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Mai 2018. L'ETA vient d'être dissoute, Ayana se pose la question de retourner au Pays Basque. "Je vais partir. Je vais partir affronter mes démons. L'abandon est le prix de ma survie."

Elle écrit une lettre à son mari Xavier dans laquelle elle confie ses mensonges, sa trahison, la révélation sur ses origines. Elle raconte son enfance dans le pays Basque où l'ETA fait des ravages à coups d'attentats politiques, sa vie avec lui à Montréal pendant 23 ans...On va suivre ses interrogations sur elle, ses parents, son couple, son avenir... et ce, jusqu'en France, là où son histoire a commencé...

Ce livre mélange lettres et documents, des documents sur les diverses actions de l'ETA, ses victimes, ses morts... C'est très intéressant car je n'avais pas pris le temps de m'y intéresser ou très vaguement. (à tort)

Certaines scènes m'ont mise mal à l'aise et d'autres m'ont beaucoup émue. Il y a beaucoup d'émotions dans les mots de cette femme. Peut-on réécrire l'histoire et effacer les erreurs du passé? Même si j'ai préféré "Taqawan'' de cet auteur, ce petit livre de moins de 200 pages ne peut laisser indifférent.(...)

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« Oyana » est un roman qui m'a surprise car je m'attendais pas à apprécier autant ma lecture vu le sujet. Mais ce roman est surtout l'histoire d'Oyana et sa fuite de son pays natal suite à un acte impulsif. le lecteur assiste à l'évocation de ses remords, remords qu'elle désire affronter, affronter ses actes, ses conséquences. Éric Plamondon nous plonge dans cette organisation du pays basque, l'ETA. Il nous raconte ses actes, son organisation, ses conséquences. J'ai appris beaucoup sur l'ETA que je ne connaissais pas en fait (sauf les images d'attentats dans les journées télé). C'est assez troublant de découvrir l'autre face de cette organisation avec ses membres et les conséquences que tout cela a eu sur eux, sur leur famille, sur leur vie. Il n'y a aucun jugement de la part de l'auteur, il relate des faits réels et documentés.

Puis, dans « Oyana », il y a un récit épistolaire, les lettres qu'Oyana a écrit à son compagnon Xavier quand elle décide de le quitter pour rentrer en France. Dans ses lettres, elle lui explique son adolescence au pays basque, son entrée dans l'ETA, son action criminelle, sa fuite au Mexique, sa rencontre avec lui, son arrivée au Canada. Dans ses lettres, Oyana cherche à être « excusée », elle veut être pardonnée par sa famille, par la famille des victimes mais aussi par Xavier. Grâce à l'écrit, chacun peut tout dire, peut tout demander, cela est beaucoup plus facile que d'affronter le regard de l'autre. Dans les écrits, il n'y a pas d'interruption possible par le destinataire, tout est dit, écrit, comme une survie. Oyana se délivre de tout ce qui la ronge depuis tant d'années et lui permet également de nommer réellement ses actes et conséquences. Elle prend bien conscience de tout cela. Éric Plamondon n'épargne pas Oyana, il l'a fait souffrir, exprimer enfin. L'auteur exprime parfaitement l'urgence que ressent Oyana dans sa quête aussi dans ses lettres, que dans son retour au pays basque, dans sa famille.
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La langue et son territoire, ses luttes pour les indépendances : le passé à ses violences, la mémoire ses déflagrations. Dans un collage de différents niveaux de récits, Oyana offre une plongée dans les répercussions de l'abandon de la lutte armée par l'ETA. Par un très joli rapprochement balainier entre le Québec et le Pays-Basque, Éric Plamondon fait de ce roman - qui se lit d'une seule traite enthousiaste - une quête identitaire pour son personnage et une lutte pour l'indépendance de son langage pour l'auteur.
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Quels rapports entre les Basques et les Québecois? (vous avez quatre heures)
Eléments de réponse : les baleines (chasseurs basques partis vers Terre Neuve et baleines au Saint Laurent) et la lutte pour l'indépendance (et la langue?). Et Oyana, mais là c'est le roman.

Depuis plus de 20 ans Oyana vit au Québec, partageant la vie de Xavier. Elle s'apprête à partir pour la France, retrouver le pays basque qu'elle a quitté dans des circonstances dramatiques. le déclencheur? L'annonce le 3 mai 2018 que l'ETA a décidé de se dissoudre, 'la lutte est terminée', 'les armes et la violence ne sont plus une solution.'

Oyana se remémore sa vie, celle des ses parents, de son pays. Comme pour Taqawan, Eric Plamondon use d'un récit éclaté, nerveux, efficace. du suspense, des retournements, des révélations, assez pour maintenir l'intérêt. Une héroïne écorchée, dans la douleur.
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Ce que j'ai ressenti:
Et s'échouer sur la page…
Oyana se livre et se délivre pour écrire une lettre d'adieu à l'homme qui a partagé sa vie pendant plus de 23 ans. Entre roman épistolaire et documentaire , Eric Plamondon nous emmène dans les remous politiques de l'ETA et les eaux troubles du coeur d'une femme. de par sa forme originale, j'ai été surprise par cette proposition de roman, peut être encore plus intime que Taqawan avec cette femme qui cherche à trouver les mots pour raconter ce passé trop lourd, les fautes et les erreurs de jeunesse. Une femme déboussolée qui essaye de se pardonner un peu, sur le papier, afin d'apaiser la culpabilité mordante…

« J'ai simplement besoin de t'écrire, d'écrire, de parler avec quelqu'un. Maintenant que je t'ai quitté, il ne reste plus que toi. »

Vivre en apnée…
Suite à la dissolution de l'ETA, Oyana revient sur ses souvenirs, ses origines et cette partie sombre qui la lie à ce groupe révolutionnaire. Parler de terrorisme et d'idéologies, souffrir d'appartenance et de fuites, ressentir l'exil et les amours perdus…C'est très sensible de par son sujet, et aussi parce que c'est vécu de l'intérieur, par une femme qui s'est noyée dans un océan de remords…En apprenant cette nouvelle, Oyana ressent comme une puissante envie de remonter à la surface, de faire jaillir celle qui s'est cachée trop longtemps dans les profondeurs… Elle brûle d'un besoin de reprendre son souffle, quitte à se mettre à nue sur ses agissements…

« A chacune son séisme. »



Et voir, le cycle de la vie…
Ce qui est extraordinaire avec cet auteur, c'est qu'avec une simplicité étonnante mais une intelligence fine, il nous parle des tourments de la vie, de la douleur du deuil et de la beauté de la nature. J'adore sa manière de présenter ses sujets, avec des chapitres courts et intenses, certains instructifs et d'autres plus romancés. Avec Oyana, Eric Plamondon nous sensibilise sur un phénomène dramatique de l'environnement: la pêche et l'exploitation des cachalots. En faisant un parallèle avec la violence faite à ses animaux et ces actes de terrorismes, c'est toute une vague d'émotions qui viennent nous submerger. Un très joli moment de lecture!

« Il y a des moments dans la vie où la question du choix ne se pose pas. On ne choisit pas: on agit. »

Le petit plus: La couverture est superbe!



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Après son formidable « Taqawan » l'an dernier, Éric PLAMONDON revient en force avec ce titre tout aussi énigmatique. Oyana est une femme, élevée dans le pays basque durant les années où l'organisation E.T.A. est à la manoeuvre dans divers attentats politiques. Oyana part vivre à Montréal, après être passée – croit-on – par le Mexique. À Montréal se met en couple avec Xavier, refait sa vie avec lui. Oui mais justement, quelle fut cette vie antérieure ? Oyana a passé son temps à la cacher, à mentir par omission. Alors qu'elle décide de quitter Xavier, elle va ouvrir enfin son coeur et son passé, percer les mystères, écrire plusieurs lettres à Xavier. Elles seront le fil directeur de ce roman.

Le 20 décembre 1973 Oyana voit le jour dans le pays basque. le même jour survient l'un des attentats les plus spectaculaires de l'E.T.A. : dynamitage pur et simple de Lluis Carrero BLANCO, Président du gouvernement espagnol, numéro deux du pays derrière Francisco FRANCO. Cet attentat est le point de départ d'un acharnement sur les militants de l'E.T.A. durant des décennies et d'un état de guerre quasi permanent.

Revenons à Oyana. Elle quitte Xavier, elle fuit plutôt. Besoin presque incontrôlable de rejoindre sa région natale. En effet, l'E.T.A. vient non seulement de déposer les armes, mais s'est dissoute le 2 mai 2018 (Oyana commence à écrire à Xavier juste après). Bref, E.T.A. n'existe plus, c'est ce qui en quelque sorte motive Oyana : les lettres, le départ précipité, l'envie de revoir son pays basque, sa mère, son père de substitution. le vrai était un membre actif de l'organisation terroriste, il y a laissé la vie, mais là encore mensonge par omission, mais de la part de ses parents. Elle apprendra bien tard la vérité.

La langue parlée, la régionale, la locale, occupe une place importante dans le récit : « Une langue, c'est un patois qui a gagné la guerre ». Alors la guerre dure et perdure. Sauver ses racines, à tout prix, mais justement à quel prix ? 829 personnes seraient mortes des armes de l'E.T.A. Quant à Oyana, elle aurait « accidentellement » participé à l'un de ces attentats.

Ce roman court et nerveux est composé de pas mal de parties en mosaïque : les lettres d'Oyana à Xavier, des chapitres tout journalistiques sur les faits divers impliquant E.T.A. mais aussi leurs affaires judiciaires, une remontée historique sur les racines de la volonté d'indépendance basque, d'autres chapitres où apparaît Oyana dans la vraie vie, comme des flashbacks, d'autres encore sur la situation historique plus que tendue entre le gouvernement espagnol ou encore l'armée avec E.T.A. Quelques plongées en pleine guerre d'Espagne dès 1936 comme pour dresser un pont entre cette guerre civile et les raisons du combat de l'E.T.A. « le 6 octobre 1936, pour parer au soulèvement des militaires nationalistes, la république espagnole reconnaît l'autonomie d'Euskadi. Les basques seront ensuite une cible privilégiée pour Franco qui refuse leur indépendance et veut s'emparer de leur importante industrie métallurgique ». Non le combat des nationalistes basques n'a jamais été aveugle.

Les lettres d'Oyana sont bouleversantes, tentent d'expliquer l'inexplicable, de le justifier, les prises de positions, le sentiment de n'avoir jamais été elle–même en exil au Québec. S'adressant à Xavier, elle écrit : « Tu disais souvent à la blague, en parlant de ta vie à Montréal et ta jeunesse dans la ville de Québec : on peut sortir un gars de Québec mais on ne peut pas sortir Québec d'un gars ! Je ne pouvais m'empêcher de ne pas être d'accord. C'était tout l'inverse de ma vie. Je m'étais arrachée de l'intérieur tout ce qui pouvait me lier au pays basque. Je faisais un rejet complet de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à des histoires de régionalisme, nationalisme, isme, isme, isme. Ce n'était pas par conception politique, c'était une expérience personnelle. Tu peux le comprendre maintenant. Je ne pouvais pas me définir par ce type d'appartenance même si j'ai toujours adoré le Québec. Une fois que l'on est arraché à la géographie d'un lieu, on doit s'accrocher à son pays intérieur. C'est en soi que se joue la vraie guerre d'indépendance ».

Il n'est pas souhaitable de dévoiler toute l'intrigue, mais sachez qu'en moins de 150 pages, PLAMONDON nous met sur le flanc : l'écriture est rapide mais tortueuse, l'atmosphère fort bien rendue, le scénario n'est pas une pure invention, il se base sur des faits historiques solides et documentés. Comme dans « Taqawan », le romancier est un peu historien, ouvre des brèches et donne des pistes. PLAMONDON possède un avis, bien sûr, mais avant tout il désire raconter de la manière la plus neutre possible.

Par certains aspects, PLAMONDON me rappelle beaucoup d'illustres auteurs actuels comme Éric VUILLARD ou Joseph ANDRAS : aller au plus près de l'Histoire, la torturer, la malmener pour en tirer la substantifique moelle, le jus nécessaire, à la seule différence que PLAMONDON transforme cette moelle en roman. Ce « Oyana » est en tous points remarquable voire magistral, il sera sans doute l'un des grands romans de l'année par son rythme vivifiant, son sérieux historique, ses personnages attachants et très réussis. J'ai beau chercher, je ne trouve présentement aucune fausse note. C'est tout simplement un très grand roman, auquel nous souhaitons un parcours aussi près des cimes que son ancêtre « Taqawan » que, soit dit en passant, vous pouvez désormais vous procurer en version poche. L'année en cours pourrait bien s'avérer Plamondonienne. Roman sorti en 2019 chez les toujours excellents Quidam Éditeur. On en redemande.

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Il y a un peu plus d'un an, je découvrais Eric Plamondon par la grâce de saumons qui remontent le cours des rivières pour rejoindre leur lieu de naissance et que l'on nomme alors Taqawan. Cette fois, il est question de baleines qui traversent l'Atlantique et remontent le Saint-Laurent. Ce qui nous vaut, en plus de textes forts et interpellant, un début de collection de poissons via les magnifiques illustrations des couvertures. Il serait néanmoins dommage de prendre ça pour un gadget. Tout comme dans Taqawan, le sort des indiens était lié à celui des saumons, il faut parfois se pencher sur les liens historiques entre deux continents pour essayer de comprendre le présent.

"S'il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d'expliquer sa vie". Quel bel exergue, emprunté à Marguerite Yourcenar pour introduire la prise de parole de l'héroïne de ce roman, Oyana, alors qu'elle écrit une lettre à son mari, Xavier, qu'elle s'apprête à quitter. Car cela fait vingt-trois ans qu'elle vit sous une fausse identité, loin de chez elle, loin du Pays-Basque, loin des agissements de l'ETA dont elle vient d'apprendre la dissolution. Cela fait vingt-trois ans qu'elle vit à Montréal, respectable femme de médecin, sans parvenir à chasser le remord du creux de son ventre. Alors sous sa plume, nous allons, en même temps que son mari, découvrir son histoire, liée à des siècles d'histoire chahutée.

On retrouve avec grand plaisir la mécanique exploratoire de l'auteur qui élargit le spectre pour mieux mettre en perspective la complexité des choix individuels dans des environnements qui offrent peu de marges de liberté. Avec au centre, la question de l'identité. Forgée par l'histoire, par nos ancêtres mais également cachée, transformée ou niée pour faire face aux aléas d'un destin pas toujours maîtrisé. On passe donc par la Guerre d'Espagne, l'ETA, mais également la tradition de la chasse à la baleine et la découverte de Terre Neuve. Par de courts chapitres qui viennent entrecouper le récit d'Oyana et apporter leur pierre à la nasse qui constitue le passif de chaque individu, pour peu que l'on remonte un peu le temps.

Inutile de dire que l'on ne s'ennuie pas, l'auteur maitrisant parfaitement sa trame narrative, faisant monter la tension dramatique sans aucun temps mort. Passant de l'ombre à la lumière, de révélations en retournements de situations sans aucune pitié pour ses personnages. Se retourner sur le passé, en quête de pardon, de rédemption n'est pas forcément la meilleure idée, surtout quand on a bâti sa vie sur le mensonge. Les morts sont toujours morts et les vivants continuent d'interroger leurs choix.

Constat implacable, mécanique efficace, lecteur K.O.
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Une découverte de l'ETA, et avec Plamondon c'est un plaisir. J'aime sa capacité à faire prendre un scénario des personnages. C'est simple c'est bien fait, on dévore les pages avec une envie d'en savoir plus non feinte! Et ce tout en découvrant une page de l'histoire de France (et surtout Basque) qui fait écho à des luttes bien actuelles!
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