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Critique de Mimo1340


J'ai vu le film de Valerio Zurlini avant de lire ce livre, dont "Journal intime" avec Marcello Mastroiani et Jacques Perrin est tiré. J'étais jeune à l'époque, 13 ou 14 ans je pense. J'adorais le cinéma italien des années 50 ou 60, et j'ai été profondément marquée par "Le voleur de bicyclette" (de Sica), "La Strada" (Fellini), "Rocco et ses frères" (Visconti)... et ce "Journal intime" (Prix festival de Venise 1962) qui m'a émue, voire bouleversée et dont j'ai gardé l'empreinte.
Une dizaine d'années plus tard, je suis tombée sur le livre de Vasco Pratolini, traduit par Juliette Bertrand et édité chez Albin Michel. J'y ai retrouvé – et j'y retrouve encore - la profonde émotion que j'avais ressentie adolescente en découvrant le film.
Ce récit est la confession du narrateur à son frère. Une confession intime, où il lui dit tout ce qu'il aurait dû lui dire avant qu'il ne soit trop tard.
Dès les premières pages, on comprend que les circonstances vont séparer les deux frères : « Quand maman est morte tu avais vingt-cinq jours » rappelle le narrateur, et il ajoute ensuite : « Pour moi, j'avais cinq ans, je ne pouvais pas t'aimer : tout le monde disait que c'était ta faute si maman était morte. »
Au décès de leur mère, dans cette famille pauvre, le cadet va être confié à un homme riche, le baron, qui s'est pris d'affection pour lui et qui va l'élever. Pour le narrateur, resté dans sa modeste famille, c'est une éducation totalement différente de la sienne, qui fera d'eux des étrangers : quelques visites à son jeune frère dans la belle demeure, avec sa grand-mère... Puis peu à peu la séparation, l'oubli... Devenus adultes, les deux frères se retrouvent, trop tard. Tout le récit témoigne de cet amour fraternel dépeint par petites touches avec sensibilité, avec aussi cette profonde mélancolie que Zurlini avait su rendre dans son film. Certains épisodes - comme cette recherche désespérée d'un pot de confiture d'oranges que son frère mourant lui a demandé et que le narrateur ne peut trouver en cette période de guerre - sont bouleversants : « Je n'ai peut-être jamais haï les Allemands, je n'ai peut-être jamais eu horreur de la guerre comme alors. » Désespéré, le narrateur sait qu'il n'arrive « Jamais à temps pour te rendre heureux un seul instant. »
Un livre sans doute très méconnu, mais pour moi essentiel.
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