Dans une première partie, le narrateur revit son enfance : l'heure angoissée du coucher, dans la chambre que lui réservaient ses grands-parents dans leur demeure de Combray ; la découverte des sens (les odeurs, les couleurs...) et des premiers émois des amours d'enfance, au cours de balades autour du village ; la vie bourgeoisie provinciale avide de reconnaissance et intolérante...
La seconde partie, bien plus courte, est centrée sur M. Swann, déjà rencontré dans la première partie, mais présenté ici dans sa vie mondaine parisienne, dans une bourgeoisie bien-pensante mais qui jouit de s'encanailler par procuration...
Au risque de paraître iconoclaste, je confesserai que la lecture de ce premier tome m'a ennuyé. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi, mais je sais que ce n'est pas gagné...
D'abord, l'écriture est datée. Certes, cela complique la lecture, mais n'est normalement pas rédhibitoire. Sauf que comparée aux textes des presque contemporains que sont Hugo,
Balzac ou
Zola, l'écriture de
Proust me paraît aujourd'hui tellement... ringarde ?
Ensuite, on a le droit d'avoir une écriture contemplative, et même auto-contemplative ; mais pour passer quel message ? J'avoue que je cherche encore...
Enfin, sauter des coqs à l'âne d'une première partie (des angoisses du coucher à la santé de la vieille tante, de la servilité des domestiques aux balades campagnardes, des amitiés de façade aux premiers amours d'enfance, etc.), à la vie mondaine de Swann dans une seconde, où est la cohérence ?
Oui, je sais. Ceux qui aiment vont me dire que pour apprécier il faut aller au bout des 7 tomes. Encore faut-il en avoir l'envie... Et, pour moi, ce premier tome ne la donne pas, ou ne la donne plus... Trop daté, trop décalé ? Mais je vais persévérer, au moins jusqu'au tome 2 !
Lien :
http://michelgiraud.fr/2020/..