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3,83

sur 502 notes
Je l'avoue, je suis fan de la couverture et une fois de plus, c'est un peu le détail qui m'a poussée à me procurer ce livre. Cependant, ma lecture (enfin !) terminée, je ne sais toujours pas quoi penser de ce livre. C'est typiquement ce genre de livre, vous savez, celui qu'on lit avec plaisir, mais dont on finit par se lasser au bout de quelques pages. Ce genre de livre que, si on fait trainer un peu trop longtemps sa lecture, on ne se souvient plus des pages précédentes. Ce genre de livre, qui, une fois refermé, on ne sait toujours pas si on a aimé ou pas et si on a vraiment compris ce qu'on a lu…

Brendan Doyle est mandaté par l'éminent Mr Darrow pour assister à une conférence un peu particulière, puisqu'elle se passe en 1810 ! Ce bon dans le temps qui, à l'origine se devait être purement culturel, se révèle bien plus chaotique que prévu, puisqu'alors qu'il s'apprête à repartir à son époque, Doyle se retrouve prisonnier du Londres de 1810 ! Débute alors pour lui une incroyable aventure qui lui fera croiser la route de personnages tous plus inquiétants les uns que les autres…

Que dire de ce livre… A vrai dire, je sais pas trop. J'ai apprécié ma lecture, bien que parfois trop longue et trop chargée. L'histoire est complexe, peut-être des fois trop ! L'auteur nous perd dans les méandres d'un scénario complètement emmêlé. Alors oui, c'est un point positif car cela prouve que l'auteur à travaillé son histoire, mais alors pour arriver à le suivre, faut s'accrocher ! de plus, il n'est pas évident de suivre la chronologie des événements. Sans compter que les personnages sont nombreux et il faut parfois attendre plusieurs chapitres avant d'arriver à saisir (ou pas !) le lien qui les relient les uns aux autres.

Dans ce livre, il est question de voyage dans le temps, de sorcellerie et même de loup-garou ! Un mélange intéressant sur fond de mythologie égyptienne. J'ai trouvé vraiment sympa la façon dont l'auteur amène l'histoire. le rythme est soutenu et on s'ennuie rarement, malgré certains passages un peu trop longs.

Par contre, il y a un point sur lequel j'aimerais revenir. Je l'avoue, je suis assez ignorante et du coup, j'ai été, (n'ayons pas peur des mots !) complètement larguée à certains moments. Certes, le nom de Lord Byron ne m'est pas inconnu, mais de là à vous donner un nom de poème qu'il a écrit, j'en suis incapable.

Dans son roman, l'auteur fait énormément allusion à des personnages tels que Coleridge (qui s'avère être un poète britannique) dont je n'ai jamais entendu parler de ma vie ! du coup, je me suis vite retrouvée larguée (et inculte !) devant tant de culture.

De plus, j'avoue avoir trouvé l'écriture vraiment lourde. du coup, ça en plus d'une histoire parfois trop complexe, ça aide pas forcément à accrocher au livre. Je suis pas vraiment fan des phrases à rallonge, ça aide pas forcément à la compréhension du texte. Et là, avoir à supporter presque 500 pages comme ça, sur la fin, ça commençait à faire long.

Dans l'ensemble, je dirais que ça reste une histoire intéressante et plutôt addictive malgré quelques passages qui trainent en longueur. On se sent emporter par les mésaventures de Doyle et on est curieux de savoir ce qui va lui arriver. Une lecture assez complexe mais relativement plaisante.
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J'avais entendu beaucoup de bien des romans de Tim Powers, et de celui-ci en particulier. Je me suis donc lancée dans cette lecture en m'attendant à du bon. Mais, en fait, ce n'est pas un bon roman : c'est carrément un bijou,que dis-je, un chef d'oeuvre ! D'ailleurs, je ne sais pas trop par quel bout commencer cette chronique tant ma lecture fut des plus appréciables et les éléments positifs, nombreux :)

Commençons donc par le personnage principal. Après une introduction pleine de mystère et de magie, on suit Brendan Doyle qui, au début du récit, répond à une offre portant sur sa connaissance de la vie du poète Coleridge. Doyle nous apparaît de prime abord comme plutôt antipathique et brisé par un accident survenu quelques années auparavant. Quand il apprend que la dite offre dissimule en fait l'opportunité d'écouter le véritable Coleridge, grâce à une brèche fixe dans le cours du temps permettant d'effectuer l'aller et retour à son époque, il peine à y croire mais accepte tout de même. le voyage a lieu mais, à la fin de la conférence, Doyle est enlevé. Par qui, pourquoi ? Doyle ne le sait pas et nous, lecteurs, conjecturons également. Au fil du récit, Doyle va se retrouver bringuebalé sans trop comprendre ce qui se passe mais, heureusement pour lui, il va croiser la route de quelques bonnes âmes qui vont l'aider à se débrouiller dans ce siècle qui n'est pas le sien. Et, petit à petit, Doyle gagne notre sympathie, devenant héros malgré lui et acquérant au fil du temps le courage qui lui manquait tant au début. Une chose est sûre : Tim Powers soigne son personnage principal, et se permet même de le présenter d'abord sous un jour peu reluisant !

Parlons de l'intrigue, maintenant. Ou plutôt des intrigues, car le récit principal comporte plusieurs intrigues secondaires (pas si anecdotiques que ça !) et que tout cet écheveau va s'avérer lié. L'auteur mène de main de maître ses différents fils ainsi que ses personnages qui, s'ils disparaissent parfois de l'action de premier plan, ne sont pas pour autant oubliés. Non : ils ont tous leur rôle à jouer et l'auteur dévidera leurs destins en même temps que l'histoire durant le roman. Une telle maîtrise, avec toutes les intrigues qui trouvent leur conclusion à la fin sans un seul faux pas, m'a laissée admirative. En effet, il est facile de s'emmêler les pinceaux avec les récits de voyages temporels, surtout dans le vertigineux cas de figure choisi par Tim Powers, mais ce dernier évite tous les écueils avec succès.

Comme l'indique la quatrième de couverture, Doyle va donc voyager plusieurs fois dans le temps, pour le plus grand bonheur du lecteur. du présent – plus exactement, les années 80, le roman datant de 1983 – à 1685, en passant par 1810. Les XVIIe et XIXe siècle sont retranscrits avec tant de détails qu'il est clair que l'auteur s'est bien documenté auparavant. Et, cette fois, le voyage dans le temps se mêle de sorcellerie. Un mélange détonant mais qui fonctionne :)

De fait, le roman dans son ensemble mélange nombre d'éléments : les genres avec la science-fiction (le voyage dans le temps), la fantasy (la magie) et le fantastique (des passages dignes de l'horreur), les références littéraires (l'accent mis sur les poètes britanniques du XIXe siècles, les passages concernant Horrabin m'ont rappelé L'île du docteur Moreau de H. G. Wells)… ajoutez à cela du loup-garou, de nombreuses références à l'Égypte ancienne et vous obtenez… eh bien encore plus qu'un simple mélange. [Lire la suite de la critique sur le blog]
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Il y a des livres qui n'ont pas volé leur réputation de chef-d'oeuvre. "Les voies d'Anubis" de Tim Powers est de ceux là. En disant que j'ai été enchantée par cette lecture, je suis bien en dessous de la vérité. Il y a du génie dans le roman de Tim Powers.

L'auteur a un talent de conteur tout à fait remarquable, parvenant à mener une intrigue touffue avec fluidité. Mêlant science-fiction, magie, mysticisme, ambiance gothique, Powers, tout en faisant preuve d'une belle érudition, tant littéraire qu'historique, créé un récit très immersif qui émerveille le lecteur à chaque page. Parler d'inventivité est en dessous de la réalité tant le récit est palpitant et se renouvelle sans cesse. La générosité et la complexité de l'intrigue font des "voies d'Anubis" une lecture pas si évidente que ça qui demandera au lecteur de la concentration et de l'implication. Mais, même lorsqu'il arrive au lecteur de se perdre dans ce récit foisonnant, c'est avec délectation qu'il se laisse alors porter par les péripéties du héros. L'intrigue est savamment orchestrée, tous les éléments finissant par s'imbriquer les uns aux autres avec fluidité et élégance. Les paradoxes spatio-temporels sont bien amenés et traités avec finesse et audace. Quant aux touches de magie, disséminées ça et là de façon subtile, elles ajoutent la l'envoutement du lecteur.

A l'image de l'intrigue virevoltante et trépidante, l'écriture de Tim Powers est élégante et enlevée et ne néglige pas d'introduire une pincée d'humour, le tout avec un grand sens du rythme et de l'efficacité. Les passages d'action sont sautillants et tiennent en haleine. Les scènes d'émotion sont traitées avec finesse et subtilité et touchent au coeur. Quant aux passages descriptifs, ils sont exemplaires. le Londres du début du 19ème siècle est si bien décrit qu'il prend vie sous la plume de Powers. On croirait arpenter les ruelles mal éclairées et croiser les mendiants qui peuplent ses bas-fonds. La qualité du rendu du contexte historique participe au sentiment d'immersion du lecteur.

Immersion renforcée par le sentiment d'identification au protagoniste principal, un type ordinaire plongé dans une histoire extra-ordinaire. Brendan Doyle est un personnage qu'on prend grand plaisir à suivre. Outre ce personnage principal très attachant, l'auteur propose une galerie de personnages réussie. Et il y en a beaucoup des personnages ! Chacun d'entre eux, même ceux dont le rôle est anecdotique, sont intéressants. Aucun ne laisse indifférent. Mention spéciale au personnage d'Horrabin qui est tout simplement terrifiant. Ce clown malveillant est aussi effrayant et mémorable que celui de "ça".
En outre, Powers a l'idée géniale et audacieuse de mêler à ses personnages fictifs, des personnalités ayant réellement existé. Cela apporte une crédibilité au récit ; véracité qui vient renforcer l'impact des éléments fantastiques.

Vous l'aurez compris, "les voies d'Anubis" est un énorme coup de coeur, un émerveillement permanent, un voyage enchanteur qui m'a transportée page après page dans un univers que j'ai été peinée de quitter lorsque le mot fin est arrivé.
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Les plus: une couverture soignée, une intrigue haletante et une plongée dans l'Histoire avec des personnages ayant réellement existé. le Londres du xixe siècle décrit est proche du réel et fait frémir avec ses conditions de vie précaires.Le côté fantaisiste ajoute un plus à ce roman noir.

Les moins: des difficultés à entrer dans ce roman. le premier chapitre est insipide et il faut attendre le deuxième pour commencer à comprendre quelque chose. L'intrigue est complexe du fait des voyages temporels et surtout du personnage de Joe face de chien. A un moment donné,on ne sait plus trop dans quel corps il est. Enfin,le Maître est peu présent,même si le récit tourne autour de lui.

En résumé : un bon roman sur le voyage temporel quoique complexe et confus par moments.
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Ouvrage à l'origine du courant steampunk, Les voies d'Anubis est un roman d'un seul tenant. Il s'agit là d'un manifeste de l'imagination, tant le récit est riche, complet, inventif.

Tim Powers parvient à mêler mythologie égyptienne, culture littéraire du XIXème siècle, voyages dans le temps, magie en moins de 500 pages sans jamais lasser son lecteur ni l'ennuyer une seule seconde par des rappels ou des temps morts. Après un rapide démarrage consacré à l'époque contemporaine (1983, puisque le roman a déjà quelques années), nous voici plongés dans ce qui sera le fil rouge de l'intrigue : le Londres du début du XIXème siècle.

Les nostalgiques de la première épopée napoléonienne vont donc trouver ici leur bonheur, sous la forme de quelques références qui progressivement vont gagner en intensité. Mais l'histoire ne tient ici qu'une faible place : la magie, la plongée dans la pègre du Londres de cette époque, les paradoxes des voyages dans le temps, tout cela est réuni, mélangé pour former une intrigue passionnante qui prend des formes inattendues, ainsi un bien curieux loup-garou qui offre un nombre incroyable de retournements de situations.

Les personnages sont également plaisants. Brendan Doyle retient l'attention, mais également tous les personnages secondaires et tout particulièrement les méchants ici très représentés ne peuvent que marquer les esprits. Il y a ici un souffle proche des écrits de Charles Dickens, bien plus que de ceux de Connie Willis… Dommage toutefois que Jacky n'ait pu bénéficier d'une attention plus grande…

Si le récit s'achève, bon nombre de questions restent ici sans réponse, ce qui est assez frustrant. Ou pire encore, certains personnages, ainsi Fike ne semblent suivre aucun but précis tandis que d'autres destins sont trop prévisibles (ainsi Darrow que l'on oublie très rapidement). Certains raccourcis dans l'intrigue sont également gênants (ainsi le fil conducteur de l'histoire ouvre la porte à de trop nombreux arrangements, même si certains sont habiles). Enfin, certains petits détails ou remarques assénés par l'auteur se révèlent anachroniques (du cognac comme spiritueux courant au XVIII ème siècle) ou erronés (Upmann en République dominicaine ?!). Aie ! Ce genre de détails ne pardonne pas.

En somme Les voies d'Anubis est un bon divertissement. Une lecture idéale pour s'occuper l'esprit, vivre l'expérience d'une projection inédite de Retour vers le futur en version fantasy. Assurément cette lecture en vaut la peine… à condition toutefois d'avoir un esprit réceptif.
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"Les Voies d'Anubis" fait partie des trois romans fondateurs du steampunk, et c'est pour cette raison que je l'ai lu. Pour autant, il ressemble peu aux romans steampunk francophones d'aujourd'hui (dont je ne suis pas, d'ailleurs, forcément friande).
C'est un roman assez agréable à lire, d'un rythme enlevé, qui fait appel, comme par jeu, à de nombreuses références essentiellement littéraires. Il joue également avec les genres : science-fiction, magie, littérature populaire du XIXème siècle, etc. le tout fonctionne assez bien, on s'attache vite au personnage principal qui connaît, le pauvre, bien des vicissitudes. Cependant, le recours à tous ces genres, finit parfois par rendre un peu indigeste la lecture. L'introduction, notamment, est tellement absconse qu'on doit se forcer à continuer ; le passage qui se déroule en Égypte devient du grand n'importe quoi et donne très envie de décrocher ; le personnage même du clown se révèle assez fatigant, d'autant que tout ce qui tourne autour de la magie, n'est, non seulement pas expliqué, mais surtout à l'évidence pas maîtrisé par l'auteur.
Quant aux combats, assez nombreux, ils font certes preuve de plus de réalisme que dans la plupart des romans de fantasy (ce qui n'est pas bien difficile) ; on peut tout de même s'étonner que le héros sache aussi bien se battre (il s'agit d'un universitaire). Mais nous dirons que ça fait partie du charme de ce roman qui fait tout de même passer un bon moment si l'on est pas trop exigeant, et dont la fin rattrape les défauts.
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Des raisons de lire un tel livre

La toute première est évidente, n'est-il pas ? L'objet livre, tout simplement. C'est réellement futile et j'en ai bien conscience mais lorsque Bragelonne a réédité les Voies d'Anubis dans son Edition du Cuivre, j'ai su que j'allais vendre un rein pour entamer ma collection. C'est une Edition magnifique qui fait une des grandes fierté de ma bibliothèque et que je suis absolument ravie de transmettre plus tard que ce soit à mes amis qu'à mes enfants.

De plus, Les voies d'Anubis sont un des des livres fondateurs du courant Steampunk. Alors, quand on aime ce courant comme moi, on le lit, tout simplement. J'aime bien voir l'origine des courants littéraires pour pouvoir comparer ce qui se retrouve dans les autres livres et ce qui n'a pas été "retenu"

Enfin, ce livre traite de plusieurs choses : Londres au XIX° Siècle, les dieux Egyptiens, certaines formes de magie, les voyages et les paradoxes temporels. Tout ceci faisait que ce livre, il fallait que je le lise. Il fallait que je savoure chaque page. Aussi fallait il trouver le bon moment, la bonne période, le bon état d'esprit.


Un voyage entre le temps et l'espace.

L'automne semblait tout indiquée pour cette lecture. C'est une période cocooning où, avec un peu de chance, le ciel est gris et brumeux. Il suffit d'une petite bougie épicée et vous voilà de suite dans l'ambiance. C'est durant un de ces week end pluvieux que je me suis plongée dans les aventures de Brendan Doyle, historien, qui se retrouve à faire un voyage dans le temps, à Londres au XIX° siècle. Et je dois dire que Tim Powers a fait un travail remarquable de documentation car on s'y croirait.

De la cour aux miracles, au faubourgs de Londres, dans les rues populaires, dans les rues un peu plus aisées. Il m'a pris pendant quelques centaines de pages d'avoir l'impression d'être dans ce Londres des temps jadis.

Quant à l'enquête, le fond de l'histoire, j'ai été happée dès le début et jamais je n'ai pu imaginer tous les différents tenants et aboutissants pendant les premiers chapitres. L'auteur s'amuse avec notre sens de la déduction et nous perd régulièrement pour mieux nous rouler dans la farine ensuite.

Aussi, ce voyage dans le monde Steampunk fut un véritable régal. Et je sens que ce livre méritera une relecture dans quelques temps, lorsque les choses se seront calmées. J'ai déjà vu quelques références que l'on trouve dans les romans actuels. Mais aussi j'ai reconnu la patte de Tim Powers.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Pauvre, pauvre, pauvre Brendan Doyle… Regardez-le donc, affamé et perdu dans les pires quartiers londoniens du début du XIXe siècle, traqué par des hordes de mendiants et de voleurs, poursuivi par des singes déments et des clowns psychotiques, menacé par d'antiques divinités païennes assoiffées de sang ! Mais que diable est-il allé faire dans cette galère, ce bon Doyle, ce brave universitaire américain dont la vie – jusqu'à ces catastrophiques derniers jours – était aussi monotone et rassurante que celle d'un expert-comptable ? Il faut dire que l'occasion paraissait en or massif. Pensez-vous, ce n'est pas tous les jours qu'un obscur petit biographe de poètes victoriens se voit offrir l'occasion de remonter le temps pour assister en personne à une conférence d'un des plus renommés auteurs anglais du XIXe siècle, le grand Coleridge en personne !

Bien sûr, avec sa malchance chronique, Doyle aurait dû se méfier. A peine, a-t-il eu le temps de se remettre de son saut dans le temps et de béer d'admiration devant la sapience de Coleridge, que le voici enlevé par une bande de prêtres fous décidés à rétablir le culte des anciens dieux égyptiens sur terre. Parvenu in extrémis à s'échapper, Doyle trouve refuge dans les bas-fonds londoniens, mais ses persécuteurs sont sur ses traces et ils ne manquent ni de motivation, ni de magie noire pour arriver à leurs fins. Seul échappatoire possible : retourner en 1983, au XXe siècle, cette époque bénie où la sorcellerie a disparu de la surface de la terre, où les dentistes ont découvert les vertus des anti-inflammatoires et où l'on peut trouver des pharmacies à tous les coins de rues. Une entreprise hélas plus facile à formuler qu'à faire… Car pour retourner chez lui, Doyle devra emprunter l'une des mystérieuses voies d'Anubis lancées à travers le temps et les siècles et que tant d'autres personnes, aux intentions particulièrement féroces et peu recommandables, sont décidées à découvrir avant lui.

Disons le tout de suite, ma première réaction au début des « Voies d'Anubis » n'a été ni l'enchantement, ni l'excitation, plutôt une sorte d'ébahissement doublée d'une dose non négligeable de « Bon sang, c'est quoi, ce bordel ? ». Dans un premier temps, l'intrigue de Tim Powers ressemble à un galimatias de situations rocambolesques, de personnages invraisemblables et d'idées loufoques plus ou moins liées les unes aux autres. de quoi déconcerter les innocents lecteurs et leur faire craindre le pire pour la suite de leur lecture. Et puis, petit à petit, page après page, le miracle se produit ! Les fils de l'intrigue se rejoignent, s'entremêlent et tissent finalement un véritable petit délice scénaristique, fourmillant d'inspirations brillantes et de retournements de situation admirablement amenés, de ceux qui vous font couiner d'excitation dans votre fauteuil et vous exclamer avec une voix de pinson « Oh, comme c'est malin ! Comme c'est bien trouvé ! » Ajoutez à cela une bonne dose d'humour, des protagonistes hauts en couleur et campés avec efficacité (à défaut de beaucoup de profondeur), un background historique fouillé et bien renseigné, une débauche de décors plus imaginatifs et pittoresques les uns que les autres et vous obtenez un roman d'aventures formidablement divertissant. Rien de bien de subtil, ni de bien fin, mais le tout est si ingénieux, si inventif, si… eh bien, si fun tout simplement, que l'on aurait scrupule à cracher dans la soupe.

Mon seul regret ? Avoir lu ce roman dans une horrible édition poche à l'illustration cradingue qui me donnait l'impression de lire de la série B, au lieu de le découvrir dans la magnifique nouvelle édition de Bragelonne. Je sais, ce n'est pas l'apparence qui compte, mais, tout de même, ça fait parfois plaisir un joli bouquin...
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Une superbe découverte que ce livre !
D'abord, gros bonus pour la tranche dorée du livre, ça en jette et ça donne vraiment envie de l'ouvrir.
Les éléments peinent à se mettre en place au début, puis les choses se précisent et deviennent plus claires dans l'esprit du lecteur. le génie de l'auteur, c'est de réussir à combiner tous les éléments mentionnés au début du livre pour former une intrigue tentaculaire, parfois trop (à force de personnages secondaires et notemment ). Franchement, j'ai décroché dans la partie la plus intéressante du bouquin parce qu'il arrivait des choses à des personnages que je n'arrivais pas à situer ("c'est qui lui, déjà ? C'est pas celui qui... Ah non celui-là est plus vieux. Mais c'est qui lors ?")

Sinon l'écriture est fluide, rapide, et quand on retrouve notre héros à l'épilogue, on pense connaître la fin... Et en fait non. Et ça fait plaisir.
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Un roman d'aventures, et il est dommage que cette expression ne possède qu'un seul "S" tant le livre bouillonne de rebondissements et de péripéties ! Un livre captivant très réussi.
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