultive le sel. le grand-père et le petit-fils, Louis (9 ans), s'occupent de vendre des sachets de sel au marché le dimanche. Déjà, le garçon de 9 ans semble bien mature pour son âge, de même que ses deux amis Jules et Denis. Bon, soit.

J'ai bien aimé la première partie du livre dans laquelle on suit cette famille désunie dans son quotidien : le père taiseux voire agressif qui instaure une atmosphère extrêmement tendue et anxiogène dans sa maison ; le grand-père qui s'occupe du foyer et de ses petits-fils. La place très grande dans le récit accordée à l'univers maritime, avec les produits locaux, les noms de poisson, les anecdotes, qui permettent de se plonger dans cet univers particulier.

Ça tourne au vinaigre selon moi lorsque l'autrice développe une intrigue amoureuse entre la maîtresse de Louis, Suzanne Mariette, et son père, qui se rencontrent au marché. Louis et le grand-père décident d'écrire des lettres d'amour à la place de Jean, et s'ensuit des scènes assez peu crédibles où on voit la maîtresse ouvrir les lettres en classe et devenir très rêveuse et survoltée. Évidemment cela finit en eau de boudin quand un dîner est organisé entre les deux adultes à l'insu du père.

J'ajoute également un gros bémol sur le traitement des personnages féminins qui frôle la misogynie : le groupe de filles qui suit à la trace Yves, le grand frère musclé et viril, et passe son temps à glousser bêtement ; la mère d'un copain qui ressort du coiffeur avec une coupe ridicule et qui bavarde sans s'arrêter ; la maîtresse qui se transforme en midinette pendant l'épisode des lettres d'amour... La seule femme acceptable c'est la lectrice compulsive qui s'habille en polaire sur la plage et ignore les garçons... waouh c'est gênant. Quand ce n'est pas ça, on a droit aux clichés sur les femmes dont la seule présence est bénéfique pour les hommes, qui rendent l'intérieur propre, rangé et décoré.

On est aussi étonnés que la playlist ne mentionne pas "Et un jour une femme" de Florent Pagny, parce que c'est vraiment ça sur la fin avec Suzanne et Jean. Cette relation est vraiment très étrange et fait grincer des dents : on a une jeune femme (c'est implicite) belle et intelligente qui, on ne sait pas pourquoi, tombe sous le charme du rustre Jean, le père du héros, certainement bien plus âgé qu'elle. Jean la bouscule, parle comme un charretier quand il ouvre la bouche, est désagréable, méchant, voire violent depuis des années. POURQUOI est-elle attirée par lui ? C'est invraisemblable et ça valide un schéma de relation vraiment pourri, je le dis fermement. Ce modèle où une super femme pleine de qualités s'éprend d'un naze violent et prend sur elle dans une relation où elle marchera sur des oeufs (la scène finale de la foire où Jean est tendu par la défaite d'Yves et ensuite insulte un concurrent parisien). Je trouve ça nul de nous montrer sans regard critique des relations de ce genre.

Je ne comprends pas pourquoi sa famille pardonne aussi facilement à Jean les violences qu'il fait subir à tout le monde depuis cinq ans, lorsque sa femme a disparu sans donner signe de vie. Dès lors qu'ils comprennent l'attirance de la maîtresse pour lui, Louis et le grand-père essaient de tout faire pour lui, comme si cela excusait son comportement terriblement violent et destructeur.

Bref, ce qui se dégage de ce roman est vraiment problématique à mes yeux et le happy end m'a laissée très énervée et choquée.
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