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3,9

sur 871 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si Pierre Rabhi avait vécu au moyen-âge, il aurait été considéré comme un saint. Sa vie, son cheminement intérieur, sa foi, son ascèse, et son amour du prochain tiennent en effet du miracle. Saint Rabhi, priez pour nous !
Mais moi, pauvre pécheur, pétri de défauts, vivant au coeur d'une grande agglomération urbaine, que puis-je faire de cette perfection et de sa fameuse « sobriété heureuse » ?
Au-delà des nombreux désaccords que je peux avoir en toute modestie avec certaines de ses prises de position, ce livre a le mérite extraordinaire de nous montrer un chemin qui pourrait nous éviter le mur vers lequel nos sociétés de surabondance sont en train de foncer allègrement.
Des choses m'ont gêné dans ce livre, notamment quand Pierre Rabhi magnifie le passé, cet Eden à jamais perdu, et voit la modernité comme une véritable imposture (vade retro, satanas !). C'est faire peu de cas de cette espérance de vie qui, grâce à la modernité, a bondi de plusieurs décennies en quelques générations. Et cette agriculture autosuffisante dans de petites exploitations familiales dont il rêve sera-t-elle capable de nourrir 10 milliards de femmes et d'hommes ? Je ne sais pas. Au risque d'offusquer Pierre Rabhi, je vois là une préoccupation de nantis.
En revanche, le livre est captivant quand l'auteur évoque ce que nous pouvons faire dans nos sphères privées, loin des politiques et des vieilles idéologies, pour revenir à un esprit de modération, unique moyen pour freiner cette société de consommation débridée qui fait tant de mal à notre environnement et à nos âmes. C'est ce qu'il appelle de manière très poétique « la part du colibri ».
Un livre passionnant, humaniste et généreux, qui nous fait réfléchir sur le sens de nos vies et de nos valeurs.



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A la fois manifeste contre le système financier qui met en échec la modernité au détriment de l'environnement et profession de foi d'un homme qui a voué son existence à la terre nourricière, "Vers la sobriété heureuse" est un très beau texte aux allures combinées de conte philosophique, d'essai philosophique et de doctrine philosophique.

Pierre Rabhi s'est imposé au fil des décennies comme la voix et la voie vers une économie basée sur la décroissance. Mettant l'écologie au coeur de son discours, ayant lui-même fait avec sa famille l'expérience d'une vie de sobriété heureuse, cet enfant du désert né en Algérie a à coeur l'analyse des différentes cultures et des économies qui y sont reliées. Prônant un retour à la terre engendrant le respect universel et la satiété du confort, Pierre Rabhi dénonce les faits, explique et démontre ses théories avec des mots simples, des arguments percutants, un bon sens à toute épreuve et un style accessible à tous.

"Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? Quels enfants laisserons-nous à la planète?"

"Travaillons-nous pour vivre, ou vivons-nous pour travailler ?"

"En choisissant le modèle de développement responsable du désastre, les pays émergents contribuent à accélérer un processus qui ne peut qu'être fatal à l'espèce humaine. Faut-il encore et encore le redire ? on ne peut appliquer à une planète naturellement limitée un principe artificiel illimité."

"La terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la terre."

"La vie n'est une belle aventure que lorsqu'elle est jalonnée de petits ou grands défis à surmonter, qui entretiennent la vigilance, suscitent la créativité, stimulent l'imagination et, pour tout dire, déclenchent l'enthousiasme, à savoir le divin en nous. La joie de vivre est une valeur suprême à laquelle nous aspirons tous, mais que des milliards de dollars ne peuvent offrir."

Cri d'alarme résonnant plus haut et plus fort qu'une morale de bonne conscience, "Vers la sobriété heureuse" pose le dogme du respect de l'homme concomitant au respect de la terre et de ses ressources. Fermement érigé contre la société de consommation et ses dangers de tous ordres, Pierre Rabhi appelle à la prise de conscience et, à l'instar de l'économiste Nicholas Roegen, à une "décroissance soutenable".

Réduire l'idéologie de Pierre Rabhi a une simple problématique écolo serait réducteur car il s'agit d'une réaction en chaîne partant de la préservation de la terre et du bon usage de ses ressources jusqu'à la dignité sociale de chaque individu. Pierre Rabhi n'a rien de l'activiste agressif, il dégage au contraire la sagesse paisible et ancestrale du sage et ses analyses sont pétries non seulement d'expériences concrètes mais encore de sociologie, d'économie, de philosophie, d'une forme de spiritualité et d'anthropologie. Et s'il n'a aucune confiance en les Etats dit "développés" pour apporter les solutions qui s'imposent, il garde foi en l'homme qui rejette l'aveuglement ; son appel à la sobriété heureuse peut ainsi résonner dans le coeur de chaque humain ayant des yeux et des oreilles pour voir et entendre.

Clamons-le haut et fort : il est urgent de ralentir !


Challenge MULTI-DÉFIS 2020
Challenge des 50 objets
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Pierre Rabhi est un humaniste amoureux de la vie et de la nature.
Il met le doigt sur notre société de consommation basée sur l'index de l'argent. Il propose des solutions, un retour à la terre, un retour aux valeurs vraies.
Pourquoi dépenser tant, pour gagner du temps, pour avoir toujours plus, tout de suite...
La vie vaut plus que ce que notre société actuelle nous propose. Il faut se poser les vraies questions, il faut nous recentrer sur l'indispensable et prendre plaisir dans l'essentiel.
Un livre à lire. Des solutions sont possibles, à grande ou à petite échelle...
La part du Colibri !
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Attention Pépite !

Un jour j'ai eu une idée : une école de BON SENS ! Pierre Rabbhi en serait le Directeur à vie! Une voix et un phare depuis plus de 60 dans le domaine de l'agriculture et en matière "du savoir vivre écologique" ... ce philosophe averti en permaculture prône une agriculture raisonnée et écoresponsable...un sage avant l'heure, il faudrait que les politiques l'entendent !

...Un Homme à l'écoute de la Terre et des Hommes

A lire en intraveineuse ... URGENT !!! Précipitez -vous !
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Que dire de plus après tous ces avis sur ce livre, si ce n'est de le lire pour au moins écouter la parole d'un sage, utopique sans doute, ou pas, puisqu'il ne se contente pas de dire mais d'agir. Et si chacun à l'image du Colibri faisait sa part, cela serait mieux que rien, même si pas suffisant pour renverser la tendance. Bien que petit à petit, on ressent une prise de conscience chez nos jeunes. J'ai bien aimé aussi qu'il ne suffit pas de laisser une planète aux jeunes mais aussi une éducation, il est grand temps d'éduquer nos jeunes vers une autre société, une économie du raisonnable et durable et non plus de profit et de gaspillage.
Il y a encore beaucoup à faire mais ça ne reste pas impossible, faudrait encore que les autres pays suivent, notre France est bien dérisoire face aux géant américains et chinois. On aura beau appliquer les bonnes résolutions si les autres continuent de saccager notre planète, nous ne serons pas hélas épargnés.
Il est grand temps de prendre conscience que la terre nous accueille et non le contraire, nous n'avons pas à puiser sans limite ses réserves.
Je ne vais pas redire ce que l'auteur sait si bien expliquer, avec philosophie et avec parfois des anecdotes, des histoires.
Qui ne connait pas cet homme, au moins de nom, il serait bon de le faire.
Il est presque trop tard, mais restons optimismes, des solutions forcément vont surgir et déjà en application , il suffit de le vouloir.
Voilà donc une lecture intéressante avec des vraies idées, de vrais solutions pas du blabla, sans taxes, justes agir concrètement et simplement mais tous ensemble.
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Je ne peux que partager la conception de Pierre Rabhi de l'humanité, de l'état du monde et de la planète. le capitalisme sauvage détruit tout et fausse les relations entre les humains. La sobriété qu'il prône me conviendrait tout à fait. Mais je ne suis pas un rural et n'ai absolument aucun rapport concret avec l'agriculture. Tout cela est pour moi est de l'ordre de l'intellect. Mais il n'est pas besoin de s'y connaître pour s'apercevoir que l'agriculture et l'élevage industriels sont un véritable poison. Et éloigne l'homme de la terre nourricière. Je suis émerveillé devant le passage de son livre où il explique comment il a fait l'acquisition dans les années 60 d'une petite ferme dans les Cévennes, où avec sa femme, il a dû vivre sans électricité, presque sans eau courante, éloigné de tout. Je me souviens de la tribu kanak ou j'ai vécu deux ans, dans les îles Loyauté. Nombreuses coupures d'électricité et d'eau, un réservoir d'eau de pluie en cas de besoin, quelques petites boutiques où l'on trouvait le strict nécessaire, une vieille 4L… Mais quel plaisir de se retrouver dans un endroit magnifique isolé du monde. Lorsque je me rendais à Nouméa, je ne supportais plus l'abondance et la multitude de produits inutiles dans les hypermarchés. Bien souvent, je ressortais complètement déboussolé en laissant mon chariot dans les rayons. Pourquoi tout ce gaspillage  et cette production inutile ? Ne sommes-nous donc sur terre que pour être des producteurs/consommateurs ? Mais je ne suis pas sûr que tout le monde rêve d'une cabane dans les bois comme Thoreau. La pathologie du toujours plus se répand inéluctablement.
Pierre Rabhi reprend en outre les thèmes de l'appartenance de la Terre à tous, des inégalités, de la destruction de la planète par les excès du capitalisme sauvage… Il y a quelques chose de bouddhiste également lorsqu'il évoque une nécessaire approche spirituelle de la planète, et l'interdépendance du Tout, à l'image des peuples premiers.
Un livre salutaire qui nous propose d'autres manières de vivre et un autre rapport à l'existence sur notre belle planète. Concrètement.
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« Les limites qu'impose – par sa constitution même – la planète Terre rendent irréaliste et absurde le principe de croissance économique infinie. »
Il faudrait que tous nos politiques et économistes aussi distingués soient-ils réfléchissent à cette phrase de Pierre Rabhi. Surtout, qu'ils en tirent les conséquences ! Pas un jour ne passe sans que nous soyons matraqués par des propos alarmistes parlant de croissance nulle ou tellement insuffisante que nous devrions avoir honte… Pourtant, Pierre Rabhi qui est agriculteur, écrivain et penseur, connaît notre planète au plus près et rejette ce « modèle qui ne peut produire sans détruire. »
Afin de nous emmener vers cette sobriété heureuse, l'auteur nous fait d'abord comprendre et partager ses origines, dans cette petite oasis du sud algérien, aux côtés d'un père forgeron mais aussi poète. L'auteur décrit parfaitement la fin d'un monde séculaire et cette modernité qui ressemble à une immense imposture. Ce qu'il est coutume d'appeler « les Trente glorieuses » n'a été, en fait, qu'un pillage des ressources abondantes puisées dans ce qu'on appelait pudiquement le tiers monde : « Surabondance et bonheur ne vont pas forcément de pair ; parfois même, ils deviennent antinomiques. » Au fil des pages, l'humour n'est pas absent comme lorsqu'il compare « la cravate à un noeud coulant symbolique de la strangulation quotidienne, une laisse »…
Le drame de l'exil et l'aliénation du monde rural tiennent une large place. Il parle de l'arrivée massive des tracteurs de plus en plus énormes, des fertilisants, des pesticides, du remembrement, des semences sélectionnées. Ce qui est appelé progrès serait-il une imposture ?
Pour le monde paysan, il ne faut jamais oublier que « le lien avec la terre nourricière fondé sur la modération et le respect sera garant non seulement de leur sueur mais aussi de leur dignité. » de plus, la modernité tente de subordonner un maximum de monde à la vulgarité de la finance. S'ajoute à cela une course frénétique contre le temps alors qu'il faudrait penser à reconquérir un temps réel, convivial et solidaire. Aujourd'hui, l'exemple d'internet est révélateur car cela peut donner le pire et le meilleur, montrant que notre monde dit moderne est le plus vulnérable qui ait jamais existé.
Cette sobriété heureuse qu'il appelle de ses voeux, Pierre Rabhi la base sur la réussite de son aventure ardéchoise qu'il décrit avec justesse et modestie. Une autolimitation volontaire de nos besoins est indispensable à condition de placer l'humain et la nature au coeur de nos préoccupations. La solidarité compassionnelle aura une fin et n'est en aucun cas une solution durable : « Si l'on veut instaurer sur notre planète commune une équité inspirée par les impératifs moraux, on est amené à dire que tant que l'ensemble des êtres humains n'a pas accès aux ressources vitales, il y a spoliation. »
Ne se contentant pas de paroles, Pierre Rabhi termine son ouvrage en détaillant des réalisations concrètes inspirées par lui ou créées sous son impulsion : Les Amanins, Colibris, La Ferme des Enfants, le Hameau du Buis, les MAPIC, le Mouvement des oasis en tous lieux, la monastère de Solan, Terre & Humanisme, le mas De Beaulieu… Ainsi, l'agroécologie n'est plus une utopie mais devient une nécessité à laquelle nous devons adhérer en nombre afin que notre société soit pérenne et puisse nourrir sainement sa population. Il en va du sort des générations futures.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Je connaissais Pierre Rabhi, mais je ne m'attendais pas à ce que cette lecture me bouleverse à ce point.
L'idée qui m'a le plus marquée (et pourtant elles sont nombreuses) est que nous ayons "perdu contact avec la beauté et la poésie du monde".
Avec beaucoup de bon sens, l'auteur épingle un à un les non-sens de notre société. Il tente de retracer ce qui a dégénéré, puisant ses exemples dans son histoire personnelle, son enfance représentant comme un paradis perdu.
C'est d'ailleurs un aspect que l'on peut lui reprocher, cette tendance au "c'était mieux avant". Certains regrettent également le manque de fondements scientifiques de son discours. Ou le manque de solutions proposées pour faire évoluer le système.
Peut-être...
Toujours est-il que je sors à la fois abattue et revigorée de cette lecture. Et tel le colibri, qui a inspiré le nom du mouvement de Pierre Rabhi, prête à prendre ma part de responsabilités.
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Je suis toujours curieux de tout ce qui a attrait à des formes nouvelles de pensée, lorsque dans une émission télévisée Pierre Rabhi apparu pour faire l'éloge de son dernier recueil et de sa philosophie de vie, le temps soudain se fissura, mon esprit avec douceur et plaisir s'ouvrit vers cette pensée.
Vers la sobriété heureuse est un plaidoyer pour une planète plus responsable.
Tout au long de ce manifeste, Pierre Rabhi aime nous rappeler son amour de la terre, sa passion pour la nature, sa folie pour société responsable, une agriculture écologique...L'économie actuelle est basée sur le Lucre.la surconsommation, l'humain devient asservi, notre monde bascule vers un épuisement des ressources, la femme reste dans l'ombre, la société actuelle se brise lentement vers une spirale d'autodestruction .
J'aime cette leçon de vie, avec tout ce gravite autour, avec colibris le mouvement lancé pour la terre et l'humanisme en 2007 puis les Fermes d'enfants et le Hameau des Buis ensuite le MAPIC, un mouvement civile qui rassemble les idées du mouvement de la terre et bien d'autre mouvements pour contribuer à réaliser cette utopie...
Un monde vers une sobriété heureuse ....
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Premier livre de Pierre Rabhi que je lis. J'avais déjà entendu parlé du personnage ou entrevu son image à la télévision, et je me doutais bien que ce qu'il avait à dire me plairait. Et franchement, je n'ai pas été déçu.
Sans tomber dans le syndrome du « c'était mieux avant », l'auteur nous parle de son expérience en agroécologie, tout en nous livrant de nombreuses pistes pour bâtir une société nouvelle et, au fond, pas si utopiste que ça, sauf qu'elle est en totale opposition avec la logique financière qui gouverne aujourd'hui notre monde. Un exemple : redonner une terre cultivable à chacun. Et si c'était la solution contre le désoeuvrement et le chômage ?
La sobriété heureuse. Ça ne vous rappelle pas quelqu'un ? Si, bien sûr, Jésus, qui prônait la pauvreté comme source de bonheur. Un précepte qui sonne aujourd'hui comme anachronique, ou pire, un voeu pieux… Dire que la société actuelle fonce à toute vitesse dans la direction opposée, à savoir : aliénation des peuples et consommation à outrance, plus de stress pour plus de profit et toujours plus d'argent.
L'écriture chargée de longues phrases pourraient nuire parfois à la fluidité de la lecture. Mais je ne me suis pas lassé à relire les passages pour en savourer le message, un message si proche de mes inspirations les plus profondes.
Pierre Rabhi ? J'y reviendrais, sans aucun doute.
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